tag:blogger.com,1999:blog-29114033311569067692024-03-19T04:45:57.779+01:00Les pages de NomicUn petit coin pour mes notes de lecture. De la littérature diverse, un goût prononcé pour la science-fiction, et aussi des essais.Nomichttp://www.blogger.com/profile/17488507832695413727noreply@blogger.comBlogger773125tag:blogger.com,1999:blog-2911403331156906769.post-74542328472553822342024-03-15T19:55:00.000+01:002024-03-15T19:55:28.129+01:00Delta Green : The Way It Went Down - Dennis Detwiller<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgOMlgKQIfBjuZ8JscjeTeVK1SMhnCd5L4JarNA75yN5Uy-zYTBdB68DAG_oT2eva_czLTgbBYRtBkqJmQSM1EnQyPbuRwNPzFHDYHHs6fymCETlU6ajLgugRby1SZZB681f9iZSgPSFZDsz-Z1iaJMeZUSBTzYBi7keIcSV3WEFky7uFeY3uNbPOMT8Zo/s1300/delta%20green%20the%20way%20it%20went%20down.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="Delta Green : The Way It Went Down - Dennis Detwiller" border="0" data-original-height="1300" data-original-width="813" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgOMlgKQIfBjuZ8JscjeTeVK1SMhnCd5L4JarNA75yN5Uy-zYTBdB68DAG_oT2eva_czLTgbBYRtBkqJmQSM1EnQyPbuRwNPzFHDYHHs6fymCETlU6ajLgugRby1SZZB681f9iZSgPSFZDsz-Z1iaJMeZUSBTzYBi7keIcSV3WEFky7uFeY3uNbPOMT8Zo/w200-h320/delta%20green%20the%20way%20it%20went%20down.jpg" title="Delta Green : The Way It Went Down - Dennis Detwiller" width="200" /></a></div><p></p><p>Un bouquin qui, en version papier, m'aurait sûrement un peu irrité : il s'agit de micro-fictions qui laissent sans doute plus de papier blanc que noirci. Sinon, c'est fort inégal, mais globalement plaisant. Ces histoires extrêmement courtes m'ont fait l'effet de <i>shots </i>d'horreur cosmique. A chaque fois, c'est une petite idée condensée à l'extrême, et j'apprécie ce défi narratif, la difficulté de distiller une "histoire" et une ambiance en si peu de mots. Le contexte est souvent implicite et le lecteur gagne à connaitre l'œuvre de Lovecraft et le cadre narratif qu'est Delta Green, mais on se doute que qui ouvre ce petit volume ne le fait pas par hasard...</p><p>J'ai été suffisamment été convaincu par ce format narratif pour m'y essayer avec <a href="https://lespagesdenomic.blogspot.com/2024/03/tous-les-retours-sont-positifs-nouvelle.html" target="_blank">une brève nouvelle</a>.</p><blockquote><p><i>Even the immortal dream of an afterlife.</i><br /></p></blockquote>Nomichttp://www.blogger.com/profile/17488507832695413727noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2911403331156906769.post-91829790429347315912024-03-11T20:36:00.002+01:002024-03-11T20:38:32.188+01:00Tous les retours sont positifs (Nouvelle)<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhW6bklLNhp6zAnjIuO7ezoAk4rLjbGyzF0xAHPBrFW1UbUQ9ZEQBlcDbOd3u2bYli-HlxVY4EDPBj3nWq_8YPqmUkJjpt8bYxv9lyC9nNRK55_A6d5Qj8uuKgTs7XODSHmZINzeaf5FnYW0UUZLinCjjDlK4iWjHxGy3M_Bd8igvtV6rrY0__qmc92Kpo/s881/Dali%20-%20The%20vertebrate%20grotto%20transfer%20series.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="881" data-original-width="640" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhW6bklLNhp6zAnjIuO7ezoAk4rLjbGyzF0xAHPBrFW1UbUQ9ZEQBlcDbOd3u2bYli-HlxVY4EDPBj3nWq_8YPqmUkJjpt8bYxv9lyC9nNRK55_A6d5Qj8uuKgTs7XODSHmZINzeaf5FnYW0UUZLinCjjDlK4iWjHxGy3M_Bd8igvtV6rrY0__qmc92Kpo/s320/Dali%20-%20The%20vertebrate%20grotto%20transfer%20series.jpg" width="232" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Dali - The Vertebrate Grotto<br /></td></tr></tbody></table><p><br />Il fait pas rêver mon taf, c’est clair. Quand j’en parle, on me regarde de travers. Alors j’en parle pas. Je parle pas. Je fais mon boulot. Je le fais pour Antonin. <br /><br />Quand c’est dur, quand l’odeur manque de me faire gerber, quand il faut nettoyer les litres de sang et de merde, je me dis : Pour Antonin. <br /><br />Et j’enchaine. <br /><br />Là, on me livre un vieil âne, trois chevreuils ramassés en bord de route et une vingtaine de ragondins. Encore frais. Trop frais. <br /><br />Sixième camion de la journée. Crevé. Bientôt seize heures. <br /><br />Je grimpe dans la pelle hydraulique et je fais mon taf. Je chope les carcasses avec la pince et je les dépose sur le tas du jour. Un tas de cadavres. Peut-être une soixantaine de bestioles. Un tas honnête. L’âne se laisse manier sans rouspéter. Le premier chevreuil aussi. Le deuxième m’emmerde. Il a dû se prendre un camion à pleine vitesse, je sais pas, il est tout désarticulé. J’ajuste la pince et il éclate. Fait chier. Ses tripes se répandent sur les dalles. Je dirais bien que ça pue, mais non, ça ne change rien à l’odeur. Ça pue toujours. Je le dépose délicatement sur l’âne. Le salaud glisse et continue à déverser son intérieur. Putain de merde de <br /><br />Pour Antonin. <br /><br />Le troisième chevreuil est tout raide, ça me va, c’est pratique. Par contre, les ragondins m’emmerdent aussi. C’est petit ces machins-là. Vicieux. Pas évident de les choper. Moins salissant, mais ça prend du temps. <br /><br />OK, livraison traitée. <br /><br />Je m’intéresse à une autre pile, je chope quelques carcasses faisandées bien comme il faut et je les envoie dans le broyeur. Ça fait du boucan. Je me sens sale. Allez, la journée est bientôt finie. Je descends, je vérifie que tout va bien dans les salles de reproduction, où des milliers de mouches copulent dans la puanteur de l’ammoniac. Puis un coup d’œil aux silos où se trémousse mon gagne-pain : des torrents infinis de vers se tortillant les uns sur les autres. Je leur balance leur dose de bidoche broyée pour la nuit, avec le colorant adapté à chaque silo. Ils sont blanc mes vers, mais aussi jaunes, rouges, verts… On me demande beaucoup les pourpres vifs ces temps-ci. Parait que la poiscaille adore ça. Y peuvent pas résister. Je vends de bons vers. Tous les retours sont positifs.<br /><br />C’est presque beau cet arc-en-ciel frétillant. Un déchainement de vie. <br /><br />Je vais nettoyer la merde et le sang. <br /><br />Pour Antonin. <br /><br />La nuit est bien installée. Je ferme les portes. Je ferme les fenêtres. J’éteins les lumières. Je vérifie les caméras de surveillance. Tout est tranquille. <br /><br />Je soupire. Je pense à ma famille. <br /><br />J’ouvre la trappe. Je remonte dans la pelle. Je choisis un superbe cheval mort depuis cinq jours. Une bête de compétition. Ça lui plaira. Je connais ses gouts. J’entends ses gémissements d’impatience. <br /><br />Je lâche le cheval au-dessus de la trappe. Flop. Et immédiatement les sons du festin. <br /><br />Pour toi Antonin. <br /><br />Papa t’aime. </p><p><br /></p><p style="text-align: right;">11/03/24<br /></p>Nomichttp://www.blogger.com/profile/17488507832695413727noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-2911403331156906769.post-40868590882070560772024-03-05T18:40:00.000+01:002024-03-05T18:40:33.799+01:00Delta Green : Dark Theatres<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh50YSMbUobBT_ISye9zeT-lVpVFJ6Ha2TGRCryjPoSwchChw-nyIBoZDyi6GEcQc1rBZpLOZNO3CzjfcZCOlc1dUOMnK_T3kY4tQMUk8jA-paVR4vZV4nX_wrhEdJMhpc_xiFAEzZUB0KWXQIJkETQv2hNp68bJl9PKYGp1EDU5mnFIXNS0lkMCVEUCYQ/s856/Delta%20Green%20-%20Dark%20Theatres.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="Delta Green : Dark Theatres" border="0" data-original-height="856" data-original-width="541" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh50YSMbUobBT_ISye9zeT-lVpVFJ6Ha2TGRCryjPoSwchChw-nyIBoZDyi6GEcQc1rBZpLOZNO3CzjfcZCOlc1dUOMnK_T3kY4tQMUk8jA-paVR4vZV4nX_wrhEdJMhpc_xiFAEzZUB0KWXQIJkETQv2hNp68bJl9PKYGp1EDU5mnFIXNS0lkMCVEUCYQ/w202-h320/Delta%20Green%20-%20Dark%20Theatres.png" title="Delta Green : Dark Theatres" width="202" /></a></div><p></p><p>Un autre recueil de nouvelles dans l'univers de Delta Green, après <b><a href="https://lespagesdenomic.blogspot.com/2022/10/delta-green-alien-intelligence-john.html" target="_blank">Alien Intelligence</a></b> et le roman <b><a href="https://lespagesdenomic.blogspot.com/2022/10/delta-green-rules-of-engagement-john.html" target="_blank">The Rules of Engagement</a></b>. Intérêt variable, bien sûr. Il se trouve que j'avais lu les quatre premières nouvelles il y a un an et demi, et que je viens de reprendre le volume pour les quatre suivantes. </p><p><i>(Attention, flashback vers fin 2022...)</i><br /></p><p><b>Once more, from the top... - A. Scott Glancy (pas fini/5) </b></p><p>Celle-là, je ne l'ai pas lue, mais ce n'est pas forcément représentatif de sa qualité. Ce que j'avais aimé dans les deux précédents recueils de nouvelles Delta Green, c'était la façon dont les auteurs, globalement, parvenaient à s'approprier le Mythe lovecraftien sans pour autant faire du simple pastiche. Ici, en revanche, on est en plein de cette manie bien connue des diverses franchises à succès qui consiste à développer les moindres pistes narratives en produits indépendants, quitte à replonger inutilement dans le passé. C'est ainsi qu'on a droit à une description du raid de l'armée américaine sur Innsmouth en 1927 (je crois), raid qui est déjà mentionné dans la nouvelle de Lovecraft, <a href="http://lespagesdenomic.blogspot.com/2019/01/lovecraft-1931-1932-1933-les-montagnes.html" target="_blank"><b>Le cauchemar d'Innsmouth</b></a>, et qui constitue l'évènement fondateur de Delta Green. Bref, c'est typiquement le genre d'évènement déjà connu, dans un endroit déjà visité, qui n'a pas besoin d'être détaillé. Je grignote suffisamment de lovecrafteries pour faire mon difficile.</p><p><b>Night and Water - Dennis Detwiller (3/5)<br /></b></p><p>Bizarrement, la même structure narrative que la nouvelle précédente : un interrogatoire qui se transforme en narration d'un évènement passé, puis retour à l’interrogatoire pour conclure. Cette fois, c'est la seconde guerre mondiale et les nazis sont encore occupés à flirter avec d'indicibles entités. Delta Green lance une opération sur un site plus que suspect, et bien sûr, ça tourne mal. Comme petit récit d'aventure typé pulp, ça fonctionne pas mal, notamment grâce au mélange détonnant de personnages : notre héros américain se retrouve piégé sur le site et doit coopérer avec un nazi et un soviétique. Marrant. Dommage que l'aspect fantastique reste un peu frustrant faute d'un minimum de détails.</p><p><b>Russian Dolls - Robert E. Furey (1/5)</b></p><p>Ça commence pas trop mal pourtant : un groupe d'ufologues s'embarque pour Pluton dans une soucoupe volante des Greys, les faux aliens qui servent de couverture aux Mi-Go. Mais une fois sur Pluton, c'est d'une rare banalité : ils courent dans des couloirs vides et des pièces vides pendant que les Greys les chopent un par un pour les découper en morceaux. On dirait une maison hanté de foire. En plus, le tout est enrobé par des extraits de communications entre aliens, qui suggèrent des expériences faites sur les humains, mais qui sont surtout incompréhensibles et frustrants. Le pire du mauvais fantastique : faire une bouillie opaque pour tenter de camoufler une narration faiblarde.</p><p><b>As I See It - Greg Stolze (4/5)</b></p><p>Ah, retour à du Delta Green classique. Des agents font face à une secte qui cherche à invoquer des trucs louches : difficile de faire plus convenu. Cependant, la narration à la chronologie éclatée parvient à éveiller la curiosité, les personnages au bout du rouleau donnent une sympathique dimension psychologique, et en plus, l'un d'entre eux a chopé au cours de ses sombres aventures la capacité d'avoir des aperçu des dimensions supérieures, ce qui lui permet de balader sa subjectivité au-delà des limites humaines. Ce détail donne tout son sel à ce texte. C'est dérivé de <a href="http://lespagesdenomic.blogspot.com/2018/12/hp-lovecraft-nouvelles-de-1920-et-1921.html" target="_blank"><b>From Beyond</b></a> de Lovecraft (<b>De l’au-delà</b><i> </i>en français)<i>, </i>nouvelle particulièrement inspirante pour les gribouilleurs de lovecrafteries (j'ai moi-même écrit <a href="http://lespagesdenomic.blogspot.com/2022/09/les-ombres-dazouville-scenario-pour.html" target="_blank">un scénario</a> qui la prend comme base). Comme quoi, pas toujours besoin de réinventer la roue, il suffit qu'elle tourne bien.</p><p><i>(Hop, on me retrouve en 2024.)</i><br /></p><p><b>Suicide Watch - Arinn Dembo (3/5)</b></p><p>De loin la nouvelle la plus longue du recueil, elle en occupe plus d'un tiers. J'ai eu du mal à rentrer dedans, mais il convient d'admettre que l'auteure écrit bien. Suite à une série de morts mystérieuses, un agent de Delta Green se retrouve à jouer le rôle de garde du corps d'une jeune rockstar qui en serait l'origine. Et en effet, sa musique a des effets secondaires. Il y a quelque chose de réussi dans le centre cette trame, dans la relation entre ces deux hommes brisés à leur façon. Mais c'est trop long, trop gonflé. Il y a en parallèle une trame secondaire, complètement superflue, et ça avance lentement, il n'y a pas assez de matière à se mettre sous la dent, d'autant plus que le pastiche est grossier : Erich Zann, les Cho-cho, le Roi en Jaune... C'est juste trop dérivatif et peu satisfaisant narrativement.<br /></p><p><b>The Corn King - John Tynes (5/5)</b><br /></p><p>Là, on est sur du pur pulp, court et bon. Une petite équipe de Delta Green, une opération mystère dans les bois, un vieux de la vieille coriace comme du bois flotté... C'est tout simple, sec, intense, et ça fonctionne merveilleusement. En bonne partie grâce à ce personnage du vieil agent : ce n'est aucunement développé ou verbalisé, mais la narration parvient à suggérer son expérience, le fait qu'il a dû traverser des décennies d'horreurs cosmiques, et qu'il a malgré tout réussi à garder sa volonté, son humanité, tout en n'étant plus tout à fait humain. </p><p><b>Good Night, Bach Ma, Good-Bye - Benjamin Adams (4/5)</b></p><p>Expédition au Vietnam : un agent de Delta Green né sur place et une linguiste qui n'a jamais mis les pieds sur le terrain. Le procédé fantastique n'est pas follement original, mais le reste de la narration fonctionne très bien, notamment à travers le thème de l'ignorance volontaire, seule véritable défense face au Mythe : il faut savoir rebrousser chemin avant d'aller trop loin. C'est aussi l'occasion de rencontrer une sorte d'équivalent local et ancestral de Delta Green.<br /></p><p><b>The Fast Track - Martin E. Cirulis (2,5/5)<br /></b></p><p>Il y a du bon avec l'ambiance de mystère et de cabales qui s'ourdissent dans l'ombre, mais globalement une nouvelle un peu bordélique, difficile à suivre. Une agent de DG complote contre Alphonse, le patron de DG : c'est un peu fatiguant ces bains de sangs internes, d'autant plus quand tous les dialogues sont hautement vulgaires. Les flashbacks trop peu connectés, qui veulent suggérer plutôt que raconter, n'aident pas.<br /></p>Nomichttp://www.blogger.com/profile/17488507832695413727noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2911403331156906769.post-52935523258159917242024-02-29T18:14:00.000+01:002024-02-29T18:14:41.251+01:00Biologie de Campbell #7 - Structure et fonction des membranes<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiVlbm9J5Y0B-nz6lKep6-hyUTjuMSAqPzWTSWmILEhQ8wqj8gSZowzpBVsAcNAa0EalZgZAljKVA3Q75AoUoxZblgKPt9lKbPpU0-GFzuD7nXju26tXx6_bZ8zErKFGnBjlj_phiCP6AYWB-_XYDWMrL7LKagFtoDTRzJfn0cVx9Fa-gxiV6GW0-1-QBI/s1000/biologie%20de%20campbell%207%20small.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="Biologie de Campbell #7 - Structure et fonction des membranes" border="0" data-original-height="1000" data-original-width="1000" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiVlbm9J5Y0B-nz6lKep6-hyUTjuMSAqPzWTSWmILEhQ8wqj8gSZowzpBVsAcNAa0EalZgZAljKVA3Q75AoUoxZblgKPt9lKbPpU0-GFzuD7nXju26tXx6_bZ8zErKFGnBjlj_phiCP6AYWB-_XYDWMrL7LKagFtoDTRzJfn0cVx9Fa-gxiV6GW0-1-QBI/w320-h320/biologie%20de%20campbell%207%20small.jpg" title="Biologie de Campbell #7 - Structure et fonction des membranes" width="320" /></a></div><p><span style="background-color: #fcff01;">La membrane plasmique a une <b>perméabilité sélective </b>: elle se laisse traverser plus facilement par certaines substances que par d'autres. C'est une fonction fondamentale de la vie. </span></p><p>Les membranes cellulaires sont des mosaïques fluides de lipides et de protéines, avec accessoirement des glucides. Un <b>phospholipide </b>(lipide le plus important dans la plupart des membranes) est une molécule <b>amphipatique </b>: elle a une région hydrophile composée notamment de phosphate composant la "tête", et une autre hydrophobe composée de deux chaines hydrocarburées semblables à des "queues". D'autres types de lipides membranaires sont également amphipatiques. Ces molécules sont disposes en bicouches, se touchant par les queues, leurs têtes hydrophiles vers les deux côtés de la membrane ainsi formée.</p><p>La majorité des <i>protéines </i>membranaires sont également amphipatiques. Elles sont enchâssées dans la bicouche et seules leurs parties hydrophiles en émergent. <span style="background-color: #fcff01;">Les protéines ne sont pas réparties aléatoirement dans la membrane : elles forment des zones spécialisées où s'accomplissent certaines fonctions.</span></p><p>Les composants des membranes sont stabilisés par des liaisons hydrophobes, plus faibles que les liaisons covalentes. Les phospholipides peuvent assez aisément accomplir des mouvements latéraux. Il leur est aussi possible de "basculer" sur l'autre bicouche, mais ce mouvement nécessite de l'énergie. Les protéines membranaires sont beaucoup plus grosses et, quand elles ne sont pas immobiles, elles se déplacent plus lentement, parfois à l'aide de protéine motrices.</p><p><span style="background-color: #fcff01;">Les membranes doivent rester fluides pour exercer adéquatement leurs fonctions ; leur fluidité influe à la fois sur leur perméabilité et sur la capacité des protéines membranaires de se rendre là où elles doivent aller pour exécuter leurs fonctions. Habituellement, elles sont fluides comme de l'huile végétale.</span> Les conditions "extrêmes" affectent cette fluidité, par exemple le froid solidifie la membrane, phénomène auquel elle est plus résistante si elle contient des queues hydrocarbonées insaturées qui, comme elles ont un angle, se peuvent pas s'entasser autant.</p><p>Le cholestérol, dont le noyau hydrophobe s'insère entre les queues hydrocarbonées et modère la fluidité membranaire, agit comme un tampon thermique : à température élevée, il restreint les mouvements des phospholipides et réduit la fluidité membranaire, et à basse température, il empêche les phospholipides de s'entasser et prévient la solidification de la membrane.</p><p><span style="background-color: #fcff01;">Les types de lipides qu'on trouve dans les membranes plasmiques sont influencés par l'évolution : les poissons des eaux froides doivent préserver la fluidité membranaire, alors que les bactéries et les archées extrémophiles des sources thermales doivent au contraire limiter la fluidité des membranes. De plus, les organismes soumis à des modifications de température ont acquis la capacité de modifier la composition lipidique des membranes cellulaires. Par exemple, chez des végétaux qui tolèrent le grand froid, le pourcentage de phospholipides insaturés augmente à l'automne, ce qui empêche les membranes cellulaires de se solidifier durant l'hiver.</span> Des crustacés vivant dans des eaux traversées par un courant froid concentrent d'avantage de cholestérol dans leurs membranes cellulaires afin d 'en conserver la souplesse.</p><p>En somme : la membrane plasmique est un assemblage de diverses protéines insérées dans la matrice fluide d'une bicouche de phospholipides. Les membranes plasmiques et les membranes de différents organites possèdent chacune leur propre ensemble de protéines, qui varie selon le type de cellule. <span style="background-color: #fcff01;">Les phospholipides sont la trame de la membrane, mais ce sont les protéines qui déterminent la plupart des fonctions.</span></p><p>Il existe deux grandes populations de protéines membranaires :</p><ul style="text-align: left;"><li>Les <b>protéines intramembranaires </b>sont insérées dans la membrane. La plupart sont même dites transmembranaires car elles traversent la membrane. Leur partie hydrophobe contient au moins une séquence d'acides aminés non polaires, et elles ont aussi une partie hydrophile en contact avec les solutions aqueuses de chaque côté. Certaines sont traversées par un ou plusieurs canaux hydrophiles qui permettent le passage d'eau et de substances hydrophiles.</li><li>Les <b>protéines périphériques </b>sont attachées lâchement à la surface membranaire, souvent aux parties émergentes des protéines intermembranaires.