jeudi 31 janvier 2019
Web - John Wyndham
Le dernier roman de l'auteur de l’excellent The Day of the Triffids, publié pour la première fois dix ans après sa mort, c'est à dire en 1979. Du coup, on pourrait croire que c'est un simple fond de tiroir, mais non, Web est un petit roman qui, loin d'égaler le classique déjà cité, tient parfaitement la route.
On le devine, il est question d'araignées hostiles sur une île isolée. Elles sont intelligentes et travaillent en groupe pour traquer leurs proies : la découverte de leurs comportement occupe une place importante. Mais, plutôt que de directement plonger le lecteur dans un classique récit d'horreur, Wyndham prend le temps d’installer un contexte dense. Ceux qui se dirigent vers l'île en question y vont dans le but de fonder une sorte d'utopie fondée par un riche philanthrope. Le narrateur est particulièrement naïf, et, avec le recul, se moque de lui-même. Bien sûr, l'ironie est d'autant plus frappante quand tout s'écroule quasi-instantanément : il y a là un humour noir qui fait mouche. Wyndham s'intéresse aussi aux insulaires, et relate leur histoire, encore une fois non sans humour, notamment en évoquant leurs fantasmes guerriers qui, immanquablement, tombent à plat. Puis, quand commencent les problèmes, presque à la moitié du roman, le ton reste extremement sobre. Il y a pas mal de digressions sur la place de l'homme dans la nature, et l'aspect survival, bien que limité, fonctionne. Web se lit très aisément et ne manque pas d'intelligence, ce qui forme un tout fort plaisant. Pat contre, ça se ressent peut-être que je ne sais pas vraiment quoi en dire : c'est un roman franchement mineur. Aussi plaisant que court, il n'a guère d'ampleur.
140 pages, penguin
mardi 29 janvier 2019
Wired for Culture - Mark Pagel - The natural history of human cooperation
Our minds might have evolved more to manipulate others and ourselves than to perceive the truth.(p.307)
Un bouquin qui tente de décrypter le rôle de la culture humaine d'un point de vue assez darwinien. C'est de l'histoire globale, et on trouve quelques recoupements avec les livres de Jared Diamond, Sapiens, ou encore Cataclysmes de Laurent Testot. Globalement, tout l'ouvrage est traversé par l'opposition voire l'équilibre entre les comportements altruistes et égoïstes, et le fait que nos capacités sociales servent à s'y dépatouiller.
Tout commence il y a 200000/160000 ans, quand l'humain se libère (un peu) de l’emprise des gènes :
Human had acquired the ability to learn from others, and to copy, imitate and improve upon their actions. That meant that elements of culture themselves – ideas, languages, beliefs, songs, art, technologies – could act like genes, capable of being transmitted to others and reproduced. But unlike genes, these elements of culture could jump directly from one mind to another, shortcutting the normal genetic routes of transmission. [...] Having culture means we are the only species that acquires the rules of its daily living from the accululated knowledge of our ancestors rather than from the genes they pass to us. (p.2/3)L'auteur utilise le terme cultural survival vehicules pour désigner les groupes tribaux. Le véhicule (humain, groupe) transporte le réplicateur (gène, culture). Ça me rappelle quand je lisais Le gène égoïste de Richard Dawkins, et qu'il parlait de l'humain – et de n'importe quelle forme de vie d'ailleurs – comme d'une enveloppe protectrice pour les gènes, c'est à dire pour les réplicateurs. Cette enveloppe – c'est à dire ce véhicule – a évolué dans le cadre de la sélection naturelle des gènes, leur permettant de s'adapter à différent milieux et être plus compétitifs. Je me disais en lisant ce bouquin que, en effet, ça devait être assez désagréable pour qui a une vision théiste.
Un peu de relativisation à propos du libre arbitre :
Good judgement should trump free will in most circumstances. Throughout our evolutionary history those of us who behaved in ways that promoted our survival and reproduction, rather than merely doing what they « wanted » to do, will have left the most descendants. (p.10)La culture serait presque une sorte de parasite que l'on accepte pour ses avantages et avec lequel on entretient une relation symbiotique. (p.19) Mais, comme pour les parasites physiques, il n'est même pas nécessaire qu'il y ait des avantages :
Religion has been described as a culturally transmitted virus of the mind, and if this is true, it makes no sense to ask what we get from them. Religions would owe their existence simply to the fact that their are good at exploiting us to aid their transmission ; we cannot shake them off, and they compel us to teach them to others, especially our children. (p.136)Mais si l'on peut dire ça de nombreux mèmes, la religion a certainement une véritable utilité : « Any particular stance we adopt need not be correct ; it merely needs to provide a useful shorthand for engaging with the world. » (p.140) En effet, l'esprit est perpétuellement en quête de causalité : la causalité est un outil capital pour appréhender le monde. Même des pigeons a qui on donne de la nourriture de façon aléatoire vont croire que leur comportement du moment est lié à l’obtention de nourriture : ainsi ils se mettent à répéter un mouvement, n'importe lequel, dans leur illusion de causalité. (p.142) On peut étendre cette idée en évoquant le retour à la moyenne : les choses tendent toujours à revenir vers un certain milieu. Exemple : mon fils meurt. Je suis triste. Je vais prier à l’église. Je me sens moins triste. J'associe cette amélioration de mon état à la prière. En fait, il s'agit que du retour à la moyenne. Deuxième exemple : je suis malade. Je vais voir un médecin. Il me donne des placebos. Je me sens mieux. J'attribue cette amélioration de mon état aux placebos. En fait, c'est le retour à mon état de santé moyen.
La bienveillance – l'altruisme – fonctionne dans les petits groupes car la plupart des gens sont liés entre eux familialement. Ainsi, aider autrui, c'est aider ses propres gènes. C'est ainsi que les choses fonctionnent chez les insectes sociaux : les fourmis filent à la mort par milliers car elles partagent leurs gènes avec toute la fourmilière, ainsi leur survie individuelle n'est pas liée à la survie de leurs gènes. En revanche, les sociétés humaines sont constituées de gens sans liens familiaux étroits. Pourquoi dans ce cas contribuer à une société altruiste ? L'auteur utilise comme exemple des amibes qui s'entraident pour construire une tour de leurs corps entassés, sachant que seules celles qui parviennent au sommet de la tour pourront répandre leurs spores. Les amides font preuve d'altruisme parce qu'elles ont ainsi une chance de se reproduire plutôt que zéro. On peut appliquer cette idée aux sociétés humaines. (p.78)
Comme les sociétés humaines favorisent la spécialisation, l'évolution humaine favorise une certaine diversité. Ainsi, à l’inverse, par exemple, des gazelles, qui doivent essentiellement être rapides, il y a plusieurs façon d'être un humain efficace. (p.100)
Idée sur les origines de l'art, en l'occurrence, la musique, ou même en général les notions de rythme et mélodie. Avant l'écriture, la transmission du savoir était orale. Or, on se souvient mieux des mots quand ils sont organisés d'une façon musicale, rythmée, rimée... La nécessité de transmission du savoir favorisait donc organisation du langage incluant cette musicalité. (p.166)
Pour revenir sur le conflit permanent entre altruisme et égoïsme: pourquoi l'altruisme se heurte-t-il à certaines limites, pourquoi nos sociétés n'encouragent-elles pas un altruisme extrême ?
- Good Samarithans may inadvertently imperil our societies by helping people who may not always be deserving of their aid. (p213)
- Les altruistes extrêmes font de l'ombre à autrui sur l’échiquier de la réputation sociale : en ce sens, ils sont des concurrents. (p.218)
We owe our big brains less to inventiveness than to conflicts of interest among social minds engaged in an arms race to be the best at manipulating others. (p.233)Cependant, cette course est-elle toujours d'actualité ? De la même façon que les animaux domestiques voient la taille de leur cerveau se réduire par rapport à leurs cousins sauvages, le cerveau humain a perdu 10% de sa taille au cours des 30000 dernières années. (p.255)
Le langage : différence entre signaux continus et digitaux.