</li></ul><p> Quelques fonctions des protéines membranaires :</p><ul style="text-align: left;"><li><b>Transport </b>: canal hydrophile de divers solutés</li><li><b>Activité enzymatique</b></li><li><b>Transduction des signaux </b>: relai de messages chimiques</li><li><b>Reconnaissance intercellulaire</b></li><li><b>Adhérence intercellulaire</b></li><li><b>Fixation au cytosquelette et à la matrice extracellulaire </b>: contribue au maintien de la forme cellulaire</li></ul><p>Certaines personnes sont immunisées au VIH (sida), car ce virus se sert d'une protéine particulière située à la surface de certaines cellules immunitaire pour les infecter ; il se trouve qu'il a aussi besoin d'une autre protéine coréceptrice, et que certaines personnes, pour des raisons génétiques, n'ont pas cette protéine. C'est la découverte de l'importance de cette seconde protéine qui est la clé pour un potentiel médicament.</p><p>La synthèse des protéines et des lipides membranaires se déroule de concert avec le réticulum endoplasmique (RE). Les vésicules de transport les apportent dans le complexe golgien, où les glycolipides sont finalisés. Puis glycoprotéines et glycolipides sont de nouveau transportés via des vésicules, cette fois vers la membrane plasmique, avec laquelle les vésicules fusionnent, leur membrane devenant la membrane plasmique.</p><p>Il va désormais être question de la <b>perméabilité sélective</b>.<br /></p><p> <span style="background-color: #fcff01;">De petites molécules et des ions traversent régulièrement la membrane plasmique dans les deux sens.</span> Par exemple, une cellule musculaire laisse rentrer monosaccharides, acides aminés et autres nutriments et fait sortir les sous-produits, ou déchets, du métabolisme ; elle laisse entrer O₂ et expulse CO₂ ; elle régularise ses concentrations en ions inorganiques monoatomiques et en ions inorganiques polyatomiques.</p><p>Les molécules hydrophobes (non polaires) comme les hydrocarbures, les lipides, le CO₂ et l'O₂ se dissolvent dans la bicouche de la membrane et la traversent sans l'aide des protéines membranaires. A l'inverse, la partie hydrophobe de la membrane rend difficile pour les ions et les molécules hydrophiles (polaires) de passer directement, comme les glucoses.</p><p><span style="background-color: #fcff01;">Certains ions et molécules polaires ne peuvent pas traverser la membrane sans aide, elles doivent alors passer par les <b>protéines de transport</b>.</span> Celles-ci peuvent servir de canal hydrophile. Le passage des molécules d'eau est grandement facilité par des canaux appelées <b>aquaporines</b>. Chaque aquaporine permet le passage à la queue leu leu de 3 milliards de molécules d'eau par seconde dans son canal protéique, qui peut contenir 10 molécules d'eau à la fois. D'autres protéines sont appelés <i>transporteurs </i>ou <i>pompes</i>. Elles sont très sélectives et spécialisées, mais permettent le passage de certaines substances 50000 fois plus vite qu'en leur absence par exemple. </p><p><b>LE TRANSPORT PASSIF</b></p><p><span style="background-color: #fcff01;">Le transport passif est la diffusion à travers une membrane sans dépense d'énergie.</span> Les molécules, à cause de leur mouvement perpétuel, possèdent une énergie appelée <b>énergie thermique</b>. La <b>diffusion</b>, c'est-à-dire la tendance que les substances ont à se répartir uniformément dans un milieu, découle de cette propriété. <span style="background-color: #fcff01;">Le déplacement des molécules individuelles est aléatoire, mais pas le déplacement des populations de molécules.</span></p><p>Dans des conditions normales, une substance se diffuse de l'endroit où elle est la plus concentrée vers l'endroit où elle l'est le moins. Toute substance diffuse selon son <b>gradient de concentration</b>. Une bonne partie des échanges membranaires se fait par diffusion. C'est le cas par exemple de l'absorption d'O₂ pour la respiration cellulaire, car la cellule consomme l'O₂, créant un gradient de concentration qui favorise le mouvement dans sa direction. Ce processus fonctionne grâce à la taille réduite de la cellule. La paroi cellulaire, comme on l'a vu, favorise le transport passif de certaines substances plutôt que d'autres, avec l'aide de protéines de transport comme l'aquaporine pour l'eau.</p><p>On appelle <b>osmose </b>la diffusion de l'eau libre (l'eau qui n'est pas associée à des solutés) à travers une membrane à la perméabilité sélective.<span style="background-color: #fcff01;"> L'eau se déplace donc de la solution la moins concentrée en soluté vers la solution la plus concentrée en soluté.</span><br /></p><p>La <b>tonicité </b>est la capacité d'une solution de permettre à l'eau d'entrer ou sortir d'une cellule. Par exemple, c'est pourquoi la salinité de l'eau <span>joue un rôle important sur les organismes qui peuvent y vivre, surtout ceux qui n'ont pas de paroi cellulaire, comme les cellules animales : dans une solution trop salée, l'eau devient <b>hypertonique </b>(plus de solutés non pénétrants) par rapport aux cellules animales, celles-ci perdent de l'eau jusqu'à potentiellement en mourir. Un milieu <b>isotonique </b>(autant de solutés non pénétrants) est au contraire en équilibre avec les cellules. Le milieu peut aussi être <b>hypotonique</b> (moins de solutés non pénétrants), dans ce cas trop d'eau entre dans la cellule et elle enfle.</span></p><p><span>C'est pourquoi certains organismes ont dû développer des systèmes d'<b>osmorégulation</b>, c'est-à-dire la régulation des concentrations de solutés et de l'équilibre hydrique. Par exemple, une certaine eucaryote unicellulaire qui vit dans les eaux hypotoniques a une vacuole pulsatile, un organite qui expulse l'eau à mesure qu'elle entre par osmose.</span></p><p><span>Les cellules des végétaux, des procaryotes, des eumycètes et de quelques eucaryotes, elles, sont entourées d'une paroi cellulaire : elle ne se distend que jusqu'à un certain point, après quoi elle empêche l'eau d'entrer. La cellule est alors <b>turgescente </b>(très ferme).</span></p><p>La <b>diffusion facilitée </b>est la diffusion facilitée par les protéines de transport disséminées dans la membrane, qui servent de canaux ou transporteurs, toujours sans dépense d'énergie, car le soluté transporté suit de lui-même son gradient de concentration.<br /></p><p><b>LE TRANSPORT ACTIF</b></p><p><span style="background-color: #fcff01;">Certaines protéines de transport peuvent aller à l'encontre du gradient de concentration.</span> Pour ce faire, il faut dépenser de l'énergie, sous forme d'ATP, qui cède son groupement phosphate terminal à la protéine de transport. Ce transfert entraine un changement dans la conformation de la protéine, comme un sas qui s'ouvre d'un côté et se ferme de l'autre. Ces protéines de transport sont toutes des <b>pompes </b>et non des <b>canaux</b>. Le transport actif permet à la cellule de maintenir des concentrations intracellulaires différentes des concentrations extracellulaires.</p><p>Par exemple, la pompe à sodium et potassium (pompe à Na⁺-K⁺), qui échange du Na⁺ (qu'elle l'expulse) contre du K⁺ (qu'elle pompe) à travers les membranes des cellules animales, consomme environ un tiers de leur énergie totale.</p><p>Toutes les membranes déterminent une différence de potentiel électrique (ou tension) entre le milieu externe et le milieu interne des cellules. En fait, elles jouent le rôle de condensateur : un dispositif qui emmagasine les charges et qui génère un potentiel électrique. La couche cytoplasmique (interne) porte une charge négative par rapport au liquide extracellulaire, car les anions (ions négatifs) et cations (ions positifs) sont inégalement répartis entre les deux couches de la membrane. La différence de potentiel électrique de part et d'autre d'une membrane est le <b>potentiel de membrane</b>. (L'intérieur de la cellule est négatif par rapport à l'extérieur.)<br /></p><p>Le potentiel de membrane influe sur le passage de toutes les substances chargées à travers la membrane : il favorise l'entrée des cations et la sortie des anions. Donc, en plus de l'énergie associée au gradient de concentration des ions, le potentiel électrique lui aussi contribue au transport passif : la combinaison de ces deux forces est le <b>gradient électrochimique</b>.</p><p>Une protéine de transport qui engendre un potentiel électrique de part et d'autre d'une membrane se nomme <b>pompe électrogène</b>. Pour les animaux, la principale semble être la pompe à sodium et potassium. Chez les végétaux, bactéries, archées et eumycètes,la principale pompe électrogène est une <b>pompe à protons</b>, qui transporte activement des protons (ions H⁺) vers l'extérieur de la cellule. <span style="background-color: #fcff01;">En générant un potentiel électrique de part et d'autre des membranes, les pompes électrogènes créent une réserve d'énergie pouvant servir au travail cellulaire, notamment à la formation d'ATP lors de la respiration cellulaire.</span></p><p>Certaines protéines de <b>cotransport </b>peuvent agir à la fois comme un transporteur et comme une pompe. Le transport de protons H⁺ par exemple, suivant son gradient électrochimique, alimente le transport par exemple d'une molécule de saccharose, dans le même sens ou dans l'autre. C'est l'hydrolyse des pompes à protons qui, en accumulant des protons à l'extérieur de la membrane, fournit indirectement l'énergie nécessaire au cotransport.</p><p><b>EXOCYTOSE ET ENDOCYTOSE</b></p><p>Les protéines de transport s'occupent de l'eau et des petits solutés, mais les macromolécules elles aussi doivent traverser les membranes. Elles le font emballées dans des vésicules et avec un coût énergétique.</p><p>L'<b>exocytose </b>est l'expulsion de macromolécules sécrétées par la cellule. C'est un processus très fréquent. Même les neurones ont recours à l'exocytose pour libérer des neurotransmetteurs.</p><p>L'<b>endocytose </b>est l'introduction de macromolécules et et de particules en formant de nouvelles vésicules à même sa membrane plasmique. Il y a trois formes d'endocytose dans la cellule animale :</p><ul style="text-align: left;"><li>La <b>phagocytose</b>. Une cellule laisse entrer une particule en l'entourant de ses pseudopodes et l'emballe dans un sac membraneux, qui fusionne avec un lysosome remplis d'enzymes qui digèrent la particule.</li><li>La <b>pinocytose</b>. La cellule absorbe continuellement des gouttelettes de liquide extracellulaire dans de minuscules vésicules. Elle recueille ensuite les molécules contenues dans la gouttelette. C'est un transport non sélectif.</li><li>L'<b>endocytose par récepteur interposé</b>. Un type spécifique de pinocytose. La cellule fait entrer rapidement de grandes quantités de substances spécifiques. Des protéines enchâssées dans la membrane font office de récepteurs auxquels se lient des solutés spécifiques. Ensuite, ces protéines s'agglutinent dans des puits qui forment une vésicule.<br /></li></ul>Nomichttp://www.blogger.com/profile/17488507832695413727noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2911403331156906769.post-44969385633644909412024-02-24T18:55:00.001+01:002024-02-24T18:55:05.307+01:00La permaculture de Sepp Holzer - Sepp Holzer<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjjtxwUuHutYOitFWvfgW_IbWdyMXC23KodX0H31d25qO67DWfvqgMmKSquKsNa547TY1cFIf9CDhYrfN4IOBszBsxXAs0OAEuUIFWHoOsOKLsUeiNGW9Ec_kkhKgP9FX3Zp4983Ox6h7q5rCDOkT9FaYj2Ef0B3UTlCXu6Kq3NSSGilOgLRd1hwL6fD9s/s1333/la%20prmaculture%20de%20sepp.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="La permaculture de Sepp Holzer - Sepp Holzer" border="0" data-original-height="1333" data-original-width="1000" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjjtxwUuHutYOitFWvfgW_IbWdyMXC23KodX0H31d25qO67DWfvqgMmKSquKsNa547TY1cFIf9CDhYrfN4IOBszBsxXAs0OAEuUIFWHoOsOKLsUeiNGW9Ec_kkhKgP9FX3Zp4983Ox6h7q5rCDOkT9FaYj2Ef0B3UTlCXu6Kq3NSSGilOgLRd1hwL6fD9s/w240-h320/la%20prmaculture%20de%20sepp.jpg" title="La permaculture de Sepp Holzer - Sepp Holzer" width="240" /></a></div><p></p><p>Un énième bouquin de permaculture, mais celui-là a tout de même une certaine réputation : l'auteur fait plus ou moins partie des "anciens" de la permaculture. Je l'ai lu en diagonale et je n'ai pas trouvé ça dingue, loin de là. Tout est assez vague, on ne va pas vraiment dans les détails pratiques. Il n'y a quasiment rien d'applicable (autre que des choses banales) pour le jardinier ou le permaculteur moyen. Ceci dit, si vous avez hérité de 50 hectares de terrain escarpé entre 1100 et 1500 mètres d'altitude, aucun doute que c'est le bouquin fait pour vous. Dans ce cas hautement spécifique, <b>La permaculture de Sepp Holzer</b> est vivement recommandé.</p><p>J'ai bien aimé les quelques pages sur le jardin vivrier, notamment les souvenirs de jeunesse de Sepp Holzer et les techniques potagères de sa mère, par exemple les méthodes de conservation des légumes dans la cave, avec les choux dans un silo, et les plus beaux légumes dans un tas de sable, pour les replanter aux printemps. Les trognons de chou servaient à faire des sortes d'endives dans la cave, à manger ou à replanter au printemps.</p><p>J’apprécie également sa position simple sur les purins : pas évident de déterminer les effets spécifiques, mais c'est des sortes d'engrais naturels qui améliorent la santé des plantes, et une plante en bonne santé est plus résistante. Par exemple, ortie et consoude, avec absinthe pour les pucerons en particulier.<br /></p>Nomichttp://www.blogger.com/profile/17488507832695413727noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2911403331156906769.post-21545050146685988482024-02-18T17:52:00.000+01:002024-02-18T17:52:03.589+01:00De sève et de sang - Julia Hill<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgKPSK3A7VJnrpLdprXMvVy09akP09LM-rnHUzXN5E1i6Eb5Xw5zESyabNxaB1EEnTCSa8hcQ6IWLyIjmAnUAEDoX3ypIJQfOZneZspHoV9cD9-NcMZYMZ3qan_edMQ3CQflcLhXaDZUaAd7PaUHIQM5vLItgV_EXs4CfQy2tvVvKnt_sdCgd-9aYbL0M8/s1333/julia%20hill.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="De sève et de sang - Julia Hill" border="0" data-original-height="1333" data-original-width="1000" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgKPSK3A7VJnrpLdprXMvVy09akP09LM-rnHUzXN5E1i6Eb5Xw5zESyabNxaB1EEnTCSa8hcQ6IWLyIjmAnUAEDoX3ypIJQfOZneZspHoV9cD9-NcMZYMZ3qan_edMQ3CQflcLhXaDZUaAd7PaUHIQM5vLItgV_EXs4CfQy2tvVvKnt_sdCgd-9aYbL0M8/w240-h320/julia%20hill.jpg" title="De sève et de sang - Julia Hill" width="240" /></a></div><p></p><p>Il y a bientôt 30 ans, Julia Hill a passé deux ans dans un séquoia géant au nord de la Californie pour empêcher sa destruction par une grosse compagnie qui avait l'habitude de raser ces écosystèmes pour transformer et vendre le bois. Il est frappant de constater à quelle point cette histoire bien réelle est... romanesque. Une héroïne idéaliste qui se retrouve soudainement dans une position d'improbable renommée, une grosse société tellement vile qu'on la trouverait trop caricaturale dans un film, un lieu de vie à la Tarzan, des combats dans la forêt et même dans les arbres entre militants écologistes et ouvriers armés de tronçonneuses, de colossales tempêtes qui mettent en péril la jeune femme, des hélicoptères géants qui viennent la menacer, les écœurantes machinations des grands patrons, etc.</p><p>Romanesque, et finalement plus triste qu'inspirant. Aujourd'hui, la forêt de séquoias géants <a href="https://www.nationalgeographic.fr/voyage/californie-redwood-le-parc-de-sequoias-geants" target="_blank">ne représente que 5% des 8 095 km² initiaux</a>, et même l'arbre qu'a défendu Julia Hill au milieu du désert des coupes rases y est passé, d'une certaine façon : il a été tronçonné aux deux tiers après tous ces évènements. Un acte de vandalisme, peut-être, mais je suis très tenté d'y voir un message des quelques puissants qui s'enrichissent ainsi : <span class="ILfuVd" lang="fr"><span class="hgKElc"> « </span></span>Toute résistance est impossible. N'essayez même pas, ça ne sert à rien. <span class="ILfuVd" lang="fr"><span class="hgKElc">»</span></span></p><p>Plutôt que d'embrayer sur l'écologie, l'effondrement ou je ne sais quoi du genre, un mot sur la perspective religieuse de Julia Hill. C'est une croyante, une dévote, elle multiplie les prières et interprète le monde selon un prisme magique incohérent : elle voit partout et à postériori ses prières exaucées sans pour autant appliquer la même perspective aux évènements négatifs, elle lit des signes de Dieu dans les évènements du quotidien, ce genre de chose. A mes yeux, c'est de la pure démence moyenâgeuse. Je pourrais multiplier les citations de ses bondieuseries, mais bon. Ce qui me frappe encore une fois, c'est à quel point cette démence est... adaptative. Son interprétation magique et mystique du réel lui offre un soutien psychologique et lui donne l'étincelle pour accomplir des choses qui la font avancer dans le monde social et physique d'une façon avantageuse. Ce n'est pas une découverte pour moi, bien sûr, mais c'est une autre chose qui m'attriste : rencontrer quelqu'un d'aimable, de respectable, d'intelligent, et découvrir que cette personne est en même temps complètement irrationnelle à un niveau fondamental. Je comprends le pourquoi, mais j'ai du mal à m'y faire.<br /></p>Nomichttp://www.blogger.com/profile/17488507832695413727noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2911403331156906769.post-26806042339844218542024-02-10T08:32:00.000+01:002024-02-10T08:32:01.358+01:00Persuasion - Jane Austen<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgSbeauG9OkMbj4Q2shR-pSH7Nj-KutwWhgodpkBeVAojsLq-sHNv3BSgGYQQJCIBDOArSDbZbkaaQ1n7qd7JaXq49ogSsBgVz6d-dms6zQXdDjL7zwVzuGR7drMbNkkhln0psJA4HnPakKFS9gs0aAahGYXg37daYksSr8NHJ7MEN_5CGpwG-tmam7zEY/s1333/jane%20austen%20persuasion.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="Persuasion - Jane Austen" border="0" data-original-height="1333" data-original-width="1000" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgSbeauG9OkMbj4Q2shR-pSH7Nj-KutwWhgodpkBeVAojsLq-sHNv3BSgGYQQJCIBDOArSDbZbkaaQ1n7qd7JaXq49ogSsBgVz6d-dms6zQXdDjL7zwVzuGR7drMbNkkhln0psJA4HnPakKFS9gs0aAahGYXg37daYksSr8NHJ7MEN_5CGpwG-tmam7zEY/w240-h320/jane%20austen%20persuasion.jpg" title="Persuasion - Jane Austen" width="240" /></a></div><p></p><p>Encore une histoire que j'ai l'impression d'avoir déjà lue un bon nombre de fois. Dans un milieu de bourgeoisie campagnarde et de vague noblesse, la toute parfaite Anne se languit. Son père est un peu bête, ses sœurs un peu cruches, mais elle, elle est charmante, gentille, intelligente, cultivée, etc. Un beau jour débarque un homme pour qui elle avait eu un faible dans sa jeunesse. Alors manquant de nom et de richesse, il n'était pas un bon parti, mais aujourd'hui, il est charmant, gentil, intelligent, sensible, et surtout riche. Que va-t-il bien pouvoir se passer, on se le demande...</p><p>C'est vraiment un classique de romance à perspective féminine. Anne a toute les qualités, et des hommes viennent parader autour d'elle pendant qu'elle reste passive, occupée à rosir bêtement en espérant que celui qu'elle préfère finisse par se déclarer. J'exagère un poil, mais pas tant. « <i>Comment pourrait-il jamais connaitre les vrais sentiments d'Anne ?</i> » Oui, on se le demande ; vivement que quelqu'un invente la communication. Ceci dit, ce n'est pas mal pour de la romance, c'est bien écrit et épicé d'un peu de satire sociale. J'avoue, je l'ai lu un peu distraitement.<br /></p>Nomichttp://www.blogger.com/profile/17488507832695413727noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2911403331156906769.post-58861617182957280642024-02-03T15:05:00.000+01:002024-02-03T15:05:32.325+01:00Biologie de Campbell #6 - Exploration de la cellule<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgmT4g8LgaD3hQLiTm4wHDkadn37IumipKBCQ-LZSE6rI-pa2Vcca6kyCX0sWh3SZtCwnByQIx1FDUOwZaO3mk4d2HfhzAQiU3p8ZYZtrX54jb0cwy0ney12l5Anqz4XMA7U8USiq_yeOIBrKn8dQDB42dpNZcyPpgG3Puj6NA8f3xPcTq_CKjkAM_axR8/s1000/biologie%20de%20campbell%206.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="Biologie de Campbell #6 - Exploration de la cellule" border="0" data-original-height="1000" data-original-width="1000" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgmT4g8LgaD3hQLiTm4wHDkadn37IumipKBCQ-LZSE6rI-pa2Vcca6kyCX0sWh3SZtCwnByQIx1FDUOwZaO3mk4d2HfhzAQiU3p8ZYZtrX54jb0cwy0ney12l5Anqz4XMA7U8USiq_yeOIBrKn8dQDB42dpNZcyPpgG3Puj6NA8f3xPcTq_CKjkAM_axR8/w320-h320/biologie%20de%20campbell%206.jpg" title="Biologie de Campbell #6 - Exploration de la cellule" width="320" /></a></div><p><span style="background-color: #fcff01;">Toutes les cellules sont apparentées et descendent des mêmes cellules ancestrales.</span> La première partie du chapitre détaille les méthodes de microscopie, notamment la microscopie électronique, mais je ne vais pas m'y attarder ici. Notons simplement que l'étude des cellules vivantes ne peut se faire qu'avec un classique microscope photonique, le processus d'un microscope électronique nécessitant de les tuer. On utilise aussi la technique du <b>fractionnement cellulaire</b>, où, après une "homogénéisation au blender", puis à l'aide d'une centrifugeuse, on parvient à isoler certains éléments constituants de la cellule.