- Signal continu : un cri, qui peut être plus fort, moins fort, plus long, moins long...
- Signal digital/numérique : constitué d'entités individuelles (phonèmes, ou même mots) variées et variable.
Et pour conclure, revenons à l'illusion (partielle) du libre arbitre. « Our environnements routinely give us clues to be thinking about certain things, but the clues and our thoughts about them might sit mostly beneath our awareness.» (p.326) Et c'est pour cela que la publicité, quoi que l'on puisse prétendre, fonctionne : notre esprit construit son monde en réassemblant ce qu'il perçoit.
370 pages, 2012, penguin
dimanche 20 janvier 2019
Lovecraft - 1934, 1935, 1936 - Dans l'abîme du temps, The Haunter of the Dark...
Esher - Concentric Rinds |
Suite et à peu près fin de ma lecture chronologique de l’œuvre de Lovecraft.
- Dans l'abîme du temps (The Shadow Out of Time, écrit en nov 1934/publié en fev 1935)
- Le Défi d'Outre-Espace (The Challenge From Beyond, aout 1935, sept 1935)
- Le Journal d'Alonzo Typer (The Diary of Alonzo Typer, « collaboration » avec William Lumley, oct 1935/1938)
- The Haunter of the Dark (nov 1935/1936)
- Dans les Murs d'Eryx (In the Walls of Eryx, « collaboration » avec Kenneth Sterling, jan 1936/1939)
- L'Océan de la Nuit (The Night Ocean, « collaboration » avec R. H. Barlow, été 1936/1939)
Libellés :
Fantastique,
Littérature,
Lovecraft H.P.,
Science fiction
jeudi 17 janvier 2019
Lovecraft - 1931, 1932, 1933 - Les Montagnes Hallucinées, Le Cauchemar d'Insmouth, La Maison de la Sorcière...
Nicolas Roerich |
Suite de ma lecture chronologique de l’œuvre de Lovecraft.
- Les Montagnes Hallucinées (At the Mountains of Madness, écrit en feb-mars 1931/publié en 1936)
- Le Cauchemar d'Insmouth (The Shadow over Innsmouth, nov-dec 1931/1936)
- La Maison de la Sorcière (The Dreams in the Witch House, feb 1932/1933)
- L'horreur dans le Musée (The Horror in the Museum, « collaboration » avec Hazel Heald, oct 1932/juillet 1933)
- La Mort Ailée (Winged Death, « collaboration » avec Hazel Heald, été 1932/mars 1934)
- Surgi du Fond des Siècles (Out of the Aeons, « collaboration » avec Hazel Heald, été 1933/1935)
- Le Monstre sur le Seuil (The Thing on the Doorstep, aout 1933/ 1937)
Libellés :
Fantastique,
Littérature,
Lovecraft H.P.,
Science fiction
mardi 15 janvier 2019
The Haunting / La Maison Hantée - L'Appel de Cthulhu (jeu de rôle)
Après une petite session d'entrainement avec un seul joueur, sur un scénario du fascicule Monophobia, je me lance dans ma première expérience de Maitre du Jeu, que ce soit sur l'Appel de Cthulhu ou en général. Au programme, le scénario The Haunting, alias La Maison Hantée, un classique pour débutants. Ci-dessous, un petit résumé de la session, qui a durée 4 heures environ. Je ne vais pas vraiment faire de critique, étant donné le statut de classique de ce scénario, mais je préciserai à l'occasion des détails modifiés par mes soins.
Les personnages des joueurs :
- Sophie, une (fausse) médium qui a déjà un peu d'expérience, vu qu'elle m'a servie de cobaye sur un petit scénario de Monophobia, à l'occasion duquel son scepticisme a été quelque peu secoué.
- Le maréchal Philippe, un militaire français de 40 ans, patriotique, autoritaire et étroit d'esprit, mais possédant une salvatrice expérience des armes à feu.