</p><p>Les cellules sont soit :</p><ul style="text-align: left;"><li><b>Procaryotes </b>: bactéries, archées (<b>pas de noyau</b> ni d'organites membraneux)<br /></li><li><b>Eucaryotes </b>: protistes, végétaux, eumycètes, animaux (<b>possèdent un noyau</b>)</li></ul><p>Toutes les cellules ont des caractères communs : </p><ul style="text-align: left;"><li>Elles sont toutes entourées d'une barrière sélective, la <b>membrane plasmique</b> (ou membrane cellulaire), qui circonscrit leurs organites, lesquels baignent dans une substance semi-liquide semblable à de la gelée, le <b>cytosol</b>.</li><li>Les cellules contiennent des chromosomes, qui portent des gènes constitués d'ADN.</li><li>Les cellules contiennent des <b>ribosomes</b>, minuscules complexes qui synthétisent les protéines en suivant les instructions génétiques.</li><li>Les grands mécanismes biochimiques qui régissent la cellule sont globalement les mêmes.<br /></li></ul><div><p><span style="background-color: #fcff01;">Dans une cellule <b>eucaryote</b>, la majorité du matériel génétique se trouve dans le noyau, un organite entouré d'une double membrane ; dans une cellule <b>procaryote</b>, il est concentré dans une région appelée <b>nucléoïde</b> qu'aucune membrane ne sépare du reste de la cellule.</span> </p><p>Eucaryote signifie "vrai noyau" en grec, et procaryote signifie "avant noyau". </p><p>L'intérieur des deux type de cellule s'appelle le <b>cytoplasme</b>. Le cytoplasme de la cellule eucaryote contient divers <i>organites </i>spécialisés, séparés par des membranes, qui baignent dans le cytosol et qui se différencient par leurs formes et leurs fonctions. Ces organites sont absents de la plupart des procaryotes, ce qui ne les empêche pas d'avoir parfois des régions entourées de protéines (et non de membranes) où il se passe des trucs.</p><p>En général, les eucaryotes sont beaucoup plus imposantes que les procaryotes. Or, la taille est liée à la fonction. Les cellules les plus petites sont des bactéries qu'on appelle <i>mycoplasmes</i>, entre 0,1 et 1 µm, probablement le minimum requis pour transporter assez d'ADN, assez d'enzymes et d'équipement cellulaire. La plupart des bactéries font entre 1 et 5 µm, alors que les eucaryotes font entre 10 et 100 µm de diamètre.</p><p>Le métabolisme cellulaire impose des limites à la taille de la cellule à cause de la vitesse à laquelle les molécules peuvent s'y déplacer, mais surtout à cause des échanges entre la membrane et son milieu. La <b>membrane plasmique </b>tient lieu de barrière sélective assurant le passage d'une quantité suffisante d'O₂, de nutriments et de déchets. <span style="background-color: #fcff01;">Toutefois, il y a des limites à la capacité d'une surface membranaire, c'est pourquoi le rapport surface/volume est crucial. Lorsqu'une cellule grandit, sa surface augmente moins que son volume, d'où l'apparition de limites.</span> Généralement les cellules des organismes plus grands ne sont pas plus grosses, mais juste plus nombreuses. Certaines cellules, comme les cellules intestinales, ont des formes qui ont pour but de décupler la surface de contact avec l'environnement.</p><p>Ensuite, on passe aux pages 110-111, où se déploient les superbes, magnifiques, schémas des cellules animales et végétales. Quelques éléments, avec en <span style="background-color: #f9cb9c;">orange</span> ceux qui ne sont pas présents dans l'autre type de cellule :</p><p><b>Cellule animale</b></p><ul style="text-align: left;"><li><b><span style="background-color: #f9cb9c;">Flagelle</span> </b>: organite de locomotion présent dans certaines cellules (une queue quoi)</li><li><b><span style="background-color: #f9cb9c;">Centrosome</span> </b>: masse finement granulaire à partir de laquelle les microtubules rayonnent</li><li><span style="background-color: #fcff01;"><b>Mitochondrie </b>: organite assurant la respiration cellulaire et la production de la majeure partir de l'ATP</span></li><li><b><span style="background-color: #f9cb9c;">Lysosome</span> </b>: organite de digestion dans lequel les macromolécules sont hydrolysées et des organites décomposés</li><li><b>Complexe golgien </b>: organite qui synthétise, modifie, trie et sécrète les produits cellulaires</li><li><b>Ribosomes </b>: organites sans membrane qui fabriquent les protéines</li><li><b>Réticulum endoplasmique </b>: labyrinthe de sacs et de tubules membraneux qui joue un rôle dans la fabrication des membranes, entre autres</li><li>Le <b>cytosquelette</b>, "exosquelette" de la cellule, qui contient :</li><ul><li>microfilaments, filaments intermédiaires, microtubules</li><li><b>microvillosités </b>; projections augmentant la surface de la cellule</li><li><b>peroxysome </b>: organite aux multiples fonctions métaboliques ; produit du peroxyde d'hydrogène</li></ul><li>Le <b>noyau</b>, qui contient :</li><ul><li><b>enveloppe nucléaire </b>(membrane double entourant le noyau)</li><li><b>nucléole </b>(organite sans membrane qui participe à la production des ribosomes)</li><li><b>chromatine </b>(substance faire d'ADN et de protéines visibles sous forme de chromosome lors de la division cellulaire</li></ul></ul><p><b>Cellule végétale</b><br /></p><ul style="text-align: left;"><li>Une partie des mêmes choses : noyau, complexe golgien, mitochondrie, peroxysome, membrane plasmique, réticulum, cytosquelette, et très occasionnellement des flagelles<br /></li><li><b><span style="background-color: #f9cb9c;">Paroi cellulaire</span> </b>: couche externe qui maintient la forme de la cellule contre les contraintes mécaniques, elle se compose notamment de cellulose</li><li><b><span style="background-color: #f9cb9c;">Plasmodesmes</span> </b>: canaux traversant la paroi cellulaire et reliant le cytoplasme de cellules adjacentes</li><li><b><span style="background-color: #f9cb9c;">Chloroplaste</span> </b>: organite de la photosynthèse qui convertit l'énergie lumineuse en énergie chimique stockée dans de molécules de glucide</li><li><b><span style="background-color: #f9cb9c;">Vacuole centrale</span></b> : organite volumineux présent dans les cellules végétales matures, elle agit dans le stockage et la dégradation des déchets, et l'hydrolyse des macromolécules<br /></li></ul><p><b>Le noyau</b></p><p><span style="background-color: #fcff01;">Le </span><b><span style="background-color: #fcff01;">noyau</span></b><span style="background-color: #fcff01;"> contient la plupart des gènes qui régissent la cellule eucaryote, les autres se trouvant dans les mitochondries et dans les chloroplastes.</span> (Schéma p.112) Il y a habituellement un noyau par cellule, avec des exceptions. C'est souvent l'organite le plus volumineux. Les deux membranes de l'<b>enveloppe nucléaire </b>sont percées de milliers de pores constitués chacun d'une dizaine de protéines : c'est le <i>complexe du port nucléaire</i>, qui régule le passage de certaines macromolécules et particules.</p><p>La <b>lamina nucléaire </b>tapisse la fasse interne de l'enveloppe nucléaire, sauf au niveau des pores : c'est un entrelacement de filaments protéiques qui soutient mécaniquement l'enveloppe du noyau.</p><p>A l'intérieur du noyau, l'ADN est réparti dans les <b>chromosomes</b>. <span style="background-color: #fcff01;">Chacun contient une longue molécule d'ADN associée à d'autres protéines, dont certaines facilitent l'enroulement de la molécule d'ADN de chaque chromosome pour lui permettre de loger dans le noyau.</span> Le complexe d'ADN et de protéines qui forment les chromosomes s'appelle <b>chromatine</b>. A noter qu'on ne peut voir les chromosomes au microscope que quand ils se densifient juste avant la division. Le noyau des cellules humaines contient 46 chromosomes (sauf les gamètes qui en comptent 23) ; ce chiffre varie selon les espèces.</p><p>Hors période de division cellulaire, la structure intranucléaire la plus visible est le <b>nucléole</b>, qui apparait comme une masse opaque. <span style="background-color: #fcff01;">Y est synthétisé l'ARNr, ou ARN ribosomique, qui se combine avec des protéines ; ces sous-unités ribosomiques (il y a la grande et la petite) sortent du noyau par les pores nucléaires et se combinent pour former les ribosomes.</span></p><p>Le noyau régit aussi la synthèse protéique en élaborant l'ARNm (m = messager) selon les directives fournies par l'ADN. L'ARNm est ensuite expédié dans le cytoplasme par les pores nucléaires. Quand une molécule d'ARNm rejoint le cytoplasme, les ribosomes convertissent son message génétique en polypeptide de structure primaire (mais on verra ça plus tard).</p><p><b>Les ribosomes</b></p><p><span style="background-color: #fcff01;">Les <b>ribosomes</b>, constitués d'ARN ribosomiques et de protéines, sont les constituants cellulaires qui synthétisent les protéines.</span> A noter qu'ils n'ont pas de membranes et ne sont donc pas considérés comme des organites. Les cellules spécialisées dans la production de protéines se démarquent donc par leur grand nombre de ribosomes (jusqu'à plusieurs millions par cellule) et donc aussi de nucléoles.</p><p>Dans le cytoplasme, les molécules sont assemblées par deux types de ribosomes. Il y a des <i>ribosomes libres </i>dans le <b>cytosol </b>(partie liquide du cytoplasme) et des <i>ribosomes liés </i>sont fixés à la surface externe de l'enveloppe nucléaire. Ils sont identiques, mais ils synthétisent des protéines adaptées à leur lieu de fabrication.</p><p><b>Le réticulum endoplasmique</b></p><p>Le RE forme un labyrinthe membraneux si étendu que dans beaucoup de cellules il représente plus de la moitié de la substance membraneuse (<i>réticulum </i>= réseau, <i>endoplasmique </i>= à l'intérieur du cytoplasme). Le RE comprend un réseau de tubules et de sacs membraneux appelés citernes. Sa membrane isole son intérieur du cytosol et prolonge l'enveloppe nucléaire ; le contenu des citernes communique avec l'espace situé entre les deux membranes de l'enveloppe nucléaire.</p><p>Le RE se divise en deux régions :</p><ul style="text-align: left;"><li>Le <b>réticulum endoplasmique lisse </b>(REL), qui ne porte pas de ribosomes sur sa face cytoplasmique. Le RE lisse participe à <span style="background-color: #fcff01;">toute sorte de processus métaboliques</span>, notamment
avec ses enzymes : synthèse des lipides, métabolisme des glucides,
détoxication des substances nocives, stockage des ions calcium.</li><li>Le <b>réticulum endoplasmique rugueux </b>(RER), dont l'aspect granulaire est causé par les ribosomes sur sa face cytoplasmique</li></ul><span style="background-color: #fcff01;">Le RE rugueux a une fonction de production de protéines via les ribosomes qui lui sont attachés.</span> Par exemple, la protéine insuline dans les cellules du pancréas. La plupart des protéines de sécrétion sont des <b>glycoprotéines</b>, c'est-à-dire des protéines auxquelles sont fixés des glucides par des liaisons covalentes. Les protéines de sécrétion quitte le RE emballées dans des <b>vésicules de transport</b>. La vésicule est un petit sac membraneux? Le RE rugueux est aussi une usine à membranes pour la cellule.</div><div></div><div></div><div></div><div></div><div></div><div><br /></div><div><b>Le complexe golgien</b></div><div><br /></div><div>A leur sortie du RE, beaucoup de vésicules de transport se dirigent vers le <b>complexe golgien</b>. Il ressemble à un <span style="background-color: #fcff01;">centre de réception, d'entreposage, de triage et d'expédition</span>. Les produits du RE, comme les protéines, y sont modifiées puis transférées ailleurs. Le complexe golgien prend donc particulièrement de place dans les cellules sécrétrices. </div><div><br /></div><div>Le complexe golgien a une polarité structurale : une face <i>cis</i>, qui reçoit les vésicules de transport, et une face <i>trans</i>, qui libère des vésicules de sécrétion. Entre-temps, <span style="background-color: #fcff01;">les substances amenées traversent le complexe golgien et subissent des modifications</span> (parfois jusqu'à la fabrication de macromolécules). Pour déterminer la destination de ses produits, le complexe golgien utilise des "étiquettes moléculaires". C'est encore un peu flou, mais en effet il doit y avoir un système "d'adresses".</div><div><br /></div><div><b>Les lysosomes</b></div><div><br /></div><div><span style="background-color: #fcff01;">Un lysosome est un sac membraneux rempli d'une cinquantaine d'enzymes hydrolytiques que beaucoup de cellules eucaryotes utilisent pour digérer (hydrolyser) des macromolécules.</span> Les enzymes des lysosomes ont une efficacité maximale dans le milieu acide des lysosomes ; ses enzymes deviennent inactives dans le milieu neutre du cytosol (très pratique pour éviter les accidents), mais si trop d'entre elles fuient, elles peuvent tout de même détruire leur cellule.</div><div><br /></div><div>Exemple des éléments vus précédemment : la membrane du lysosome et ses enzymes sont produits par le RE rugueux puis transférés séparément dans le complexe golgien où leur traitement se poursuit.</div><div><br /></div><div>La fonction de digestion intracellulaire des lysosomes intervient dans diverses circonstances. Certaines cellules se nourrissent par <b>endocytose </b>(un transport vésiculaire via la membrane). Certaines amides et autres organismes unicellulaires se nourrissent en entourant d'autres matières ou organismes de leur membrane : c'est la <b>phagocytose</b>. Le corps étranger se retrouve enfermé dans le <i>phagosome </i>avant d'être abordé par un lysosome et digéré. <i>Digestion </i>dans ce cas est synonyme d'<i>hydrolyse</i>. Certaines cellules humaines, notamment les macrophages, détruisent les bactéries, virus et substances étrangères par phagocytose.</div><div><br /></div><div><span style="background-color: #fcff01;">Le lysosome a aussi pour fonction de recycler la matière organique intracellulaire, un processus appelé <b>autophagie</b>.</span> Dans ce cas, un organite défectueux s'entoure d'une double membrane (comment ? on ne sait pas) avant d'être digéré par un lysosome. Une cellule hépatique humaine, par exemple, recycle la moitié de ses macromolécules chaque semaine. Le lysosome participe aussi au recyclage des cellules elles-mêmes, c'est l'<b>autolyse</b>.<br /></div><div><br /></div><div><b>Les vacuoles</b></div><div><br /></div><div>Les <b>vacuoles </b>sont de grosses vésicules provenant du réticulum endoplasmique et du complexe golgien. Comme toutes les membranes cellulaires, la membrane vacuolaire transporte les ions de manière sélective, ce qui explique que la composition de la solution contenue dans la vacuole diffère de celle du cytosol. Il y a les phagosomes, des <b>vacuoles digestives</b> formées lors de la phagocytose.</div><div><br /></div><div>Des eucaryotes unicellulaires d'eau douce expulsent l'excès d'eau de leur unique cellule pour maintenir une concentration appropriée de sel et autres molécules avec des <b>vacuoles pulsatiles</b>. Chez les végétaux, des vacuoles peuvent servir à stocker des composés organiques comme des protéines, ou des substances toxiques qui servent de protection, ou des pigments, pour les fleurs.</div><div><br /></div><div>Les cellules végétales matures contiennent généralement une <b>vacuole centrale </b>délimitée par une membrane appelée <b>tonoplaste</b>. La solution contenue dans la vacuole centrale, la sève cellulaire, est le principal dépôt d'ions inorganique (comme ions potassium et chlorure) et de substances organiques comme protéines ou polysaccharides. <span style="background-color: #fcff01;">La vacuole centrale fait aussi grossir la cellule à mesure qu'elle absorbe de l'eau.</span><br /></div><div><br /> </div><div>Page 118, un schéma résume entre les organites du réseau de membranes intercellulaires.</div><div><br /> </div><div><b>Les mitochondries et les chloroplastes</b></div><div><br /> </div><div>Ce sont les deux organites qui convertissent l'énergie captée en formes utilisables par la cellule.</div><div><ul style="text-align: left;"><li><span style="background-color: #fcff01;">Les <b>mitochondries </b>sont le site de la respiration cellulaire aérobie, un processus métabolique qui utilise de l'O₂ pour produire de l'ATP en extrayant l'énergie des glucides, des lipides et autres substances.</span></li><li><span style="background-color: #fcff01;">Les <b>chloroplastes</b>, propres aux végétaux et aux algues, sont le site de la photosynthèse. Ils convertissent l'énergie solaire en énergie chimique en absorbant la lumière et en l'utilisant pour procéder à la synthèse de composés organiques comme les glucides à partir de CO₂ et de H₂O.</span></li></ul>Ces deux organites sont très proches des bactéries, fait qui est à l'origine de la <b>théorie de l'endosymbiose</b>, selon laquelle ces organites auraient été, à l'origine, des cellules indépendantes qui seraient entrées en symbiose (endosymbiose pour être précis) avec les ancêtres des cellules eucaryotes.</div><div></div><div></div><div></div><div><br />Une chose qui sépare ces deux organites est le fait qu'elles possèdent deux membranes, comme les procaryotes ancestraux. De plus, comme les procaryotes, ils recèlent des ribosomes et des molécules d'ADN circulaire attachés à leurs membranes internes. De plus (encore), ce sont des organites autonomes qui croissent et se reproduisent dans la cellule.<br /></div><div><br /> </div><div>On trouve des <b>mitochondries </b>dans presque toutes les cellules eucaryotes. <span style="background-color: #fcff01;">Certaines n'en contiennent qu'une grosse, mais la plupart, des centaines, voire des milliers. Leur nombre dépend généralement de l'activité métabolique de la cellule.</span> Chacune des deux membranes qui entourent une mitochondrie est une double couche de phospholipides dans laquelle s'insère un assemblage de protéines. La membrane externe est lisse, alors que la membrane interne est repliée sur elle-même et dessine des <b>crêtes</b>.</div><div><br /> </div><div>La membrane interne divise la mitochondrie en deux compartiments : un espace inter-membranaire, et une <b>matrice mitochondriale</b>, située dans l'espace délimité par la membrane interne. La matrice contient plusieurs sortes d'enzymes ainsi que de l'ADN mitochondrial et des ribosomes (dont la taille est inférieure à celle des ribosomes cytoplasmiques). <span style="background-color: #fcff01;">Plusieurs de ces enzymes catalysent certaines étapes de la respiration cellulaire.</span> D'autres protéines, dont l'enzyme qui produit l'ATP, sont intégrés à la membrane interne. Grâce à leur surface très plissée, les crêtes augmentent jusqu'à 5 fois l'aire de la membrane interne, soit l'aire consacrée à la respiration cellulaire.</div><div><br /> </div><div>Les mitochondries mesurent entre 1 et 10 µm et se déplacent dans la cellule, modifient leur forme, fusionnent ou se divisent.</div><div><br /> </div><div><span style="background-color: #fcff01;">Les <b>chloroplastes </b>contiennent plusieurs pigments, dont la chlorophylle, ainsi que les enzymes et les molécules nécessaires à la production de glucides lors de la photosynthèse.</span> Ce sont de très gros organites qui mesurent environ 2 µm sur 5 à 10 µm. Ils sont composés de :<br /></div><div><ul style="text-align: left;"><li>Espace intermembranaire : le contenu d'un chloroplaste est isolé du cytosol par une enveloppe composée de deux membranes séparées par un espace intermembranaire très mince.</li><li>A l'intérieur du chloroplaste se trouve un autre réseau membraneux organisé en sacs aplatis, les <b>thylakoïdes</b>, qui s'empilent comme des jetons de poker et forment des structures appelées <b>grana</b>, <b>granum </b>au singulier.</li><li>Le liquide appelé <b>stroma </b>où baignent les thylakoïdes contient de l'ADN circulaire, des ribosomes et des enzymes.</li></ul></div><div>Comme les mitochondries, les chloroplastes ont un comportement dynamique dans les cellules vivantes. Leur forme change, ils croissent et se divisent pour se reproduire, et se déplacent.</div><div><br /></div><div>Les <b>peroxysomes </b>sont des compartiments métaboliques spécialisés, plutôt sphériques, délimités par une membrane simple. Ils collaborent avec les mitochondries et les chloroplastes pour accomplir certaines fonctions métaboliques. Ils contiennent plus d'une cinquantaine d'enzymes.</div><div><br /></div><div><b>Le cytosquelette</b></div><div><br /></div><div>Le <b>cytosquelette </b>est un réseau de fibres protéiques qui parcourt le cytoplasme. Il est ici question du cytosquelette des cellules eucaryotes.