- Maitre Xun, un maitre du thé chinois de 65 ans proche du parti communiste naissant.
Finalement, ils communiquent leurs sinistres découvertes au propriétaire, qui avoue ressentir envers cette maison un malaise que rien de rationnel ne semble justifier. Le lendemain, nos investigateurs filent explorer le quartier, et après s'être renseignés auprès d'un local, ils décident d'aller faire un tout à la Chapelle de la Contemplation, qui semble liée à la maison Corbitt. Ils explorent les ruines, et ont beaucoup de chance : aucun d'entre eux ne se blesse quand le plancher s'effondre. Ils trouvent dans les caves des cadavres desséchés, morts pendant l'incendie, un exemplaire du Liber Ivonis, et quelques détails sur la maison Corbitt. Le moment est venu d'aller à la maison. Le maréchal, prudent, enlève la porte de ses gonds. Ils explorent avec précaution la bâtisse, pièce par pièce, et quand Xun me demande s'il y a un piano dans le salon, je lui dis que oui. Il en joue un peu. Puis, alors qu'ils sont devant la porte de la cave, le piano se met à jouer tout seul. Le maréchal fait une petit crise de panique, mais il s'en remet. Ils explorent ensuite l'étage, et dans la chambre d'ami des flaques de sang semblent apparaitre ex nihilo. Le maréchal saisit son petit crucifix pour chercher du courage, mais voilà que des flots de sang s'en écoulent ! Ils se décident enfin à explorer la cave, mais un énorme vacarme provient de l'étage. L'arme à la main, ils vont enquêter. Le maréchal est en avant, il esquive par miracle le lit qui se précipite sur lui. Oui, ils auront globalement de la chance. Ensuite, direction la cave. Xun, le plus agile, passe en premier. Il aide ensuite les autres et, toujours chanceux, aucun d'entre eux ne chute malgré l'escalier très traitre.
Là-dessous, ils trouvent une étrange dague. Le maréchal la saisit, et il parvient à la garder en main quand elle s'agite anormalement. La dague est très étrange, et il décide de lui tirer dessus à bout portant : pas de chance, la balle ricoche sur maitre Xun qui, par chance, ne subit qu'une blessure légère. Le maréchal décide d'aller à l'extérieur avec la dague, pour voir si l'influence néfaste qui la contrôle agit toujours en dehors de la maison. Quand il remonte l'escalier de la cave, il a l'impression que ce n'est pas le même : en effet, l’escalier est hostile quand il s'agit de descendre dans la cave, mais il encourage toute sortie. Le maréchal se rend compte que la porte qu'il avait dégondée est à nouveau sur ses gonds. A cette occasion, la dague lui échappe des mains et file dans la maison : les personnages la perdent de vue. Le maréchal, qui avait emmené de l’essence « au cas où », décide de bruler la porte réticente sous le regard médusé des deux autres investigateurs. Puis ils retournent à la cave, bien décidés à en finir. Ils remarquent que les murs sont suspects et, utilisant les pioches amenées avec eux, ils s’apprêtent à démolir la cloison. Alors que Xun lève sa pioche, il a l'impression que quelque chose essaie de s'infiltrer dans son esprit, mais il résiste à l'envahisseur. Par contre, le maréchal, qui se tenait derrière, l'arme à la main, ne résiste pas : et voilà que soudain il voit devant lui deux zombis agressifs ! Il sent bien que ce doit être une illusion, mais il ne lâche pas son arme, et son doigt se presse sur la gâchette : il tire sur le mort-vivant qui se trouve devant lui qui, quand l'illusion se brise, se révèle en fait être maitre Xun. C'est là que le joueur de Xun dit qu'il doit y aller : bon timing. Il échoue un test de santé mentale et, après s'être donc prit deux balles du maréchal, il s'enfuie en courant et en hurlant pour aller s'évanouir plus loin dans un caniveau.
N'étant plus que deux, nos investigateurs détruisent la cloison et mettent à jour un espace occupé par des rats. Ils voient là un squelette de bébé qui semble avoir été rongé : ils se disent pour se rassurer que c'est le travail des rats. Ils démolissent la seconde cloison, et ils se retrouvent dans une pièce secrète ou est allongé un cadavre. Le maréchal, ne prenant aucun risque, tire sur le cadavre de loin : le mort se relève et les attaque, c'est bel et bien ce qu'il reste de Corbitt. Le combat est assez expéditif : bien que le maréchal se fasse amocher, les investigateurs ont beaucoup de chance, et Sophie fait sauter la tête de Corbitt avant que la dague ne soit de retour. Ainsi, quand Corbitt s'écroule, ils entendent juste derrière eux la dague tomber au sol : quelques secondes de plus, et elle se plantait dans leur dos. Ils trouvent là le vieux journal de Corbitt, qui leur en apprend plus, et un passage secret vers la Chapelle de la Contemplation, où ils trouvent une nouvelle salle secrète pleine d'ossements d'enfants. Ils contactent la police, mais tout cela est vieux : ils n'ont aucune piste. Le propriétaire de la maison Corbitt les remercie, et refuse de la vendre au maréchal : il veut que toute cette histoire soit rapidement oubliée.
Sophie décide de passer les mois suivants à étudier le Liber Ivonis. Elle parvient à en percer certains secrets, découvre des rumeurs sur Eibon, et sent qu'avec quelques mois de plus, elle pourrait peut-être apprendre un peu de la magie des Anciens. Le maréchal, lui, repart en France et cherche à récolter des informations sur la mystérieuse dague de Corbitt, qui défie tous les savants. Il trouve un vieux moine qui semble ne plus vraiment être catholique et tente de le dissuader de faire fondre la dague. S'il veut s'en débarrasser, qu'il la jette au fond de l'océan, mais qu'il n'essaie pas de la détruire.
dimanche 13 janvier 2019
Lovecraft - 1928, 1929, 1930 - L’Abomination de Dunwich, Le Tertre, Celui qui Murmurait dans les Ténèbres...
Kandinsky - Several Circles - 1926 |
Suite de ma lecture chronologique de l’œuvre de Lovecraft.
- L’Abomination de Dunwich (The Dunwich Horror, écrit en aout 1928/publié en 1929)
- The Curse of Yig (printemps 1928/1929)
- Le Tertre (The Mound, dec 1929 - jan 1930/1940)
- La Chevelure de Méduse (Medusa's Coil, 1930/1939)
- Celui qui Murmurait dans les Ténèbres (The Whisperer in Darkness, fev-sep 1930, 1931)
Libellés :
Fantastique,
Littérature,
Lovecraft H.P.,
Science fiction
jeudi 10 janvier 2019
Lovecraft - 1927 - A la recherche de Kadath, L'affaire Charles Dexter Ward, La couleur tombée du ciel...
Esher - New Year's Greeting Card, 1946 |
Suite de ma lecture chronologique des fictions de Lovecraft. Cette fois, je délaisse l'anglais pour passer au français, du moins pour les gros textes. En effet, ne possédant pas matériellement les textes anglais, je suis obligé de les lire sur écran (ou d'écouter des versions audio) ce qui est un peu pénible à la longue. Et du coup, je peux notamment constater que dans mon édition de A la recherche de Kadath (le volume nommé Démons et merveilles), le terme ghoul est traduit par vampire. Horreur !
- A la recherche de Kadath (The Dream-Quest of Unknown Kadath, écrit fin 1926-jan 1927/ publié en 1943)
- L'affaire Charles Dexter Ward (The Case of Charles Dexter Ward, jan-mars 1927/1941)
- La couleur tombée du ciel (The Colour Out of Space, mars 1927/sept 1927)
- The Descendant (1927/1938)
- The Very Old Folk (3 nov 1927/1940)
- History of the Necronomicon (1927/1938)
lundi 7 janvier 2019
La maison au bord du monde - W. H. Hodgson
Un classique du fantastique du début du siècle, cher à Lovecraft, que j'avais déjà lu et qui m'avait laissé une impression contrastée. Un vieil homme solitaire vit seul seul avec sa sœur, qui fait seulement de la figuration, dans une étrange maison isolée dans la campagne irlandaise. Et, bien entendu, il se passe des trucs bizarres.