<span style="background-color: #fcff01;"> Sa fonction la plus évidente est d'assurer le soutien mécanique et le maintient de la forme de la cellule.</span> Cette fonction est particulièrement importante dans les cellules animales, qui sont dépourvues de paroi. Il se stabilise par sa structure, en équilibrant les forces opposées, comme une tente en dôme. <span style="background-color: #fcff01;">Comme un squelette, il fournit des points d'ancrage à de nombreux organites et même à des enzymes.</span></div><div><br /></div><div>Certains types de motilité (mouvement) cellulaire font appel au cytosquelette, habituellement par l'interaction du cytosquelette et des <b>protéines motrices</b>. <span style="background-color: #fcff01;">Par exemple, des vésicules peuvent utiliser les microtubules du cytosquelette comme une route, avec les protéines motrices comme véhicule.</span></div><div><br /></div><div>Le cytosquelette contient principalement trois types de fibres :</div><div><ul style="text-align: left;"><li>Les <b>microtubules</b>, fibres les plus épaisses (25 nm)</li></ul>Présents dans le cytoplasme de toutes les cellules eucaryotes, ce sont des cylindres creux qui se composent de protéines globulaires appelées tubulines. Elles servent de "routes" de circulation. Dans les cellules animales, c'est autour d'un <b>centrosome </b>que s'organise la disposition rayonnante des microtubules. <span style="background-color: #fcff01;">Ils servent alors de "poutres" résistantes à la compression dans la charpente cellulaire qu'est le cytosquelette.</span></div><div> </div><div>La disposition particulière des microtubules permet les battements des <b>flagelles </b>et des <b>cils</b>, prolongements émis par les cellules eucaryotes qui servent de moyens de propulsion, par exemple pour les gamètes mâles animaux. Ils créent aussi un courant dans la mince couche de liquide qui recouvre la surface des tissus comportant des cellules ciliées ou flagellées, pour par exemple expulser du mucus, pour les cellules qui tapissent la trachée. Chez les invertébrés, le battement des cils peut servir à capter la nourriture. Les cils sont très abondants sur une cellule qui en porte ; les flagelles se portent en nombres bien plus réduis. Un cil peut aussi agir comme une "antenne" qui capte des signaux extérieurs.</div><div><br /></div><div>Cils et flagelles sont composés d'un groupe de microtubules recouverts de membrane plasmique ; cet ensemble est raccordé à la cellule par un <b>corpuscule basal</b>, élément qui ressemble à un centriole. Le mouvement de flexion fait intervenir de grosses protéines motrices qu'on appelle <b>dynéines</b>, qui, à l'aide de l'ATP, <span style="background-color: #fcff01;">produisent avec deux pieds un mouvement qui ressemble à la marche</span>.<br /></div><div><ul style="text-align: left;"><li>Les <b>microfilaments</b>, fibres les plus fines (7 nm)<br /></li></ul>D'une forme cylindrique, ils sont minces et rigides. Ils se composent de molécules d'<b>actine</b>, une protéine globulaire. Chaque microfilament est composé de deux chaines torsadées d'actine ; ils peuvent être linéaires ou former des réseaux structuraux grâce à des protéines de liaison. On en trouve dans toutes les cellules eucaryotes.</div><div><br /></div><div><span style="background-color: #fcff01;">Là où les microtubules aident la cellule à résister à la compression (écrasement), les microfilaments l'aident à résister à la tension (étirement). Ces derniers sont surtout connus pour leur rôle dans la motilité cellulaire. Des milliers de microfilaments, et de filaments plus épais, composés de molécules de la protéine <b>myosine</b>, interagissent pour faire se contracter les cellules musculaires.</span><br /></div><div><ul style="text-align: left;"><li>Les <b>filaments intermédiaires</b><br /></li></ul></div><div>Seules les cellules de certains animaux, dont les vertébrés, en possèdent. Capables de résister à la tension, ils sont variés et plus stables que les deux autres types de filaments, qui sont assemblés et démontés successivement. <span style="background-color: #fcff01;">Ils sont donc importants là où il faut des filaments très robustes</span>, par exemple pour maintenir en place le noyau.</div><div><br /></div><div><b>Les constituants extracellulaires et les jonctions<br /></b></div><div><br /></div><div>La <b>paroi cellulaire </b>fait partie des structures extracellulaires de la cellule végétale, ce qui la distingue de la cellule animale. Elle maintient la forme de la cellule, prévient l'absorption excessive d'eau et la protège des agresseurs. Elle est beaucoup plus épaisse que la membrane plasmique. Ses microfibrilles sont constituées d'un réseau de polysaccharides : la cellulose. Les jeunes cellules sécrètent une <b>paroi primaire</b>, mince et flexible, et entre les parois primaires des cellules adjacentes on trouve la <b>lamelle moyenne</b>, une couche mince dont les <i>pectines </i>maintiennent les cellules collées. Le bois ajoute à la cellulose de la lignine via les <b>parois secondaires</b>.<br /></div><div><br /></div><div>Les cellules animales, elles, s'entourent d'une <b>matrice extracellulaire (MEC) </b>qu'elles sécrètent, composée de protéines fibreuses. Le <b>collagène</b>, dont il existe une vingtaine de types, est la glycoprotéine la plus abondante du MEC. Il compte d'ailleurs pour 40% des protéines humaines. Il forme des fibres solides à l'extérieur de la cellule, qui traversent un réseau tissé de <b>protéoglycanes</b>, aussi sécrété par la cellule. Il y a des récepteurs protéiques appelés <b>intégrines </b>qui transmettent les informations de part et d'autre de la membrane plasmique.<br /></div><div><br /></div><div>Chez les végétaux, de nombreux canaux appelés <b>plasmodesmes </b>relient les cellules. Le cytosol qui traverse les plasmodesmes fait communiquer les milieux chimiques des cellules voisines ; ainsi, la plante forme un continuum.</div><div><br /></div><div>Chez les animaux, il existe 3 types principaux de jonction cellulaire :</div><div><ul style="text-align: left;"><li>Les <b>jonctions serrées</b>, ou étanches. Elles servent de barrière qui empêchent le liquide extracellulaire, ce qui contribue par exemple à rendre la peau étanche.</li><li>Les <b>desmosomes </b>fonctionnent comme des rivets : ils retiennent les cellules fermement entre elles pour créer des tissus résistants à la compression et à l'étirement.</li><li>Les <b>jonctions ouvertes </b>sont des canaux reliant le cytoplasme de cellules animales adjacentes (comme les plasmodesmes). Elles font passer ions, glucides, acides aminés, etc.</li></ul>En somme, la cellule est un tout supérieur à ses parties, et tous les organites travaillent en coopération. Les rouages d'une cellule sont résumés p. 132-133. <br /></div><div><br /></div>Nomichttp://www.blogger.com/profile/17488507832695413727noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2911403331156906769.post-89047314021234578762024-01-27T09:00:00.002+01:002024-01-30T18:32:59.877+01:00Le bal du comte d'Orgel - Raymond Radiguet<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiqzqCjBl8aKZ39py2v9bSwlRLA2EUX6TpMXZdpdi-DawI9EC1bh2zPFbDV4-VFBWkRyApvGO-74rwS-8vBHGzB3FsGBaS3a6kkA56OzYOZN7zRxl2IqZuquMvr5PsOuTwI6xZpYmavdCC5TDNgkZyKEvszqtJKIIW3cw1t-byj-LUDJnD15uY6a0vKJ8s/s1333/radiguet%20le%20bal.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="Le bal du compte d'Orgel - Raymond Radiguet" border="0" data-original-height="1333" data-original-width="1000" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiqzqCjBl8aKZ39py2v9bSwlRLA2EUX6TpMXZdpdi-DawI9EC1bh2zPFbDV4-VFBWkRyApvGO-74rwS-8vBHGzB3FsGBaS3a6kkA56OzYOZN7zRxl2IqZuquMvr5PsOuTwI6xZpYmavdCC5TDNgkZyKEvszqtJKIIW3cw1t-byj-LUDJnD15uY6a0vKJ8s/w240-h320/radiguet%20le%20bal.jpg" title="Le bal du compte d'Orgel - Raymond Radiguet" width="240" /></a></div><p></p><p>Pas mal, mais pas dingue. J'avais de bons souvenirs du <b><a href="https://lespagesdenomic.blogspot.com/2017/05/le-diable-au-corps-raymond-radiguet.html" target="_blank">Diable au corps</a></b>, le premier roman du presque gamin Raymond Radiguet, et on retrouve les mêmes éléments dans <b>Le bal du comte d'Orgel</b>. Un triangle amoureux classique, avec un vague adultère, qui n'est jamais consommé, cette fois dans un milieu bourgeois citadin. Les amants de Radiguet, dont la vie n'est qu'oisiveté, sont souvent aveugles à leurs propres désirs et émotions, notamment la femme, qui pèche par trop d'honnêteté plus que par luxure. C'est classique dans la forme, mais surtout dans le fond. Combien de fois ai-je déjà lu une histoire quasi similaire ?</p><p>Ici, ce n'est pas dans les développements qu'on trouvera de l'originalité ; au contraire, c'est rapide, expéditif, et de nouveaux personnages sont régulièrement introduits alors qu'on a l'impression de ne pas passer assez de temps avec les principaux pour le bien de l'intrigue. Ce qui fait l'intérêt de ce petit roman, c'est justement cette brièveté. Ca m'a beaucoup fait penser à <a href="https://lespagesdenomic.blogspot.com/search/label/Sagan%20Fran%C3%A7oise" target="_blank">Françoise Sagan</a>. Dans les deux cas, on a une plume et un esprit précoces, des romans courts qui se moquent des machinations émotionnelles des humains, et ce ton ostensiblement distant que j'apprécie malgré tout.</p>Nomichttp://www.blogger.com/profile/17488507832695413727noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2911403331156906769.post-57768600179963005552024-01-21T10:14:00.001+01:002024-01-21T10:14:39.245+01:00Biologie de Campbell #5 - Structure et fonction des molécules organiques complexes<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjdyBDaMvIYw470-YSzMYQxVLxxg4InXlQ6qqnGEGxkhSARYhlrjgIxAErLU2bPZ9ako0XahNcel6Ak52dLLAJdCFt-OHnz-u53NZw-BkRC8y7p4yhi5OZU8_VH-iMuigIjeWJ6kiUKB8FCZwYU5uEvacc3e2r8aEW12zU9GZsgLuURXFzlf8qEbKHMDd4/s1000/biologie%20de%20campbell%205.1.1.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="Biologie de Campbell #5 - Structure et fonction des molécules organiques complexes" border="0" data-original-height="1000" data-original-width="1000" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjdyBDaMvIYw470-YSzMYQxVLxxg4InXlQ6qqnGEGxkhSARYhlrjgIxAErLU2bPZ9ako0XahNcel6Ak52dLLAJdCFt-OHnz-u53NZw-BkRC8y7p4yhi5OZU8_VH-iMuigIjeWJ6kiUKB8FCZwYU5uEvacc3e2r8aEW12zU9GZsgLuURXFzlf8qEbKHMDd4/w320-h320/biologie%20de%20campbell%205.1.1.jpg" title="Biologie de Campbell #5 - Structure et fonction des molécules organiques complexes" width="320" /></a></div><p><span style="background-color: #fcff01;">Pour tous les êtres vivants, des bactéries aux humains, on retrouve les quatre mêmes types de molécules complexes : lipides, glucides, protéines et acides nucléiques.</span> Les trois dernières étant particulièrement volumineuses, on les qualifie de <b>macromolécules</b>. Par exemple, les protéines peuvent comporter des milliers d'atomes et leur masse peut dépasser 100 000 daltons.</p><p>Les macromolécules appartenant aux glucides, aux protéines et aux acides nucléiques sont des <b>polymères</b>. Ce sont des molécules constituées d'un grand nombre d'unités structurales identiques ou semblables rattachées par des liaisons covalentes. Chacune des petites unités structurales formant un polymère s'appelle un <b>monomère</b>.</p><p>Les <b>enzymes </b>sont des macromolécules spécialisées qui accroissent la vitesse des réactions chimiques en synthétisant ou dégradant d'autres macromolécules. La réaction qui entraine la liaison des monomères est un bon exemple de la <b>réaction de déshydratation </b>(ou <b>condensation</b>), une réaction dans laquelle deux molécules s'associent par une liaison covalente en même temps qu'il se forme une molécule d'eau. <span style="background-color: #fcff01;">Chaque fois que deux monomères s'unissent, chacun fournit une partie de la molécule d'eau éliminée au cours de la réaction </span>: l'un un groupent hydroxyde (—OH) , l'autre un atome d'hydrogène (—H). L'<b>hydrolyse </b>est le processus inverse : c'est la séparation des monomères via l'ajout d'une molécule d'eau, l'un gagnant un (—OH), l'autre un (—H).</p><p>La majeure partie de la matière organique présente dans nos aliments se compose de polymères beaucoup trop volumineux pour rentrer dans nos cellules. Dans le tube digestif, diverses enzymes accélèrent l'hydrolyse des polymères, et les monomères ainsi libérés traversent la paroi du tube digestif et passent dans la circulation sanguine, qui les distribue à toutes les cellules de l'organisme. Les cellules peuvent alors faire appel aux réactions de déshydratation pour assembler les monomères en nouveaux polymères qui répondent à leurs besoins particuliers.</p><p>Chaque cellule contient des milliers de macromolécules différentes, et la diversité des macromolécules dans le monde vivant est considérable. Pourtant, <span style="background-color: #fcff01;">les polymères ne s'élaborent qu'à partir de 40 ou 50 monomères communs ; tout est dans l'assemblage</span>.</p><p><b><span> <span> </span> 1. </span>Les glucides</b></p><p>Les <b>monosaccharides </b>sont les glucoses les plus simples. Ils ont habituellement des formules moléculaires qui sont des multiples de CH₂O. <span style="background-color: #fcff01;">Le glucose (C₆H₁₂O₆), le monosaccharide le plus courant, joue un rôle capital dans la chimie des êtres vivants.</span> Il a la structure typique d'un glucide : la molécule possède un groupement carbonyle (>C=O) et de nombreux groupements hydroxyles (—OH).</p><p>Les monosaccharides sont classés selon deux axes : le placement de la chaine carbonyle et le nombre d'atomes de la chaine carbone, qui varie entre trois et sept (mais trois, cinq et six sont les plus courants) :</p><ul style="text-align: left;"><li>Les <b>aldoses </b>ont un groupement carbonyle à l'<i>extrémité </i>de la chaine de carbone</li><li>Les <b>cétoses </b>ont un groupement carboné à l'<i>intérieur </i>de la chaine de carbone</li></ul><ul style="text-align: left;"><li>Les <b>trioses </b>ont une chaine de 3 atomes de carbone</li><li>Les <b>pentoses </b>ont une chaine de 5 atomes de carbone</li><li>Les <b>hexoses </b>ont une chaine de 6 atomes de carbone </li></ul><p>De plus, l'arrangement spatial autour d'un atome de carbone parfois asymétrique contribue à la diversité des monosaccharides, qui forment de nombreux isomères. Par exemple, le glucose et le galactose, tous deux aldoses et hexoses, diffèrent seulement par la disposition de leurs groupements hydroxyle autour d'un carbone asymétrique.</p><p>On représente souvent le glucose sous forme de chaine carbonée linéaire, mais dans une solution aqueuse, les molécules de glucose se présentent surtout sous forme cylindrique. Il y a de <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Glucose" target="_blank">nombreuses façons de représenter une molécule</a>, mais globalement, <span style="background-color: #fcff01;">dans une représentation cyclique, chaque sommet du cycle représente un atome de carbone</span> (qui n'est pas autrement marqué).</p><p>Lorsque l'énergie ou les atomes de carbone des monosaccharides n'est pas directement utilisée pour le travail cellulaire, ils s'incorporent à titre de monomère à des disaccharides ou à des polysaccharides. <span style="background-color: #fcff01;">Un <b>disaccharide </b>se compose de deux monosaccharides unis par liaison covalente, ou <b>liaison glycosidique</b>, qui se forme lors d'une réaction de déshydratation.</span> Par exemple, le disaccharide le plus commun est le saccharose : c'est la combinaison par réaction de déshydratation de deux monomères, une molécule de glucose et une molécule de fructose. <span style="background-color: #fcff01;">C'est sous forme de saccharose que les glucides élaborés dans les feuilles des plantes se rendent jusqu'aux racines et aux autres organes non photosynthétiques.</span></p><p> L'intolérance au lactose est causée par l'absence de lactase, l'enzyme qui dégrade le lactose en ses deux monomères : une molécule de glucose et une molécule de galactose.</p><p>Les <b>polysaccharides </b>sont des macromolécules composées de centaines ou de milliers de monosaccharides unis par des liaisons glycosidiques. Certains sont des <b>polysaccharides de réserve</b>. Les végétaux emmagasinent ainsi <b>l'amidon</b>, un polymère formé de glucose. <span style="background-color: #fcff01;">La cellule végétale peut ultérieurement puiser dans ces réserves en faisant appel à des réactions d'hydrolyse qui rompent les liaisons entre les monomères de glucose.</span> La plupart des animaux possèdent également des enzymes hydrolysant l'amidon pour libérer du glucose qui servira aux cellules.</p><p>La plupart des monomères du glucose qui composent l'amidon sont unis par des liaisons glycosidiques 1-4 (entre le carbone 1 d'une molécule de glucose et le carbone 4 de la suivante). Mais l'amidon a deux composants : <i>l'amylose</i><b> </b>est une <i>chaîne linéaire </i>de molécules de glucose liées par des liaisons 1-4 et est constitué d'une chaine non ramifiée, et <i>l'amylopectine</i> est faite d'une <i>chaine ramifiée </i>avec des liaisons glycosidiques 1-6.<br /></p><p>Les animaux emmagasinent un polysaccharide appelé <b>glycogène</b>, un polymère du glucose semblable à l'amylopectine, mais plus ramifié. Les vertébrés emmagasinent du glycogène principalement dans les cellules du foie et dans les muscles. <span style="background-color: #fcff01;">La structure très ramifiée du glycogène sert à offrir davantage d'extrémités libres pouvant subir l'hydrolyse</span> ; ce qui la rend consommable plus rapidement. Chez les humains, la réserve de glycogène s'épuise en un jour sans aliment supplémentaire.</p><p>Les <b>polysaccharides structuraux </b>servent à fabriquer des matériaux solides. Par exemple, le polysaccharide appelé <b>cellulose </b>est à l'origine de la résistance de la paroi des cellules végétales. C'est le composé organique le plus abondant sur Terre. Il a comme l'amidon des liaisons glycosidiques 1-4, mais le cycle du glucose y existe sous deux formes : le groupement hydroxyle lié au carbone 1 peut se situer au-dessous (<span>α)</span>, soit au-dessus (<span>β<i>)</i></span> du plan de l'anneau. Dans l'amidon, tous les monomètres de glucose ont une formation <span>α, mais dans la cellulose, tous prennent la configuration </span><span>β, et dans ce cas, tous les monomères d'une chaine sont inversés par rapport au précédent et au suivant.</span></p><p><span>Donc, les molécules d'amidon et de cellulose diffèrent par leur structure tridimensionnelle. La molécule de cellulose est toujours droite, jamais ramifiée, et certains de ses groupements hydroxyles peuvent former des liaisons hydrogène avec des groupements hydroxyles d'autre molécules de cellulose parallèles : ces molécules de cellulose parallèles s'appellent microfibrilles. Peu d'organismes possèdent des enzymes capables d'hydrolyser la cellulose, mais la plupart des fibres insolubles, qui ne sont pas des nutriments, font néanmoins partie d'un régime alimentaire sain pour les humains.</span></p><p><span>Par exemple, chez les vaches, ce sont des microorganismes présents dans les premiers compartiments de leur estomac qui digèrent la cellulose. De même pour les termites, qui hébergent des microorganismes dans leur intestin.</span></p><p><span>La <b>chitine </b>est également un polysaccharide structural important : les arthropodes la synthétisent pour construire leur exosquelette. C'est aussi chez les champignons l'équivalent de la cellulose. </span></p><p><b><span><span> </span><span> </span>2. Les lipides</span></b></p><p><span><span style="background-color: #fcff01;">Les lipides sont des composés regroupés autour d'une caractéristique commune importante : ils ne se mélangent pas, sinon très peu, avec l'eau.</span> Ils ont en majeure partie constitués d'hydrocarbures, donc de chaines carbonées non polaires. </span><span>Leur comportement hydrophobe repose sur leur structure moléculaire