C'est assez difficile de juger La maison au bord du monde tant l'ensemble est décousu. On peut découper le récit en trois parties principales, de taille croissante, en laissant de côté l'introduction qui met en place un classique prétexte de manuscrit trouvé. Déjà, une sorte de voyage dans un monde surréaliste où semblent exister des sortes de dieux, une réplique exacte de la maison et des créatures porcines. L'écriture n'est pas assez développée pour rendre l'ensemble vraiment prenant, et le fait que le narrateur soit sur des rails (littéralement : il ne contrôle pas ses mouvement et se laisse porter) n'aide en rien. Ensuite, la partie la plus prenante : l'attaque de la maison par les créatures porcines suivie de l'exploration des profondeurs. C'est plus classique, mais bien mené : on a une véritable impression de siège, le narrateur essayant désespérément de repousser l'assaut dans une demeure aux multiples entrées. Et surtout, sa sœur ne perçoit pas la menace, et semble avoir peur de lui, de le considérer comme fou : une touche habile qui excite la curiosité. Ensuite, l'exploration des souterrains est dans la même veine, et rend curieux pour pour la suite. Mais la troisième partie déjoue toutes ces attentes. A la manière de Wells dans La machine à explorer le temps, Hodgson envoie son narrateur se balader dans un temps accéléré pour contempler la fin de toutes choses dans les milliards d'années à venir, et plus encore. Étonnamment, cela fait penser à ce qu'un auteur moderne comme Stephen Baxter peut faire, dans Temps par exemple. Mais c'est très long, et encore une fois, l'écriture ne parvient à être assez précise ou grandiose pour laisser plus qu'une impression un peu floue.
Alors, au final, La maison au bord du monde laisse un peu pantois. On voudrait que ce soit mieux, plus abouti, plus peaufiné, mais néanmoins, on ne peut s'empêcher de respecter ce petit livre bizarre et ambitieux.
214 pages, 1910, le livre de poche
dimanche 6 janvier 2019
Lovecraft - 1925 & 1926 - The Call of Cthulhu, Pickman's Model, The Strange High House in the Mist...
Goya - Saturne dévorant un de ses fils |
Suite de ma lecture chronologique de Lovecraft, commencée par ici :
- The Horror at Red Hook (aout 1925/1927)
- He (11 aout 1925/1926)
- In the Vault (18 sept 1925/nov 1925)
- Cool Air (feb 1926/1928)
- The Call of Cthulhu (aout-sept 1926/feb 1928)
- Pickman's Model (sept 1926/1927)
- The Strange High House in the Mist (9 nov 1926/oct 1931)
- The Silver Key (nov 1926/1929)
mercredi 2 janvier 2019
Lovecraft - 1922, 1923, 1924 - Herbert West–Reanimator, The Lurking Fear, The Rats in the Walls...
Illustration Loïc Muzy |
Suite de ma lecture chronologique des œuvres de Lovecraft, commencée par là :
- Hypnos (écrit en mars 1922/publié en mai 1923)
- What the Moon Brings (5 juin 1922/mai 1923)
- Azathoth (juin 1922/1938)
- The Horror at Martin's Beach (« collaboration » avec Sonia Green, juin 1922/nov 1923)
- Herbert West–Reanimator (oct 21-juin 22/feb-juil 22)
- The Hound (oct 1922/feb 1924)
- The Lurking Fear (nov 1922/jan-avr 1923)
- The Rats in the Walls (aout-sept 1923/mars 1924)
- The Unnamable (sept 1923/1925)
- The Festival (oct 1923/1925)
- Imprisoned with the Pharaohs (feb 1924/mai-juil 1924)
- The Shunned House (oct 1924/1937)
Inscription à :
Articles (Atom)