: les molécules d'eau n'établissent pas de liaison hydrogène entre leurs atomes.</span><span> C'est un groupe hétérogène.</span></p><p><span>Les <b>triglycérides </b>sont de grosses molécules construites à partir de molécules plus petites qui s'associent par réaction de déshydratation. Un triglycéride se compose de deux types de molécules : glycérol et acides gras.</span></p><ul style="text-align: left;"><li><span>Le <b>glycérol </b>est un alcool à trois atomes de carbone portant chacun un groupement hydroxyle.</span></li><li><span>Chaque <b>acide gras </b>possède une longue chaine d'hydrocarbures qui compte habituellement de 16 à 18 atomes de carbone.</span></li></ul><p><span>Un triglycéride se forme lorsque trois molécules d'acide gras s'unissent par liaison ester avec une molécule commune de glycérol. (Une liaison ester est une liaison résultant d'une réaction de déshydratation entre un groupement hydroxyle et un groupement carboxyle.) </span></p><ul style="text-align: left;"><li><span>Un <b>acide gras saturé </b>n'a pas de liaisons doubles entre les atomes du squelette carbone, donc un maximum d'atomes d'hydrogène est lié à l'acide gras. Une telle structure est dite <i>saturée</i> d'hydrogène.</span></li><li><span>Un <b>acide gras <u>in</u>saturé </b>renferme une plusieurs liaisons doubles, il y a donc un atome d'hydrogène en moins sur chaque carbone engagé dans une telle liaison. On parle d'acide gras <i>mono-insaturé</i> (une seule liaison double) ou <i>polyinsaturé </i>(deux liaisons doubles ou plus).</span></li></ul><p><span><span style="background-color: #fcff01;">Presque toutes les liaisons doubles dans les acides gras d'origine naturelle prennent une configuration <i>cis</i>, ce qui <i>crée un angle</i> dans la chaine d'hydrocarbures partout où elles s'établissent</span>. C'est pour cette raison que les triglycérides animaux saturés (saindoux, beurre, "graisse") sont solides à température ambiante : leurs chaines droites et flexibles permet aux molécules de s'agglomérer fermement. En revanche, les triglycérides végétaux et ceux des poissons sont généralement insaturés. Dans une huile, les liaisons doubles <i>cis </i>forment des angles prononcés qui empêchent les molécules de s'agglomérer pour former un solide à température ambiante. <span style="background-color: #fcff01;">L'expression "huile végétale hydrogénée" signifie que des triglycérides insaturés ont été transformés en triglycérides plus ou moins saturés par l'addition d'hydrogène via procédé industriel, ce qui leur permet de rester solide à plus haute température.</span> On utilise aussi ce procédé pour empêcher la séparation du gras dans des matières comme le beurre d'arachides.</span></p><p><span style="background-color: #fcff01;">La fonction principale des triglycérides est d'emmagasiner de l'énergie. Les animaux doivent être mobiles, il est donc avantageux pour eux d'avoir des réserves plus compactes : les triglycérides solides.</span></p><p><span>Les <b>phospholipides </b>composent les membranes cellulaires dans une large proportion. Ils ressemblent aux acides gras, mais ne possèdent que deux acides gras au lieu de trois. Le troisième groupement hydroxyle du glycérol est lié à un groupement phosphate porteur de charges négatives. Des molécules additionnelles, chargées ou polaires, peuvent venir se lier à ce groupement phosphate, ce qui permet la formation de phospholipides diversifiés qui confèrent aux membranes des propriétés importantes.</span></p><p><span>Les queues hydrocarbonées des phospholipides sont hydromorphes et isolées de l'eau, mais le groupement phosphate et les molécules qui s'y rattachent forment une tête hydrophile. <span style="background-color: #fcff01;">Les queues hydrophobes leur permettent de former une frontière capitale entre la cellule et son environnement</span>, sous forme de bicouches dont chaque couche pointe dans une direction opposée : les queues hydrophobes se rejoignent par leurs extrémités et les têtes hydrophiles forment les surfaces intérieures et extérieures de la bicouche.</span></p><p><span>Les <b>stéroïdes </b>sont classés parmi les lipides en raison de leur faible affinité pour l'eau et non à cause de leur structure ; ces molécules se différencient des graisses et des huiles par leur squelette carboné formé de quatre cycles accolés. Par exemple, le cholestérol, un type de stéroïde, est une molécule essentielle aux animaux</span></p><p><span><span> </span><span> </span>3. <b>Les protéines</b></span></p><p><span>Chez les êtres vivants, la quasi-totalité des fonctions dynamiques dépend des protéines. Le mot vient du grec <i>protos</i>, qui signifie premier, essentiel. On peut commencer par résumer les fonctions variées des protéines :</span></p><ul style="text-align: left;"><li><b>Protéines enzymatiques</b><span>. Accélération de la vitesse des réactions chimiques : <span style="background-color: #fcff01;">elles agissent comme catalyseur</span>. Les enzymes ne changent pas elles-mêmes au cours de ce processus.<br /></span></li><li><span><b>Protéines de défense</b>. Protection contre maladies (les anticorps par exemple).<br /></span></li><li><span><b>Protéines d'entreposage</b>. Mise en réserve d'acides aminés. Par exemple, la caséine, une protéine du lait, est la principale source d'acides aminés des petits des mammifères avant leur sevrage. Il y a le même principe dans le blanc d'œuf, dans les graines...<br /></span></li><li><span><b>Protéines de transport</b>. Transport de substances. Par exemple, l'hémoglobine transporte l'oxygène des poumons vers les différentes parties de l'organisme. D'autres protéines de transport font passer les molécules à travers la paroi cellulaire.</span></li><li><span><b>Protéines hormonales</b>. Coordination des activités d'un organisme. Par exemple, l'insuline, hormone sécrétée par le pancréas, provoque l’absorption de glucose par les autres tissus.</span></li><li><span><b>Protéines réceptrices</b>. Réaction des cellules à des stimulus chimiques grâce à d'autres molécules messagères.</span></li><li><span><b>Protéines contractiles et motrices</b>. La contraction des muscles !</span></li><li><span><b>Protéines structurales</b>. Soutien, structure.</span></li></ul><p><span>L'être humain possède des dizaines de milliers de protéines différentes. Sur le plan de la structure, ce sont les molécules les plus complexes que l'on connaisse. <span style="background-color: #fcff01;">Toutes sont élaborées à partir du même ensemble de 20 acides aminés reliés à des polymères non ramifiés</span>. La liaison entre les acides aminés de ces polymères porte le nom de <i>liaison peptidique</i> ; les polymères d'acides aminés se nomment <b>polypeptides</b>. <span style="background-color: #fcff01;">Une protéine est une molécule biologique fonctionnelle constitués d'un ou plusieurs polypeptides, chacun étant enroulé et replié dans une structure tridimensionnelle spécifique.</span></span></p><p>Un <b>acide aminé </b>est une molécule organique qui possède <span>des groupements carboxyle et amine. Quasiment tous portent en leur centre un atome carbone asymétrique nommé <i>carbone alpha </i>(</span><span>α). Sur cet atome se fixent quatre atomes ou groupes d'atomes différents :</span></p><ul style="text-align: left;"><li><span>Un groupement amine</span></li><li><span>Un groupement carboxyle</span></li><li><span>Un atome d'hydrogène</span></li><li><span>Un <b>radical </b>variable symbole R aussi appelé <b>chaine latérale </b>(peut aller d'un simple atome d’hydrogène dans la glycine à des chaines carbonées complexes)</span></li></ul><p><span>Les propriétés physiques et chimiques de la chaine latérale déterminent des caractéristiques d'un acide aminé. Les 20 acides aminés (détaillés p.85) sont classés en plusieurs groupes :</span></p><ul style="text-align: left;"><li><span>Ceux dont la chaine latérale est <b>non polaire donc hydrophobe</b></span></li><li><span>Ceux dont la chaine latérale est <b>polaire donc hydrophile</b></span></li><li><span>Ceux dont les chaines latérales sont <b>ionisées </b>: acides (chargés négativement) ou basiques (chargées positivement)</span></li></ul><p><span>Lorsque deux acides aminés sont placés de telle sorte que le groupement carboxyle de l'un se trouve à côté du groupement amine de l'autre, une réaction de déshydratation peut provoquer leur union avec perte d'une molécule d'eau. Une liaison covalente s'établit alors entre eux, c'est la <b>liaison peptidique</b>. Quand cette réaction se produit plusieurs fois, on obtient un <i>polypeptide</i>, polymère constitué de nombreux acides aminés unis par des liaisons peptidiques. La structure répétitive des atomes se nomme <i>chaine polypeptidique</i>, c'est elle qui porte les chaines latérales ou radicaux. Les possibilités de variation sont considérables. <span style="background-color: #fcff01;">Les polypeptides sont entortillés, pliés, enroulés, ce contribue à créer des molécules de formes uniques</span></span>. Lorsqu'une cellule synthétise un polypeptide, la chaine polypeptidique se replie spontanément et adopte la structure fonctionnelle convenant à la protéine. Certaines protéines sont grossièrement sphériques (<i>protéines globulaires</i>), tandis que d'autres prennent la forme de longues fibres (<i>protéines fibreuses</i>).</p><p>Les nivaux d'organisation des protéines (p.88-89) :<span></span></p><ul style="text-align: left;"><li><span>La <b>structure primaire </b>d'une protéine correspond à sa <span style="background-color: #fcff01;">séquence d'acides aminés</span>. Par exemple, pour la transthyrétine, il s'agit de quatre chaines identiques de 127 acides aminés bien spécifiques. cette structure primaire est déterminée par l'information génétique qui préside à son assemblage.</span></li><li><span>La <b>structure secondaire </b>est constituée des<span style="background-color: #fcff01;"> enroulages ou pliages de certains segments de la chaine polypeptidique. Ils sont causés par des liaisons hydrogène qui se forment le long de la structure répétitives d'<i>une même</i> chaine polypeptidique.</span> Seuls les atomes d'oxygène et d'hydrogène participent à ces liaisons. Par exemple, l'<b>hélice alpha</b> (</span><span>α) est un enroulement délicat maintenu en place par des liaisons hydrogène tous les quatre acides aminés. Avec le <b>feuillet plissé bêta</b> (</span><span>β), deux ou plusieurs brins de la même chaine polypeptidique repliée se déploient côte-à-côte, toujours grâce à des liaisons hydrogène. Cet agencement joue un rôle sur la stabilité des molécules, notamment dans les fils d'araignée.</span></li><li><span>La <b>structure tertiaire </b>correspond à la forme globale de la chaine polypeptidique et se superpose, s'ajoute, à la structure secondaire. <span style="background-color: #fcff01;">Cette forme globale découle des interactions entre les <i>différentes</i> chaines latérales d'acides aminés différents.</span> Les interactions qui aident à stabiliser la structure tertiaire sont les <i>interactions hydrophobes </i>(l'exclusion des molécules d'eau lorsque des molécules non polaires se rapprochent). Une fois fois que les chaines latérales non polaires des acides aminés se font face, les <i>forces de Van der Waals </i>contribuent à les maintenir ensemble. Aident également les liaisons hydrogène entre les chaines latérales polaires et les liaisons ioniques entre les chaines latérales chargées + ou -. On trouve aussi des <b>ponts disulfures</b>, qui se forment quand deux monomères de cystéine, un acide aminé portant un groupement thiol (</span>— SH) dans sa chaine latérale, se rapprochent l'un de l'autre lors du repliement de la protéine. Le souffre d'un monomère de cystéine se lie alors au souffre de l'autre, et ce pont disulfure (—S—S—) assure la cohésion de certaines parties de la protéine.</li><li><span>La <b>structure quaternaire </b>est la structure générale d'une protéine : l'ensemble des chaines polypeptidiques et la forme qui en découle. Et c'est par cette structure que chaque protéine accomplit ses fonctions.</span></li></ul><p><span>Parfois, <span style="background-color: #fcff01;">un changement mineur dans la structure primaire d'une protéine, c'est-à-dire le remplacement de quelques acides aminés, peut avoir d'importantes conséquences négatives</span>. Par exemple, <b>l'anémie à hématies falciformes</b> est une maladie sanguine héréditaire causée par la substitution d'un seul acide aminé : suite à cette modification structurale, les globules rouges prennent alors la forme de croissants, causant plein de problèmes.</span></p><p><span>Si le pH, la concentration en sels, la température ou d'autres facteurs changent, les liaisons chimiques faibles et les interactions au sein d'une protéine risquent d'être modifiées ou même de se rompre. La protéine peut se dérouler et perdre sa forme originelle ; elle subit alors une <b>dénaturation</b> et devient biologiquement inactive. Par exemple, c'est pour cette raison que le blanc d'œuf devient opaque à la cuisson : les protéines sont dénaturées par la chaleur, deviennent insolubles et coagulent. C'est aussi pourquoi une forte fièvre peut être fatale : la température dénature les protéines du sang.</span></p><p><span>Les biochimistes connaissent à présent la séquence des acides aminés de plus de 65 millions de protéines et la forme tridimensionnelle de plus de 50 000 protéines. De nombreuses maladies semblent associées à des repliements inappropriés de protéines. La méthode la plus utilisée (parmi d'autres) pour déterminer la structure tridimensionnelle d'une protéine est la <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Cristallographie_aux_rayons_X" target="_blank">cristallographie par diffraction de rayons X</a>.<br /></span></p><div><b><span> </span><span> </span>4. Les acides nucléiques</b></div><div></div><div></div><div></div><div></div><div></div><div></div><div></div><div></div><div></div><div></div><div><br /><span></span></div><div><span>Les deux types d'acides nucléiques sont <b>l'acide désoxyribonucléique (ADN)</b> et <b>l'acide ribonucléique (ARN)</b>. L'ADN fournit les directives de sa propre réplication ; il dirige également la synthèse de l'ARN, et donc la synthèse des protéines. Ce processus est <b>l'expression génétique</b>. </span></div><div><p>L'ADN est le matériel génétique que les parents lèguent à leur progéniture. Chaque chromosome contient une longue molécule d'ADN qui porte des centaines de gènes ou plus. Quand une cellule se reproduit en se divisant, ses molécules d'ADN sont copiées et transmises à la génération suivante. Les instructions qui programment toute l'activité de la cellule sont encodées dans la structure de l'ADN. C'est l'ARN qui sert d'intermédiaire à l'expression génétique. Un gène présent dans la molécule d'ADN peut diriger la synthèse d'un type d'ARN, <b>l'ARN messager</b>, ou<b> ARNm</b>. C'est l'ARNm, synthétisé dans le noyau, qui interagit avec le mécanisme de la synthèse protéinique dans le cytoplasme pour diriger la production d'un polypeptide qui se replie pour former une protéine complète ou une partie de protéine. En somme :</p><p style="text-align: center;">ADN → ARN → protéine</p><p style="text-align: left;">Les sites de la synthèse protéique sont des structures cellulaires appelées <b>ribosomes</b>, qui, dans une cellule eucaryote, baignent dans le cytoplasme. Les cellules procaryotes, elles n'ont pas de noyau, mais le processus est le même.<br /></p><p>Les acides nucléiques sont des macromolécules qui existent sous forme de polymères appelés <b>polynucléotides</b>. Comme son nom l'indique, chaque polynucléotide se compose de monomères nommés <b>nucléotides</b>. Un nucléotide est généralement composé de trois parties :</p><ul style="text-align: left;"><li>Un monosaccharide à cinq atomes de carbone (un <b>pentose</b>)</li><li>Une base contenant de l'azote (base azotée) ; ce sont les "lettres" de l'ADN<br /></li><li>Un ou plusieurs groupements phosphate</li></ul>Chaque base azotée possède un ou deux cycles contenant des atomes d'azote. Les atomes d'azote tendent à capter les ions H⁺ de la solution et agissent ainsi comme des bases, ce qui explique l'appellation base azotée. Il existe deux familles de bases azotées : les pyrimidines et les purines.</div><div><ul style="text-align: left;"><li>Les <b>pyrimidines </b>possèdent un seul cycle contenant quatre atomes de carbone et deux d'azote ; ce sont la <i>cytosine </i>(C), la <i>thymine </i>(T) et l'<i>uracile </i>(U).</li><li>Les <b>purines </b>ont une masse moléculaire plus importante, car elles se composent d'un cycle de six atomes accolé à un autre de cinq ; ce sont l'<i>adénine </i>(A) et la <i>guanine </i>(G). </li></ul>Toutes ces bases azotées se distinguent par les groupements fonctionnels attachés aux cycles<span>.</span><p><span style="background-color: #fcff01;">Ces A, T, C et G sont les "lettres" des gènes, les bases azotées qui "écrivent" l'information génétique.</span> (Le U n'est que dans l'ARN.) <span style="background-color: #fcff01;">Lorsqu'on parle de la séquence d'un gène, on décrit l'ordre spécifique de ces bases azotées dans une région particulière de l'ADN.</span> Par exemple, une séquence génétique pourrait ressembler à quelque chose comme ATCGGCTA.</p></div><div>Quant au monosaccharide auquel est fixé la base azotée, c'est le <b>désoxyribose </b>qui est liée à la base azotée des nucléotides de l'ADN, tandis que pour l'ARN, c'est le <b>ribose</b>. Une seule différence entre les deux : il n'y a pas d'oxygène lié au deuxième atome de carbone du cycle du désoxyribose, d'où le préfixe <i>désoxy</i>. <br /></div><div><span>Il ne manque plus qu'un groupement phosphate rattaché au cinquième atome de carbone du pentose, et hop, un nucléotide. </span>Les nucléotides se lient entre eux par des liaisons phosphodiester pour former les chaînes d'ADN et d'ARN. Le monosaccharide a deux atomes carbone particulier : 3', qui porte un groupement hydroxyle, et 5', qui porte un groupement phosphate. On les appelle les carbones 3' et 5', et ils donnent leur "orientation" aux brins d'ADN. (Voir p.93.)<br /><p>Les molécules d'ADN se composent de deux chaines de nucléotides, ou brins, enroulées en spirale autour d'un axe central de façon à former une <b>double hélice</b>. <span style="background-color: #fcff01;">Les deux chaines hélicoïdales s'enroulent dans des directions opposées 5' → 3' ; on qualifie cet arrangement d'<b>antiparallèle</b></span>. C'est comme une route à deux voies de sens contraire. Les deux "squelettes" désoxyribose-phosphate se trouvent sur les bordures extérieures de l'hélice, alors que les bases azotées s'apparient à l'intérieur de l'hélice. Les deux brins demeurent attachés ensemble grâce aux deux ou trois liaisons hydrogène qui unissent les bases azotées appariées. La majorité des molécules d'ADN possèdent des milliers voire des millions de paires de bases reliant les deux chaines.</p><p>Lors de l'appariement des bases dans la double hélice, chacune des bases azotées a un complément exclusif, une purine étant toujours unie à une pyrimidine : A dans un brin forme toujours une paire avec T dans l'autre brin, et G avec C. Donc, en lisant la séquence d'un des brins, on peut déduire la séquence de l'autre. Les deux brins sont <i>complémentaires</i>. <span style="background-color: #fcff01;">Ainsi, lors de la division cellulaire, cette règle de complémentarité permet de reproduire l'ADN. </span></p></div><div style="text-align: center;">A → T</div><div style="text-align: center;">T → A</div><div style="text-align: center;">C → G</div><div style="text-align: center;">G → C<br /></div><div> </div><div>En revanche, les molécules d'ARN n'existent qu'en brins individuels, mais ces brins uniques peuvent se replier de façon à ce que les bases complémentaires s'apparient, contribuant ainsi à former la structure tridimensionnelle nécessaire à sa fonction.<br /></div>Nomichttp://www.blogger.com/profile/17488507832695413727noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2911403331156906769.post-35898746575490555112024-01-16T09:01:00.000+01:002024-01-16T09:01:21.067+01:00Biologie de Campbell #4 - Le carbone et la diversité moléculaire de la vie<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhN6bh935t0IKqWe851O-qvH5dqwxJPgwWDQK9wH3TOSnlC3osoH71zAIZUutz2_ByW7AKNd-FrpacWCyClOSeqDgaDuVM0M_HYDkoh-1oVsrUJx7PJayLEilBA6X_0UGP0iZCeMKYC84Xcr0TvWDd8SYZAV9-yF3U3BvRuGn2zc7yLs27UxCx_g4HyQwc/s1000/biologie%20de%20campbell%204.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="Biologie de Campbell #4 - Le carbone et la diversité moléculaire de la vie" border="0" data-original-height="1000" data-original-width="1000" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhN6bh935t0IKqWe851O-qvH5dqwxJPgwWDQK9wH3TOSnlC3osoH71zAIZUutz2_ByW7AKNd-FrpacWCyClOSeqDgaDuVM0M_HYDkoh-1oVsrUJx7PJayLEilBA6X_0UGP0iZCeMKYC84Xcr0TvWDd8SYZAV9-yF3U3BvRuGn2zc7yLs27UxCx_g4HyQwc/w320-h320/biologie%20de%20campbell%204.jpg" title="Biologie de Campbell #4 - Le carbone et la diversité moléculaire de la vie" width="320" /></a></div><p></p><p>Le carbone est l'élément fondamental de la plupart des substances chimiques qui composent les êtres vivants. Le carbone entre dans la biosphère grâce à l'action de producteurs : végétaux et autres organismes photosynthétiques. Ces molécules sont ensuite absorbées par les consommateurs. <span style="background-color: #fcff01;">Le carbone a la capacité assez unique de pouvoir former des molécules volumineuses, complexes et variées.</span> Par exemple protéines, ADN, glucides...</p><p><span style="background-color: #fcff01;">La clé des propriétés chimiques d'un atome réside dans sa configuration électronique, car celle-ci détermine le nombre et le type de liaisons qu'il peut former avec d'autres atomes.</span> Le carbone possède au total six électrons, deux dans sa première couche électronique et quatre dans sa seconde ; il a donc quatre électrons de valence dans une couche qui peut en contenir jusqu'à huit. Pour combler son deuxième niveau énergétique, il partage ses quatre électrons de valence avec quatre d'autres atomes, pour obtenir huit électrons à ce niveau. Chaque paire d'électrons mis en commun est une liaison covalente.<br /></p><p><span style="background-color: #fcff01;">Dans les molécules organiques, chaque atome de carbone se comporte comme un point d'intersection à partir duquel une molécule peut se ramifier dans quatre directions.</span> Si un atome de carbone forme quatre liaisons covalentes simples, celles-ci pointent vers les sommets d'un tétraèdre. Quand deux atomes de carbone sont reliés par une une liaison covalente double, tous les atomes réunis à ces carbones se trouvent sur un même plan. On écrit les formules des molécules comme si elles étaient planes, mais le plus souvent elles ont une forme tridimensionnelle, qui détermine leur fonction.</p><p>La <b>valence </b>d'un atome correspond au nombre d'électrons non appariés de sa dernière couche électronique (la <b>couche de valence</b>). Les principaux composants des molécules organiques sont :</p><ul style="text-align: left;"><li>Hydrogène (valence = 1)</li><li>Oxygène (valence = 2)</li><li>Azote (valence = 3)</li><li>Carbone (valence = 4)</li></ul><p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiU3VuUDvj59_-P4BksXI0UWL1cN7rvgC-OZLU_B9GwLf1p4Naort2TC2fWvOMrJ9ZsIfV7lQWq4lKFdYJN23JxFZdTXZNXXj_dkkvkcXqU6jmdNnRZEU7wLG_Weubwvx2TaH6nT81WInsTm66b81z75X3WyYIT76Kcf6v7vPu7p_lP3VpKpg9RF7XatGE/s1000/builogie%20de%20campbell%204.1.1.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="318" data-original-width="1000" height="102" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiU3VuUDvj59_-P4BksXI0UWL1cN7rvgC-OZLU_B9GwLf1p4Naort2TC2fWvOMrJ9ZsIfV7lQWq4lKFdYJN23JxFZdTXZNXXj_dkkvkcXqU6jmdNnRZEU7wLG_Weubwvx2TaH6nT81WInsTm66b81z75X3WyYIT76Kcf6v7vPu7p_lP3VpKpg9RF7XatGE/s320/builogie%20de%20campbell%204.1.1.jpg" width="320" /></a></div> <p></p><p>Par exemple, dans une molécule de CO₂, un seul atome de carbone est uni à deux atomes d'oxygène par des liaisons covalentes doubles :</p><p style="text-align: center;">O = C = O</p><p style="text-align: left;">Dans cet arrangement, tous les atomes de la molécule comblent leur niveau énergétique. Le CO₂ est essentiel pour le monde vivant car il est, par l'intermédiaire des organismes <b>autotrophes</b> (<span><span>capables d'élaborer leur propre substance à partir des minéraux comme les végétaux chlorophylliens</span></span> par exemple), la source de carbone de toutes les molécules organiques qui composent les êtres vivants.</p><p style="text-align: left;">Les chaines carbonées forment le squelette des molécules organiques. Elles peuvent varier de différente façon :</p><ul style="text-align: left;"><li style="text-align: left;">Par leur <b>longueur </b>: des chaines de 2, 3, 4... atomes de carbone reliés entre eux et à d'autres atomes.</li><li style="text-align: left;">Par leurs <b>ramifications </b>: soit une simple chaine droite, soit des "carrefours" ou un atome de carbone est relié à plus d'un autre atome de carbone.</li><li style="text-align: left;">Par la <b>position des liaisons doubles </b>le long des chaines.</li><li style="text-align: left;">Par la <b>présence de cycles, ou anneaux </b>: la chaine d'atomes de carbone se referme sur elle-même de façon circulaire.</li></ul><p><span style="background-color: #fcff01;">Les <b>hydrocarbures </b>sont des molécules organiques composées uniquement de carbone et d'hydrogène.</span> Les graisses, par exemple, possèdent de longues chaines d'hydrocarbure, nommées <b>acides gras</b>. Ce sont des composés hydrophobes, car la grande majorité de leurs liaisons sont des liaisons carbone-hydrogène relativement peu polaires. <span style="background-color: #fcff01;">Les hydrocarbures se caractérisent aussi par leur capacité à réagir en libérant une quantité d'énergie relativement élevée</span> (c'est évident pour le pétrole et la graisse animale).<br /></p><p style="text-align: left;">Les <b>isomères </b>sont des composés ayant la même structure moléculaire, mais des propriétés différentes, parce qu'ils n'ont pas la même configuration.</p><ul style="text-align: left;"><li style="text-align: left;"><b>Les isomères de structure</b></li></ul><p><span style="background-color: #fcff01;">Ils diffèrent par la disposition de leurs liaisons covalentes</span>. Une même molécule à cinq atomes de carbone, par exemple, peut avoir un squelette carboné de plusieurs formes différente : avec une chaine de carbone droite, ou une chaine de carbone ramifiée, par exemple. <span style="background-color: #fcff01;">Dans le deux cas, la molécule est composée des mêmes atomes, mais structurés différemment.</span></p><ul style="text-align: left;"><li><b> Les isomères <i>cis-trans</i></b></li></ul><p>Les carbones y forment des liaisons covalentes avec les mêmes atomes, mais l'arrangement spatial de ces derniers diffère en raison de la rigidité de la liaison double. <span style="background-color: #fcff01;">Les liaisons simples permettent aux atomes qu'elles relient d'effectuer des rotations libres autour de l'axe de liaison sans changer le composé, les liaisons doubles ne le permettent pas. </span>Il faut aussi que les atomes C de la liaison double portent deux atomes ou groupes d'atomes différents. Cette légère différence de conformation peut avoir un effet important sur l'activité biologique des molécules organiques. Elle est mieux compréhensible sous forme de diagramme :</p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh6SU3q4aR7RU1t68uVRi_pI5O8xlR7KsAehyphenhyphensTdk9FuoPORlKWFrfe5qbD_U8BtxvqJlAmjkAaY1uNwwtr3Von8vl9ORRyQkBnGPNHm0eoot99Bwog1YHIZTPAZ8Q9eCRi8VXbK3QqlLdm3kWw7RN5ZWjHdAsxAI22fLUInf9PwkINyxMf9o9jRxU3cTk/s512/biologie%20de%20campbell%204%20cis%20trans.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="210" data-original-width="512" height="131" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh6SU3q4aR7RU1t68uVRi_pI5O8xlR7KsAehyphenhyphensTdk9FuoPORlKWFrfe5qbD_U8BtxvqJlAmjkAaY1uNwwtr3Von8vl9ORRyQkBnGPNHm0eoot99Bwog1YHIZTPAZ8Q9eCRi8VXbK3QqlLdm3kWw7RN5ZWjHdAsxAI22fLUInf9PwkINyxMf9o9jRxU3cTk/s320/biologie%20de%20campbell%204%20cis%20trans.png" width="320" /></a></div><br /><ul style="text-align: left;"><li><b>Les énantiomères</b></li></ul><p>Ce sont des <span style="background-color: #fcff01;">molécules qui forment une image inversée l'une de l'autre, comme dans un miroir</span>, et dont la structure est différente en raison d'un <b>carbone asymétrique </b>; <span style="background-color: #fcff01;">un carbone asymétrique est un C qui porte quatre atomes ou groupes d'atomes différents</span>. Pour se les représenter, on peut imaginer une main droite et une main gauche. Les énantiomères A et B d'une même molécule peuvent avoir des effets très différents tant de légères différences dans l'architecture moléculaire peuvent avoir un effet important sur l'organisme.</p><p>C'est donc sur l'arrangement du squelette carboné que reposent les propriétés d'une molécule, mais ce n'est pas tout : sont aussi les importants les groupements chimiques rattachés à ce squelette. Ceci dit, c'est toujours parce qu'ils affectent la <i>géométrie </i>des molécules.</p><p>Un <b>stéroïde </b>est une molécule organique dont le squelette est formé de quatre cycles (anneaux) accolés. Par exemple, l’œstradiol (un type d'œstrogène) et la testostérone possèdent ce même squelette et ne diffèrent que par les groupements chimiques rattachés aux cycles.</p><p>Dans d'autres cas, les groupements chimiques participent directement à des réactions chimiques : ce sont les <b>groupements fonctionnels</b>.</p><p>Voici quelques groupements chimiques importants en biologie :</p><ul style="text-align: left;"><li><span style="background-color: #fcff01;">Groupement hydroxyle (— OH).</span> Il est polaire en raison de son oxygène électronégatif et forme des liaisons avec l'eau, contribuant à dissoudre des composés tes que les glucides. Il participe aux composés <b>alcool </b>(qui finissent souvent en -ol). </li><li><span style="background-color: #fcff01;">Groupement carbonyle (>C = O).</span> Il peut se retrouver à l'intérieur de glucides comportant un groupement <b>cétone </b>(comme l'acétone) ou <b>aldéhyde</b>. </li><li><span style="background-color: #fcff01;">Groupement carboxyle (—COOH).</span> Il se comporte comme un acide (il peut donner un H⁺) car la liaison covalente entre hydrogène et oxygène est forcément polaire. Il donne <b>acides carboxyliques</b> ou <b>acides organiques </b>(notamment l'acide acétique).</li><li><span style="background-color: #fcff01;">Groupement amine (—NH₂)</span>. Le groupement amine se comporte comme une base, l'atome d'azote peut accepter un H⁺ de la solution dans laquelle la réaction se produit. Les composés sont les <b>amines (acides aminés)</b>.</li><li><span style="background-color: #fcff01;">Groupement thiol (—SH).</span> Deux groupements thiol peuvent réagir pour former une liaison covalente. Ces liaisons croisées contribuent ensemble à stabiliser la structure des protéines (par exemple les protéines des cheveux qui les rendent raides ou bouclés). Les composés sont les <b>thiols</b>.</li><li><span style="background-color: #fcff01;">Groupement phosphate (—OP₃²⁻).</span> Il contribue à donner une charge négative à la molécule dont il fait partie : 1. quand il est situé à l'intérieur d'une chaine de phosphates 2. quand il est à l'extrémité d'une molécule. Les molécules qui ont ce composé ont la capacité de réagir avec l'eau pour libérer de l'énergie. Les composés sont les <b>phosphates organiques</b>.</li><li><span style="background-color: #fcff01;">Groupement méthyle (CH</span><span style="background-color: #fcff01;">₃).</span> Il influe sur l'expression des gènes quand il se trouve sur l'ADN ou sur des protéines liées à l'ADN et il influe sur les hormones sexuelles. Il est non réactif. Il forme des <b>composés méthylés</b>.</li></ul><p>L'<b>adénosine triphosphate </b>(une molécule de phosphate organique), alias <b>ATP</b> a une fonction particulièrement importante dans la cellule. L'ATP est constituée d'une molécule organique (l'adénosine) attachée à une chaine de trois groupements phosphate. L'un des groupements phosphate peut se séparer des autres à l'issue d'une réaction avec l'eau ; dans ce cas, l'ATP devient adénosine <i>di</i>phosphate, ou ADP. L'ATP est une source d'énergie pour la cellule grâce à ces liens entre les groupements phosphate qui peuvent aisément libérer leur énergie (en réaction avec l'eau). </p><p style="text-align: center;">ATP → ADP + Phosphate inorganique + énergie </p>Nomichttp://www.blogger.com/profile/17488507832695413727noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2911403331156906769.post-24700063756667678512024-01-13T19:38:00.001+01:002024-01-13T19:38:18.499+01:00Biologie de Campbell #3 - L'eau et la vie<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh7vInE9VvIrIG-WvfeWRQXtL455wUDNoxJVeoah_4LDwqB2i6vPGIUvHU0lx9nlR76PSXSWmDr9TNaonZiI_JTHB4GY5LcVC9dhqOF7AFobKkl5iVeEiSa7oqTMcZlR1ysG2LJIjfb4C5FFpUUTtOkyI7Ns2Q9i8qed0zw_bLy0cV4p0C-AnjKHrUr9e8/s1000/biologie%20de%20campbell%203.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="Biologie de Campbell #3 - L'eau et la vie" border="0" data-original-height="1000" data-original-width="1000" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh7vInE9VvIrIG-WvfeWRQXtL455wUDNoxJVeoah_4LDwqB2i6vPGIUvHU0lx9nlR76PSXSWmDr9TNaonZiI_JTHB4GY5LcVC9dhqOF7AFobKkl5iVeEiSa7oqTMcZlR1ysG2LJIjfb4C5FFpUUTtOkyI7Ns2Q9i8qed0zw_bLy0cV4p0C-AnjKHrUr9e8/w320-h320/biologie%20de%20campbell%203.jpg" title="Biologie de Campbell #3 - L'eau et la vie" width="320" /></a></div><p></p><p>Dans l'environnement naturel, l'eau est la seule substance qui existe dans les trois états physiques de la matière.</p><p>La molécule d'eau est très simple : en forme d'un V évasé, elle est constituée de <span style="background-color: #fcff01;">deux atomes d'hydrogène et d'un atome d'oxygène unis par des liaisons covalentes</span>. L'oxygène étant plus électronégatif que l'hydrogène, les électrons mis en commun dans les liaisons covalentes passent plus de temps autour de l'atome d'oxygène : ce sont des <b>liaisons covalentes polaires</b>. <span style="background-color: #fcff01;">La molécule d'eau est en conséquence une molécule polaire : sa charge globale est inégalement distribuée.</span></p><p>Les deux atomes d'hydrogène ont chacun une charge positive (δ+) et l'atome d'oxygène, en raison de l'arrangement de ses électrons, a deux charges négatives (δ-). <span style="background-color: #fcff01;">Il peut donc se former parmi les molécules d'eau un assemblage illimité de liaisons hydrogènes qui se font et se défont : chacune ne dure que quelques billionièmes de seconde.</span> Ainsi à tout moment une bonne partie des molécules d'eau d'un ensemble sont liées entre elles, ce qui donne à l'eau ses propriétés uniques.</p><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/c/c6/3D_model_hydrogen_bonds_in_water.svg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img alt="File:3D model hydrogen bonds in water.svg" data-file-height="397" data-file-width="400" height="199" src="https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/c/c6/3D_model_hydrogen_bonds_in_water.svg/400px-3D_model_hydrogen_bonds_in_water.svg.png?20170817031350" width="200" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Liaison hydrogène<br /></td></tr></tbody></table><p> Quatre propriétés émergentes de l'eau qui contribuent à maintenir l'environnement terrestre propice à la vie :</p><p><b><span> </span>1. La cohésion des molécules d'eau </b></p><p> Grâce à la liaison hydrogène, l'eau est plus structurée que la plupart des autres liquides. Les molécules se maintiennent à proximité, c'est le phénomène de <b>cohésion</b>. Les plantes utilisent ce phénomène, qui les aident à lutter contre la gravité pour amener la sève et autres fluides vers les hauteurs. <span style="background-color: #fcff01;">Les molécules d'eau évaporées par les nervures des feuilles attirent les molécules d'eau voisine grâce à la liaison hydrogène, et ainsi de suite. C'est une traction vers le haut.</span> De plus, toujours grâce à la liaison hydrogène, les molécules d'eau adhèrent aux parois des cellules des vaisseaux : c'est <b>l'adhérence</b>.</p><p>La <b>tension superficielle </b>des liquides est une conséquence de la cohésion. Elle est plus forte pour l'eau que pour les autres liquides (sauf le mercure) grâce à la liaison hydrogène.</p><p><b><span> </span>2. La stabilisation de la température par l'eau</b></p><p>L'eau forme un réservoir thermique efficace : un léger changement dans sa température s'accompagne de l'absorption ou de la libération d'une grande quantité de chaleur.</p><p>Tout ce qui se déplace possède de <b>l'énergie cinétique</b>, y compris atomes et molécules, qui bougent continuellement. L'énergie cinétique associée aux mouvements aléatoires des atomes ou molécules est appelée <b>énergie thermique</b>, à ne pas confondre avec la <b>température</b>.</p><ul style="text-align: left;"><li>La <b>température </b>représente l'énergie cinétique <i>moyenne </i>des molécules d'un corps.</li><li>L'<b>énergie thermique </b>d'un corps est la quantité d'énergie cinétique <i>totale</i>, qui dépend donc du volume.</li><li>La <b>chaleur </b>est l'énergie thermique transférée. <br /></li></ul><p>Une bouilloire allumée a une <i>température </i>plus élevée qu'une piscine fraiche, mais cette dernière a une <i>énergie thermique </i>supérieure, grâce à sa taille. <span style="background-color: #fcff01;">L'énergie thermique d'un corps chaud se transmet à tout corps plus froid à proximité, jusqu'à égalisation des températures : les molécules du corps froid accélèrent leur mouvement au détriment du corps chaud.</span> L'énergie thermique transférée est appelée <b>chaleur</b>. L'unité thermique qui sert à mesurer l'énergie est le <b>joule </b>(J), sauf en médecine ou en diététique où on parle de <b>calorie</b>. Une calorie (à ne pas confondre avec la kilocalorie des emballages qui fait 1000 calories) correspond à la quantité de chaleur nécessaire pour élever de 1°C la température d'un gramme d'eau. Un joule équivaut à 0,239 calories et une calorie à 4,184 joules.</p><p>L'eau a une <b>chaleur spécifique </b>relativement élevée. <span style="background-color: #fcff01;">La chaleur spécifique d'une substance représente la quantité de chaleur absorbée ou perdue par 1g de cette substance pour changer sa chaleur de 1°C.</span> Pour l'eau, il s'agit donc d'une calorie. On note : 1 cal/g • °C. Par exemple, l'éthanol a une chaleur spécifique de O,6 cal/g • °C. L'effet de cette chaleur spécifique élevée (seul l'ammoniac liquide a une chaleur spécifique plus élevée que l'eau) est que <span style="background-color: #fcff01;">l'eau a une plus forte inertie thermique</span>. Par exemple, le fer a une chaleur spécifique 10 fois moins élevée : il faut donc lui apporter 10 fois moins d'énergie pour augmenter sa température de 1°C, ce qui explique pourquoi la casserole est brulante quand l'eau qui s'y trouve est encore tiède. <span style="background-color: #fcff01;">Pour une même quantité de chaleur, la température de 1g de fer s'élève beaucoup plus vite que celle de 1g d'eau.</span> Encore une fois,les liaisons hydrogènes sont en cause : l'énergie thermique absorbée par les molécules "sert" avant tout à briser les liaisons hydrogène ; de plus, quand la température baisse, des liaisons hydrogène se forment et leur création libère de l'énergie sous forme de chaleur, qui atténue la baisse de température.</p><p>La chaleur spécifique de l'eau, son inertie thermique, tend à réguler non seulement la température de l'eau elle-même, mais aussi celle des régions côtières et de la Terre elle-même. De plus, <span style="background-color: #fcff01;">les organismes vivants étant eux aussi composés majoritairement d'eau, ils héritent de cette stabilité thermique</span>, propriété fort utile pour la vie.</p><p>L'<b>évaporation </b>est le passage de l'état liquide à l'état gazeux. La température est une mesure de l'énergie cinétique <i>moyenne </i>des molécules ; même à basse température, les molécules les plus rapides peuvent s'échapper dans l'air. Il y a donc une évaporation quelle que soit la température. Bien sûr, si on chauffe un liquide, l'énergie cinétique des molécules augmente et il s'évapore plus rapidement.</p><p>La <b>chaleur d'évaporation </b>est la quantité de chaleur qu'il faut apporter (à température constante) à 1g de liquide pour passer de l'état liquide à l'état gazeux. L'eau a une chaleur d'évaporation plus élevée que la plupart des autres liquides, toujours grâce à la force des liaisons hydrogène, qui doivent être rompues pour que les molécules s'évaporent. A l'échelle planétaire, cette chaleur d'évaporation élevée tempère le climat global.</p><p>Le <b>refroidissement par évaporation </b>se produit car <span style="background-color: #fcff01;">les molécules les plus "chaudes", celles qui possèdent l'énergie cinétique la plus élevée, sont celles qui sont le plus susceptibles de s'échapper sous forme de gaz</span>. Il contribue à stabiliser la température des étendues d'eau et à limiter la surchauffe des organismes terrestres : c'est l'intérêt de la transpiration humaine par exemple.</p><p><span> </span>3. <b>La glace flotte à la surface de l'eau liquide</b></p><p>L'eau est une des rares substances qui possède une masse volumique plus faible à l'état solide qu'à l'état liquide. <span style="background-color: #fcff01;">D'autres substances se contractent en se solidifiant, mais l'eau se dilate</span> : encore un coup des liaisons hydrogène. </p><p>A plus de 4°C, l'eau se dilate quand elle chauffe et se contracte quand elle refroidit. Cependant, entre 4°C et 0°C, l'eau commence à geler car un nombre croissant de ses molécules se déplacent trop lentement pour briser leurs liaisons hydrogène. <span style="background-color: #fcff01;">A 0°C, l'eau forme un réseau cristallin, chacune de ses molécules demeurant liée à ses voisines par liaison hydrogène. Cette stabilité des liaisons hydrogène maintient les molécules plus éloignées les unes des autres qu'elles ne le seraient à l'état liquide</span>, d'où une masse volumique inférieure à celle de l'eau. De plus, en flottant, la glace isole l'eau en dessous d'elle du froid, ce qui favorise l'état liquide. Si la glace ne flottait pas, les étendues d'eau gèleraient à partir du fond, ne créant pas de couche isolante ; la vie sur Terre n'existerait probablement pas.<br /></p><p>L'eau atteint sa masse volumique maximale à 4°C et commence à se dilater en se réchauffant plus en raison de la vitesse accrue de ses molécules.</p><p><span> </span>4. <b>L'eau, solvant fondamental de la vie</b></p><p><span style="background-color: #fcff01;">L'eau a la capacité de dissoudre certains solides et de répandre de façon homogène leurs molécules.</span> Un liquide formé d'un mélange homogène de deux ou plusieurs substances s'appelle <b>solution</b>. L'agent dissolvant d'une solution est le <b>solvant</b> et la solution dissoute, le <b>soluté</b>. Une <b>solution aqueuse </b>est une solution dont l'eau est le solvant.</p><p>L'eau est un solvant très polyvalent grâce à la polarité de ses molécules. Sans aller dans les détails : les atomes d'oxygène de l'eau ont une charge partielle négative, les atomes d'hydrogène ont une charge partielle positive, et peuvent créer des liens avec les ions d'un composé ionique (sel de table par exemple) et les séparer les uns des autres. L'enveloppe de molécules d'eau qui entoure chaque ion dissous s'appelle <b>couche d'hydratation</b>. En conséquence, l'eau de mer, notamment, contient une grande variété d'ions en solution, comme les cellules vivantes.</p><p>Un composé ne doit pas nécessairement être ionique pour se dissoudre dans l'eau : beaucoup de composés formés de molécules polaires, comme le saccharose, sont hydrosolubles. Même de grosses molécules, comme certaines protéines, peuvent se dissoudre dans l'eau si leur surface présente des régions ioniques polaires. <span style="background-color: #fcff01;">L'eau est donc un excellent agent de transport, capacité dont profitent le sang, la sève... </span></p><p> Toute substance ayant une affinité avec l'eau est <b>hydrophile</b>, sans forcément se dissoudre. D'autres substances, qui ne sont ni ioniques, ni polaires, ou ne peuvent former de liaisons hydrogène, sont <b>hydrophobes</b>.<br /></p><p><span style="background-color: #fcff01;">La plupart des réactions chimiques qui se produisent chez les êtres vivants mettent en jeu des solutés dissous dans de l'eau</span>. Pour comprendre ces réactions, il est important de calculer le nombre d'atomes et de molécules dont il est question ainsi que leur concentration. On calcule la masse moléculaire, soit la somme des masses de tous les atomes dans une molécule, en multipliant le nombre d'atomes d'une molécule donnée par la masse atomique arrondie de chaque élément, soit le nombre de masse. (<i>p.53 pour les détails.)</i> Par exemple, la masse moléculaire de la saccharose :</p><p style="text-align: center;">C₁₂H₂₂O₁₁</p><p style="text-align: center;">(12x12) + (22x1) + (11x16) = 342 daltons</p><p style="text-align: left;">Comme on ne peut pas peser de si petites quantités de molécules, on quantifie souvent en moles. Une mole (<b>mol</b>) représente 6,02 x 10²³ objets (alias nombre d'Avogadro). Il se trouve que c'est le nombre de daltons qu'il y a dans 1g, donc on peut utiliser le même nombre (342), mais l'exprimer directement en <i>grammes </i>pour représenter 6,02 x 10²³ molécules de saccharose, soit 1 mol. Donc 1 mol de saccharose = 342 grammes.</p><p style="text-align: left;">L'intérêt, c'est que 1 mol d'une substance donnée possède exactement le même nombre de molécules que 1 mol d'une autre substance. Par exemple, une mole d'éthanol (C₂H₆O) contient également 6,02 x 10²³ molécules, mais ne pèse que 46 grammes, car ses molécules sont plus petites.</p><p style="text-align: left;">La <b>concentration molaire volumique </b>(mol/L) est le nombre de moles solutés par litre de solution, c'est l'unité de concentration la plus souvent utilisée en biologie dans le cas de solutions aqueuses. On peut facilement la transposer en g/L : une solution de saccharose à 1 mol/L correspond à une solution de 34,2%, soit 34,2g de saccharose dissout dans un volume total de 100mL.</p><p style="text-align: left;"><span> </span><b>Les conditions acides et basiques</b></p><p style="text-align: left;"><span style="background-color: #fcff01;">Il arrive parfois qu'un atome d'hydrogène participant à une liaison hydrogène entre deux molécules d'eau se déplace d'une molécule à une autre. Lorsque cela se produit, l'atome d'hydrogène abandonne son électron</span>, et l'élément transféré est un seul proton portant une charge de 1+, ou <b>ion hydrogène </b>(H⁺). La molécule d'eau qui perd un proton devient un <b>ion hydroxyde </b>(OH⁻) dont la charge est de 1-. Le proton se lie à l'autre molécule d'eau, formant ainsi un <b>ion hydronium </b>(ou ion oxonium, H₃O⁺). Cette réaction est :</p><p style="text-align: center;">2 H₂O ⇌ H₃O⁺ + OH⁻ </p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiRdBF0a4tMdOBOKOxCWAjQuimbFZ3qcFhQkBsH1M6s7cGIYtKtWvWqymc304vmDuiuSZS7zALGS0M1gM6HVGrJW8N053Bsk5J2sYCWfOqWso21zL4iagC5SRN-U7BalPV1hLTdFm-CinD3jD6Fd845fCyu3psHMj0LkhqtDYL14fvIvSrQ-tNgCDuao4I/s2469/PXL_20240111_171613606~2.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="744" data-original-width="2469" height="96" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiRdBF0a4tMdOBOKOxCWAjQuimbFZ3qcFhQkBsH1M6s7cGIYtKtWvWqymc304vmDuiuSZS7zALGS0M1gM6HVGrJW8N053Bsk5J2sYCWfOqWso21zL4iagC5SRN-U7BalPV1hLTdFm-CinD3jD6Fd845fCyu3psHMj0LkhqtDYL14fvIvSrQ-tNgCDuao4I/s320/PXL_20240111_171613606~2.jpg" width="320" /></a></div><p style="text-align: left;"><b>Attention </b>: par convention, on notre juste H⁺ pour se référer à l'ion hydrogène, mais il n'existe pas seul dans une solution aqueuse, il est toujours associé à une molécule d'eau sous forme de H₃O⁺.</p><p style="text-align: left;">Au point d'équilibre, la concentration des molécules d'eau excède énormément celles de H⁺ (c'est-à-dire H₃O⁺) et de OH⁻. La dissociation est réversible et statistiquement rare, mais elle joue un rôle crucial. H⁺ et OH⁻ sont très réactifs : une légère variation de leur concentration peut affecter dramatiquement les protéines et autres molécules complexes. </p><p style="text-align: left;"><span style="background-color: #fcff01;">Un <b>acide </b>est une substance qui accroit la concentration de protons dans une solution.</span> </p><p>Par exemple, quand on met de l'acide chlorhydrique (HCl) dans de l'eau, les protons et les ions chlorure se dissocient :</p><p style="text-align: center;">HCl → H⁺ + Cl⁻</p><p style="text-align: left;">Cette deuxième source de H⁺, en plus de celle qui occurre dans les molécules d'eau, fournit un plus grand nombre d'ions H⁺ que d'ions OH⁻.</p><p style="text-align: left;"><span style="background-color: #fcff01;">Une <b>base </b>est une substance qui réduit la concentration des protons.</span> <br /></p><p>Par exemple, l'ammoniac (NH₃) agit comme une base quand le doublet d'électrons libres du dernier niveau énergétique de l'azote attire un proton de la solution, ce qui donne un ion ammonium (NH₄⁺) :</p><p style="text-align: center;">NH₃ + H⁺ ⇌ NH₄⁺</p><p style="text-align: left;">Le H⁺ est enlevé à la solution, ce qui réduit sa concentration en protons. D'autres bases se dissocient en OH⁻. <br /></p><ul style="text-align: left;"><li style="text-align: left;"><span style="background-color: #fcff01;">Une solution dont la concentration de OH⁻ est plus élevée que celle de H⁺ est dite <b>basique</b>. </span></li><li style="text-align: left;"><span style="background-color: #fcff01;">Une solution dont les concentrations molaires volumiques de H⁺ et de OH⁻ s'équivalent est dite <b>neutre</b>.</span></li><li style="text-align: left;"><span style="background-color: #fcff01;">Une solution dont la concentration de H⁺ est plus élevée que celle de OH⁻ est dite <b>acide</b>.</span></li></ul><p style="text-align: left;">Dans la première réaction, la flèche est à sens unique : il s'agit donc d'une acide <i>fort</i>, car la réaction <i>n'est</i> <i>pas réversible</i>. Dans la seconde réaction, c'est une flèche double : il s'agit donc d'une base <i>faible</i>, car la réaction <i>est réversible</i>.</p><p style="text-align: left;">L'échelle du ph, qui va de 0 (extrêmement acide) à 14 (extrêmement basique), est logarithmique. Une augmentation ou une diminution de 1 dans la valeur du pH correspond à des concentrations de protons H⁺ 10 fois plus faibles ou 10 fois plus élevées. <span style="background-color: #fcff01;">Une variation d'une unité dans la valeur du pH correspond donc à une différence d'un facteur de 10 dans les concentrations molaires volumiques de H⁺ et OH⁻.</span> Par exemple, une solution de pH 3 est 1000 fois plus acide qu'une autre de pH 6.</p><p style="text-align: left;">Le pH de la plupart des cellules se situe autour de 7 (neutre) et le moindre changement de pH peut s'avérer dommageable. Le pH du sang humain est proche de 7,4 et une personne ne peut survivre que quelques minutes si le pH de son sang augmente ou diminue de 0,4.<span style="background-color: #fcff01;"> Il y a donc plusieurs systèmes chimiques chargés de maintenir constant le pH du sang.</span> Une <b>solution tampon </b>contient des solutés qui réduisent au minimum la variation de H⁺ et de OH⁻ : elles acceptent des protons quand la solution en renferme trop, et elles en donnent quand il n'y en a plus assez. La plupart d'entre elles se composent d'un acide faible et de son sel (une base), ce dernier se combinant de façon réversible aux protons.</p><p style="text-align: left;">L'une des solutions tampons du corps est l'acide carbonique (H₂CO₃) qui se forme quand le CO₂ réagit avec l'eau dans le plasma sanguin. L'acide carbonique se dissocie pour produire un ion hydrogénocarbonate (ou ion bicarbonate, HCO₃⁻) et un proton (H⁺). La réaction sur fait suite à une hausse ou baisse du pH.<br /></p><p style="text-align: center;"> H₂CO₃ (<i>donneur de H⁺</i>) ⇌ HCO₃⁻ (<i>accepteur de H⁺</i>) + H⁺ (<i>proton</i>)</p><p style="text-align: left;">Cette solution tampon se compose d'un acide et d'une base à l'état d’équilibre, et la réaction se déplace dans un sens ou dans l'autre pour réguler le pH lorsque d'autres processus qui ont lieu dans la solution ajoutent ou enlèvent des protons. </p><p style="text-align: left;"><b><span> </span>L'acidification de l'océan</b></p><p style="text-align: left;">Les océans absorbent 25% du CO₂ atmosphérique attribuable aux émissions humaines. <span style="background-color: #fcff01;">Lorsque le CO₂ se dissout dans les océans, il réagit avec l'eau de mer pour former de l'acide carbonique, ce qui diminue le pH des océans</span> : c'est l'<b>acidification des océans</b>, qui ébranle le fragile équilibre des conditions propices à la vie. Le pH des océans a déjà baissé de 0,1 unités, une variation d'une ampleur jamais vue depuis 420 000 ans. Le pH devrait encore baisser de 0,3 à 0,5 unités d'ici la fin du siècle.</p><p style="text-align: left;">Cette absorption de CO₂ cause une série de réactions chimiques (développées p.57) qui se traduit également par une baisse de concentration des ions carbonates, qui sont indispensables à la calcification, qui sert à de nombreux organismes marins pour construire des coquilles ou des coraux.</p><p style="text-align: left;"><i>(Je m'efforce de m'assurer que je comprends la quasi-totalité de ce que je note ici, mais je tiens à préciser que je ne pousse pas le zèle jusqu'à maîtriser les calculs : savoir calculer les taux de pH de diverses solutions, par exemple, je zappe.)</i></p><p style="text-align: left;">Une note sur un des exercices de fin : pourquoi certains agriculteurs arrosent leurs cultures d'eau quand il va<i> </i>geler ? J'aurais naïvement dit que c'était pour créer une couche d'isolation thermique, mais non : lorsqu'on chauffe l'eau, une grande partie de la chaleur est absorbée par la rupture de la liaison hydrogène. Après quoi, les molécules d'eau augmentent leur vitesse de mouvement et la température s'élève. Réciproquement, quand on refroidit de l'eau, il se forme beaucoup de liaisons hydrogène, ce qui libère une quantité importante de chaleur, et c'est ce dégagement de chaleur qui procure une protection contre le gel.<br /></p>Nomichttp://www.blogger.com/profile/17488507832695413727noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2911403331156906769.post-35968407232389670812024-01-09T14:43:00.004+01:002024-01-11T13:34:18.362+01:00Biologie de Campbell #2 - L'organisation chimique de la vie<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgz11vukG0eNSyJBxtYByqBtBwx6Qp5goSYvh6jmlgw-Yzjt4K9cwhvPOtwjMlQQaPve652eC1bycp_hPLS2G-K4Lnwzh1G55-3RX_8uNV1yfb9OIXfaST1yAcY6Seb2587yaat0lpdZQVa3-JMjA5Wp-QMnXwAfSY_Y16FiqApWScDTqqQ-vZxVE5WIiQ/s1000/biologie%20de%20campbell%202.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="Biologie de Campbell #2 - L'organisation chimique de la vie" border="0" data-original-height="1000" data-original-width="1000" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgz11vukG0eNSyJBxtYByqBtBwx6Qp5goSYvh6jmlgw-Yzjt4K9cwhvPOtwjMlQQaPve652eC1bycp_hPLS2G-K4Lnwzh1G55-3RX_8uNV1yfb9OIXfaST1yAcY6Seb2587yaat0lpdZQVa3-JMjA5Wp-QMnXwAfSY_Y16FiqApWScDTqqQ-vZxVE5WIiQ/w320-h320/biologie%20de%20campbell%202.jpg" title="Biologie de Campbell #2 - L'organisation chimique de la vie" width="320" /></a></div><p></p><p>La matière est formée d'éléments. Un <b>élément </b>est une substance impossible à décomposer en d'autres substances plus simples au cours de réactions chimiques. C'est le fameux tableau périodique. Un <b>composé</b> est une substance formée de deux ou plusieurs éléments combinés dans des proportions définies. Les humains ont besoin de 25 éléments et les végétaux de 17.</p><p>Quatre éléments forment 96% de la biomasse : oxygène (O), carbone (C), hydrogène (H) et azote (N). Ce sont les éléments majeurs.<br /></p><p>Quelques autres éléments forment l'essentiel restant, notamment : calcium (Ca), phosphore (P), potassium (K), souffre (S). Ce sont les éléments mineurs.<br /></p><p>L'organisme a besoin de certains éléments en quantités infimes, ce sont les <b>oligoéléments</b>, par exemple le fer (Fe), indispensable à toutes formes de vie. D'autres sont spécifiques à certaines espèces, comme l'iode (I) pour les humains.</p><p>Les propriétés d'un élément sont déterminées par la structure de ses atomes. L'atome est lui-même formé de parties encore plus petites, les particules élémentaires. Les principales sont :</p><ul style="text-align: left;"><li>Les <b>neutrons</b>, qui sont électriquement <b>neutres</b>.<br /></li><li>Les <b>protons</b>, qui possèdent une unité de <b>charge positive </b>(+).<br /></li><li>Les <b>électrons</b>, qui possèdent une unité de <b>charge négative (-)</b>.</li></ul><p><span style="background-color: #fcff01;">Les protons et les neutrons sont au centre de l'atome et forment un noyau dense, le noyau atomique. Les protons confèrent au noyau une charge positive. Les électrons forment un nuage de charge négative autour du noyau</span>. C'est l'attraction de la charge positive du noyau qui les retient dans son voisinage.</p><p>Le neutron et le proton possèdent une masse quasiment identique, de l'ordre de 1 <b>dalton</b>, l'unité de mesure utilisée à cette échelle. La masse d'un électron ne représente que 1/2000 de celle d'un neutron ou d'un proton.</p><p>Tous les atomes d'un même élément ont un nombre égal de protons dans leur noyau. Ce nombre, le <b>numéro atomique</b>, est placé en indice à gauche du symbole de l'élément. Par exemple, ₂He montre que chaque atome d'hélium a deux protons dans son noyau. Sauf indication contraire, un atome est électriquement neutre, donc il a autant d'électrons que de protons. Donc, <span style="background-color: #fcff01;">dans un atome électriquement neutre, le numéro atomique indique à la fois le nombre de protons et le nombre d'électrons</span>.</p><p>Il est possible de déduire le nombre de neutrons à partir du <b>nombre de masse</b>, qui correspond à la somme des protons et neutrons contenus dans le noyau d'un atome. Il est indiqué sous forme d'un exposant à gauche du symbole de l'élément. Par exemple, pour l'hélium : ⁴₂He. (<i>Attention : les deux chiffres doivent être l'un sur l'autre, mais je suis ici limité par les possibilités de mise en page.</i>)</p><p><span style="background-color: #fcff01;">Pour trouver le nombre de neutrons, il faut donc soustraire le numéro atomique du nombre de masse</span> : 4-2=2 neutrons.</p><p>Autre exemple avec le sodium : ²³₁₁Na</p><ul style="text-align: left;"><li><b>Le nombre de masse, en haut</b> = nombre de protons + nombre de neutrons.</li><li><b>Le numéro atomique, en bas</b> = nombre de protons = nombre d'électrons (s'il s'agit d'un atome neutre)<br /></li><li>Pour trouver le nombre de neutrons, on fait 23-11=12 neutrons.</li><li>Et comme les électrons ont une masse très faible, le nombre de masse est une bonne estimation de la masse totale de l'atome en daltons.</li></ul><p>Les différentes formes atomiques d'un élément, c'est-à-dire selon leur <span style="background-color: #fcff01;">nombre variable de neutrons</span> dans le noyau, sont nommées <b>isotopes</b>. <span style="background-color: #fcff01;">Tous les atomes d'un élément donné possèdent le mème nombre de protons. Les différents isotopes d'un élément se comportent similairement dans les réactions chimiques</span>.</p><p>Par exemple, la forme la plus courante de carbone est de loin ¹²₆C, c'est le carbone 12. Le célèbre carbone 14 est noté ainsi : ¹⁴₆C. Le premier a 6 neutrons (12-6=6), le second en a 8 (14-6=8).</p><p>Les isotopes ¹²C et ¹³C sont stables, c'est-à-dire que leur noyau n'a pas tendance à perdre de particules subatomiques (désintégration). Par contre, ¹⁴C est radioactif, c'est un <b>radio-isotope</b>. Lorsque cette désintégration radioactive (nucléaire) donne lieu à une modification du nombre de protons présents dans le noyau, l'atome se transforme en un atome d'un autre élément. Par exemple, lorsqu'un atome de ¹⁴C se désintègre, il perd un neutron et devient un atome d'azote ¹⁴N (<i>je ne comprends pas pourquoi, mais on verra plus tard je suppose</i>). (<i>Et explication plus détaillée de la datation au ¹⁴C p.34.</i>)<br /></p><p>En médecine, les radio-isotopes, qui sont utilisables par le corps comme les isotopes plus classiques, peuvent servir de traceurs radioactifs. Ils servent aussi pour la <b>datation radiométrique </b>: un isotope radioactif se désintègre à une vitesse fixe et se transforme en sa version plus stable. La <b>demi-vie </b>est le temps nécessaire à la désintégration de 50% de l'isotope de départ. Chaque isotope radioactif a une demi-vie fixe et caractéristique. On mesure le taux de divers isotopes et on calcule combien de demi-vies se sont écoulées depuis la fossilisation de l'organisme étudié ou la formation d'une roche (en somme, depuis que l'objet étudié a cessé d'intégrer de la matière nouvelle). La demi-vie des isotopes s'étale de quelques secondes à 4,5 milliards d'années pour l'uranium 238.<br /></p><p>Les <b>niveaux énergétiques des électrons</b>. Les atomes sont constitués essentiellement d'espace vide ; et généralement, seuls les électrons, qui sont aux frontières de l'atome, participent directement aux réactions chimiques entre les atomes. Chaque électron possède sa propre quantité d'énergie. <b>L'énergie </b>est la capacité à provoquer un changement. <b>L'énergie potentielle </b>est l'énergie que la matière possède grâce à sa structure ou à sa position par rapport à d'autres objets. La tendance naturelle de la matière est d'occuper le niveau d'énergie potentielle le plus bas possible.</p><p><span style="background-color: #fcff01;">Plus les électrons sont sur des couches éloignées du noyau, plus leur énergie potentielle est élevée</span>, étant donné qu'un électron (négatif) est naturellement attiré par le noyau (positif). Le niveau énergétique d'un électron est donc lié à sa distance du noyau. <br /></p><p>Un électron peut passer d'une couche à une autre, mais seulement en absorbant ou en perdant une quantité d'énergie égale à la différence d'énergie potentielle entre l'ancienne couche et la nouvelle. <span style="background-color: #fcff01;">Pour atteindre une couche plus éloignée du noyau, l'électron doit absorber de l'énergie, et pour se rapprocher du noyau, il doit en perdre, souvent en la libérant sous forme de chaleur</span>. Ainsi, quand les rayons du soleil excitent les électrons contenus à la surface d'une voiture, ceux-ci passent à des niveaux énergétiques supérieurs ; mais la "chaleur" n'apparait que quand les électrons regagnent leur niveau énergétique initial en rapprochant du noyau.<br /></p><p><span style="background-color: #fcff01;">Dans le tableau périodique, les éléments sont classés (entre autres) par leur nombre de couches électroniques</span> : la ligne du haut a une couche, la seconde deux couches, etc. La première couche ne peut contenir que deux électrons, c'est pourquoi la première rangée du tableau ne contient que deux éléments (voir p.36). Si un atome possède plus d'électrons, ils sont répartis dans les couches électroniques supérieures. La deuxième couche peur contenir un maximum de huit électrons. Les propriétés chimiques d'un atome dépendent beaucoup du nombre d'électrons présents dans sa couche périphérique, on nomme ces électrons les <b>électrons de valence</b>.</p><p>Les atomes qui ont le même nombre d'électrons de valence affichent un comportement chimique semblable (et semblent classés en lignes verticales dans le tableau périodique). Les éléments dont la couche périphérique contient déjà le nombre maximal d'électrons possibles sont <b>inertes</b> chimiquement.</p><p><span style="background-color: #fcff01;">Les atomes interagissent avec d'autres atomes de façon à remplir leur couche électronique périphérique</span>. Soit ils mettent en commun leurs électrons de valence, soit ils les transfèrent complètement. Cela fait, ils sont retenus par des forces d'attraction nommées <b>liaisons chimiques</b>.</p><p>Les <b>liaisons covalentes</b> sont les plus fortes : c'est quand deux atomes mettent en commun une ou plusieurs paires d'électrons de valence. Elles ne se brisent pas facilement dans l'eau, contrairement aux liaisons ioniques. Par exemple, quand deux <i>atomes </i>d'hydrogène s'approchent, chacun contenant un seul électron sur la première couche électronique qui peut en contenir deux, ils se combinent et forment une <i>molécule</i> d'hydrogène, alias dihydrogène. <span style="background-color: #fcff01;">Quand ils sont unis par une liaison covalente, deux atomes ou plus forment une molécule</span>.</p><p>Concernant les questions de notation, il n'y a pas les options de mise en page pour bien le faire ici, alors j'insère une image qui résume :</p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhqEbLc9UeiUSFr-E2NO0S7q8XN0jYPMyG_BSXnzR9oQ6cvgZ6IoTi3OcsAF3dUI9WWPEKtrOZCmZQiMfAXCGpmSFD5aTudhnLXyZDSA5yGwAaVgVRaLscunJpysO4k-b9PYse5ZT32ho7EDpYpOcw2spi-qtNrwGGEZwZeXq0FUVjd3R2qiqMZQ0u1psc/s1888/biologie%20de%20campbell%202.5%20petit.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1888" data-original-width="1000" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhqEbLc9UeiUSFr-E2NO0S7q8XN0jYPMyG_BSXnzR9oQ6cvgZ6IoTi3OcsAF3dUI9WWPEKtrOZCmZQiMfAXCGpmSFD5aTudhnLXyZDSA5yGwAaVgVRaLscunJpysO4k-b9PYse5ZT32ho7EDpYpOcw2spi-qtNrwGGEZwZeXq0FUVjd3R2qiqMZQ0u1psc/s320/biologie%20de%20campbell%202.5%20petit.jpg" width="169" /></a></div><p>Chaque atome qui peut mettre en commun des électrons de valence possède une capacité de liaison correspondant au nombre de liaisons covalentes qu'il peut établir : cette capacité de liaison est donnée par le <b>nombre d'oxydation</b> d'un atome. Il représente le nombre d'électrons qu'un atome doit perdre (-), gagner (+) ou mettre en commun pour remplir son dernier niveau énergétique.</p><p>Les molécules H₂ et O₂ constituent des <b>éléments </b>purs et non des <b>composés</b>, car <span style="background-color: #fcff01;">un composé est une combinaison de deux ou plusieurs éléments différents</span>. L'eau (H₂O) est un composé : il faut deux atomes d'hydrogène pour combler le dernier niveau énergétique d'un atome d'oxygène.</p><p>Par exemple, pour le méthane (CH₄), un composé, il faut quatre atomes d'hydrogène (nombre d'oxydation +1) pour combler le dernier niveau énergétique d'un atome de carbone (nombre d'oxydation ± 4).</p><p>Les atomes ou molécules non appariées (ou célibataires) sont des <b>radicaux libres</b>, substances instables et réactives car en "recherche" d'électrons manquants.</p><p>Plus un atome est <b>électronégatif</b>, plus il attire vers lui les électrons mis en commun. Dans une liaison covalente entre deux atomes du même élément, le partage est égal, car ils ont la même électronégativité. C'est une <b>liaison covalente non polaire</b>. Quand un atome est lié à un autre plus électronégatif, les électrons de la liaison ne sont pas partagés également : c'est une <b>liaison covalente polaire</b>. Par exemple, <span style="background-color: #fcff01;">l'oxygène est un élément très électronégatif, en conséquence, dans une liaison entre oxygène et hydrogène (H₂O), les électrons passent plus de temps autour du noyau de l'oxygène que du noyau de l'hydrogène</span>.</p><p>Comme les électrons possèdent une charge négative et qu'ils sont attirés vers l'oxygène dans une molécule d'eau, l'atome d'oxygène possède une <b>charge partielle négative</b> (<b>δ-</b> alias delta moins), et chacun des atomes d'hydrogène possède une <b>charge partielle positive</b> (<b>δ+</b>).</p><p><span style="background-color: #fcff01;">Si deux atomes proches exercent des attractions si inégales sur leurs électrons de valence que le plus électronégatif arrache complètement un électron à l'autre atome</span>, les deux atomes ou molécules de charge opposées qui en découlent se nomment des <b>ions</b>.</p><ul style="text-align: left;"><li>Un ion chargé positivement (+) est un <b>cation</b>.</li><li>Un ion chargé négativement (-) est un <b>anion</b>.</li></ul><p>En raison de leurs charges opposées, cations et anions s'attirent mutuellement et forment des <b>liaisons ioniques</b>. Ce n'est pas le <i>transfert </i>d'électron qui forme la liaison, c'est l'<i>opposition des charges</i> ainsi créées. Le transfert n'est pas nécessaire, l'opposition des charges peut suffire. L'électron transféré est comme une unité de charge négative.</p><p>Dans le cas du transfert du seul électron de la couche extérieure d'un atome de sodium (Na) vers un atome de chlore (Cl) auquel il manquait un électron pour remplir sa couche extérieure, le premier se retrouve avec 11 protons pour 12 électrons, d'où la charge positive 1+ (il est devenu un cation), et le second avec 17 protons pour 18 électrons, d'où la charge négative 1- (il est devenu un anion).</p><p>Les composés formés par des liaisons ioniques sont appelés <b>composés ioniques </b>ou <b>sels</b>. Dans la nature, les sels ont souvent l’apparence de cristaux. Les composés covalents sont constitués de molécules ayant une taille et un nombre d'atome déterminé, mais ce n'est pas le cas des composés ioniques : <span style="background-color: #fcff01;">la formule d'un composé ionique</span> (NaCl pour le sel alias chlorure de sodium) <span style="background-color: #fcff01;">indique seulement le <i>rapport </i>entre les éléments que le cristal renferme. NaCl ne représente pas une <i>molécule</i>, mais un <i>réseau </i>d'ion sodium et d'ions chlorure en proportions égales.</span> Mais tous les sels ne possèdent pas un nombre égal de cations et d'anions. Dans ce cas, certains atomes devenus cations se font "voler" plusieurs électrons de valence et peuvent donc former des liaisons ioniques avec plusieurs anions. (Le terme <i>ion </i>s'applique aussi a des molécules entières porteuses de charges électriques.)</p><p>L'environnement influe sur la force des liaisons ioniques : le sec favorise des liaisons fortes, alors que les molécules d'eau viennent s’interposer entre les ions : c'est la dissolution</p><p>Chez les êtres vivants, la liaison la plus forte est la liaison covalente, mais d'autres plus faibles sont non moins indispensables : ce sont les <b>interactions chimiques faibles</b>. Elles ont notamment l'avantage de la réversibilité. <span style="background-color: #fcff01;">La liaison ionique est une interaction chimique faible</span>. Deux autres sont :</p><ul style="text-align: left;"><li><b>La liaison hydrogène</b>. Lorsqu'un atome d'hydrogène se lie par covalence à un atome électronégatif, il a une charge partielle positive qui lui permet de subir l'attraction d'un <i>autre </i>atome électronégatif situé à proximité. <span style="background-color: #fcff01;">La liaison hydrogène est cette attraction entre un atome d'hydrogène et un atome électronégatif</span>.</li><li><b>Les forces de Van der Waals</b>. <span style="background-color: #fcff01;">Même une molécule avec des liaisons covalentes non polaires peut avoir des régions chargées positivement et d'autres négativement, à cause de la répartition aléatoire des électrons à moment donné</span>. Donc, ces molécules s’attirent mutuellement : ce sont les forces, ou interactions, de Van der Waals. C'est ainsi que le gecko escalade les murs : l'anatomie de ses membres multiplie les surfaces de contact, à l'aide poils minuscules, et les forces de Van der Waals sont multipliées suffisamment pour porter son poids.</li></ul><p>Le nuage d'électrons autour du noyau des atomes n'est pas que circulaire. La première couche électronique qui contient 2 atomes possède une forme sphérique et s'appelle 1s. La seconde couche électronique possède une orbitale sphérique plus grande (2s) ainsi que trois orbitales en 8 (2p,) chacune sur l'axe x, y ou z. Chaque orbitale contient deux électrons au maximum. Dans une liaison covalente, ces quatre orbitales de la dernière couche électronique se réarrangent en quatre orbitales hybrides qui prennent chacune la forme d'une goutte d'eau qui émerge du noyau. En reliant les extrémités de ces "gouttes" par des lignes, on obtient un tétraèdre.<br /></p><p>Ces propriétés ont des impacts sur les molécules, dont la taille et la forme tridimensionnelle contribue fortement à leur fonction : c'est la <b>géométrie moléculaire</b>. La forme tétraédrique que prend un atome de carbone uni à quatre autres atomes est un motif courant. <span style="background-color: #fcff01;">C'est grâce à cette géométrie moléculaire que la plupart des molécules se reconnaissent et interagissent</span>. Les molécules peuvent se lier temporairement grâce aux interactions faibles, mais seulement si elles ont une forme complémentaire.</p><p>La formation et la rupture des liaisons chimiques constituent les <b>réactions chimiques</b>. Par exemple : </p><p style="text-align: center;">2 H₂ + O₂ → 2 H₂O</p><p style="text-align: left;">Dans cette réaction, <span style="background-color: #fcff01;">les liaisons covalentes de H₂ et O₂ sont rompues</span>, mais de nouvelles liaisons sont établies. C'est la flèche qui symbolise la réaction chimique entre les <b>réactifs</b> (substances de départ)<b> </b>et les <b>produits</b> (substances nouvelles). Le 2 devant le H est le <b>coefficient </b>qui indique le nombre de molécules participantes. <span style="background-color: #fcff01;">Dans toute réaction chimique, la matière est conservée</span>. Elle est "juste" réarrangée.</p><p style="text-align: left;">Par exemple, la réaction de photosynthèse, en résumé :</p><p style="text-align: center;">6 CO₂ + 6 H₂O → C₆H₁₂O₆ + 6 O₂</p><p style="text-align: center;">6 dioxyde de carbone + 6 eau → glucose + 6 oxygène</p><p style="text-align: left;"> C'est la lumière du soleil qui fournir l'énergie nécessaire à la réaction.</p><p style="text-align: left;">En théorie, toutes les réactions chimiques sont réversibles, les produits d'une première réaction devenant les réactifs. Par exemple, une réaction réversible avec le symbole qui indique cette réversibilité :</p><p style="text-align: center;">3 H₂ + N₂ ⇌ 2 NH₃</p><p style="text-align: center;">3 dihydrogène + diazote ⇌ 2 ammoniac</p><p style="text-align: left;"><span style="background-color: #fcff01;">Plus les réactifs sont concentrés, et plus leurs molécules s'entrechoquent et ont l'occasion de régir entre elles et de former des produits</span>, qui eux-mêmes subissent ce phénomène. <b>L'équilibre chimique</b> est atteint au moment où les réactions inverses s'annulent : les réactions continent dans les deux sens, mais s'annulent.<br /></p>Nomichttp://www.blogger.com/profile/17488507832695413727noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2911403331156906769.post-34077282147302267582024-01-06T15:10:00.001+01:002024-01-07T19:23:15.682+01:00Biologie de Campbell #1 - L'évolution, les thèmes de l'étude du vivant et la démarche scientifique<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhDKLvhvLmbP4xwXCU3oy6S36hRy6XVeZkUVdxrRY9t0npl-fvQlIZCEhyphenhyphenTZpHAhmKedYBKB7XWKkTb2xYc7D9-0TTA_kpJLTZuGvaBif3_3fS1jAaM3cWtV0Ls4XfixAeLbJloHNdxXjN2S7deWstPdNolWJP42R-YkAhDEG7su64E2OZ7D1Vr2xkaiyk/s1000/biologie%20de%20campbell%201.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="Biologie de Campbell #1 - L'évolution, les thèmes de l'étude du vivant et la démarche scientifique" border="0" data-original-height="1000" data-original-width="1000" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhDKLvhvLmbP4xwXCU3oy6S36hRy6XVeZkUVdxrRY9t0npl-fvQlIZCEhyphenhyphenTZpHAhmKedYBKB7XWKkTb2xYc7D9-0TTA_kpJLTZuGvaBif3_3fS1jAaM3cWtV0Ls4XfixAeLbJloHNdxXjN2S7deWstPdNolWJP42R-YkAhDEG7su64E2OZ7D1Vr2xkaiyk/w320-h320/biologie%20de%20campbell%201.jpg" title="Biologie de Campbell #1 - L'évolution, les thèmes de l'étude du vivant et la démarche scientifique" width="320" /></a></div><p></p><p>Ma curiosité envers la biologie passe à un niveau supérieur : la lecture attentive de cet énorme manuel universitaire. Grand format, plus de 1500 pages, et ça m'a l'air excellemment écrit, mis en page et illustré. Je pense faire ici un petit compte-rendu pour chacun des 56 chapitres, si je ne me lasse pas avant. J'ai bon espoir ! Il m'a semblé que c'était la meilleure chose à faire ; je commençais à sentir les limites du picorage de livres individuels, j'avais besoin d'une approche plus systémique.<br /></p><p>Le premier concept évoqué, dès la première page, est l'évolution. Je ne vais pas prendre de notes à ce sujet dans ce chapitre introductif, j'ai déjà les bases en lisant <b><a href="https://lespagesdenomic.blogspot.com/search/label/Dawkins%20Richard" target="_blank">Richard Dawkins</a></b> entre autres. De même, je ne prends pas de notes concernant la démarche scientifique. Je me concentre sur les concepts scientifiques que je cherche à comprendre et à apprendre. <br /></p><p>Quelques propriétés de la vie : ordre (structure), adaptation évolutive, reproduction, réaction aux stimulus de l'environnement, utilisation d'énergie, croissance et développement, <b>homéostasie</b>. Je définis ce dernier point : l'ajustement de la température de l'organisme afin de maintenir une température constante. Plus généralement, c'est l'autorégulation d'un système biologique.<br /></p><p><b>Réductionnisme </b>: stratégie consistant à fragmenter les systèmes complexes en éléments plus simples et plus faciles à manipuler.</p><p>La hiérarchie de l'organisation biologique : <b> </b></p><ul style="text-align: left;"><li><b>biosphère </b><b> </b></li><li><b>écosystèmes </b>→ tous les êtres vivants d'une région et éléments non vivants qui constituent leur environnement.<br /></li><li><b>communautés biologiques </b>→ ensemble des organismes qui peuplent un même écosystème.</li><li><b>populations </b>→ individus d'une même espèce qui vivent dans une même région.</li><li><b>organismes</b></li><li><b>organes </b>→ partie d'un organisme ayant au moins deux tissus et des fonctions spécifiques.</li><li><b>tissus </b>→ chaque tissu se compose d'un groupe de cellules qui travaillent à une fonction précise.</li><li><b>cellules </b>→ l'unité structurale et fonctionnelle des organismes.</li><li><b>organites </b>→ les éléments fonctionnels qui composent une cellule.</li><li><b>molécules </b>→ structure chimique qui comprend au moins deux atomes et dernier niveau d'organisation dans la hiérarchie de la vie.</li></ul><p>La cellule est la plus petite unité capable d'accomplir toutes les activités nécessaires à la vie. Les cellules ont une <b>membrane </b>qui régit le passage des matières entre le milieu interne et l'environnement et elles utilisent toutes l'ADN comme information génétique.</p><p>On distingue cependant deux types de cellules :</p><ul style="text-align: left;"><li>Les <b>eucaryotes </b>possèdent des organites délimités par une membrane et un noyau qui contient l'ADN. (eu = vrai, <i>karuon =</i> noyau)<br /></li><li>Les <b>procaryotes</b> ne possèdent pas d'organites membraneux ni de noyau et sont généralement plus petites que les eucaryotes. (<i>pro </i>= avant, <i>karuon =</i> noyau)</li></ul><p>L'ADN, acide désoxyribonucléique. Chaque chromosome est constitué d'une seule longue molécule d'ADN le long de laquelle sont disposés des centaines ou milliers de gènes. Chaque molécule d'ADN est constituée de deux longues chaines, les <b>brins</b>, qui forment une double hélice. Chaque chaine est formée à partir de quatre unités structurales chimiques, les <b>nucléotides</b>, désignées par les lettres A, T, C, G. C'est l'assemblage de ces nucléotides qui forment les gènes, des "mots" qui stockent et transmettent l'information, par exemple la recette pour fabriquer une protéine.</p><p>C'est l'ARN, acide ribonucléique, qui sert d'intermédiaire entre l'ADN et l'exécution de l'information, par exemple la fabrication d'une protéine.</p><p>L'ensemble des directives génétiques dont un organisme hérite est appelé <b>génome</b>.</p><p>Quelques mots sur les interactions. Contrairement à l'énergie, les nutriments chimiques se recyclent entre les organismes et leur environnement. Les <b>producteurs </b>convertissent l'énergie solaire en énergie chimique ; une partie de celle-ci est transmise aux <b>consommateurs </b>et le reste se perd sous forme de chaleur.<br /></p><p>Chez les êtres vivants, on trouve la <b>régulation par rétroaction</b>. La forme de régulation la plus répandue est la <b>rétro-inhibition</b>, qui fait que l'accumulation du produit final d'un processus ralentit ce même processus. Existe aussi la <b>rétroactivation</b>, où le produit final d'un processus biologique accélère sa propre production.</p><p>Exemple de rétro-inhibition :</p><ol style="text-align: left;"><li>Un taux de glucose sanguin (glycémie) élevé stimule la sécrétion d'insuline dans le sang par le pancréas.</li><li>L'insuline circule dans tout le corps via le sang.</li><li>L'insuline se lie aux cellules du corps, elle stimule l'absorption du glucose et incite les cellules du foie à en stocker. Le taux de glucose sanguin diminue.</li><li>La glycémie ayant baissé, la sécrétion d'insuline n'est plus stimulée.</li></ol><p>Les trois domaines du vivant :</p><ul style="text-align: left;"><li>Les <b>bactéries</b>, les organismes procaryotes les plus diversifiés et les plus répandus.</li><li>Les <b>archées</b>, organismes procaryotes vivant dans des milieux extrêmes.</li><li>Les <b>eucaryotes</b>, domaine qui comprend des organismes unicellulaires ou multicellulaires :</li><ul><li>Les <b>végétaux</b>, capables de photosynthèse.</li><li>Les <b>eumycètes</b>, qui absorbent les nutriments par la paroi extérieure de leur corps, comme les champignons.</li><li>Les <b>animaux</b>, organismes eucaryotes multicellulaires qui ingèrent d'autres organismes.</li><li>Les <b>protistes</b>, principalement des organismes eucaryotes unicellulaires et quelques multicellulaires simples.</li></ul></ul>Nomichttp://www.blogger.com/profile/17488507832695413727noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2911403331156906769.post-86542304015779861702024-01-02T09:18:00.001+01:002024-01-02T09:18:21.570+01:00Nana - Zola<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj6HthZJDUvVx8uieP3EfMWODjEuYY0wpBdumovGKPd7m5J9QiK16jHf7nH9ZNTArmV3cvHY4ZsLBL8Z3HUtXi8kSQQvM6Z58u4qxEbnOKXF20_JMZmS7jxDwDyONXhz6kATZTATvrieHviStmDXu_J3YjIkRPGJneFMwNeKal91bAJuit-Qf_uwl6FV98/s1333/zola%20nana.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="Nana - Zola" border="0" data-original-height="1333" data-original-width="1000" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj6HthZJDUvVx8uieP3EfMWODjEuYY0wpBdumovGKPd7m5J9QiK16jHf7nH9ZNTArmV3cvHY4ZsLBL8Z3HUtXi8kSQQvM6Z58u4qxEbnOKXF20_JMZmS7jxDwDyONXhz6kATZTATvrieHviStmDXu_J3YjIkRPGJneFMwNeKal91bAJuit-Qf_uwl6FV98/w240-h320/zola%20nana.jpg" title="Nana - Zola" width="240" /></a></div><br />Un onzième volume des Rongon-Macquard et, une fois de plus, c'est fantastique. Avec cette terrible odyssée de Nana, cocotte imbécile et irrésistible, prostituée des caniveaux comme des plus magnifiques salons, Zola continue d'impressionner. Au début, c'est un peu rude, tant les personnages sont fort nombreux, Zola ne s'embarrassant pas de les présenter dans les formes. Puis, on apprend à les connaître, au fil de chapitres souvent séparés entre eux par des ellipses de plusieurs mois. <br /><br />Il y a cette longue scène dans les coulisses d'un théâtre, où comtes et princes explorent avec un jouissif dégoût l'arrière-plan qui héberge les filles qu'ils désirent ; il y a ces séquences de folies dans les draperies et les dorures, où Nana gobe les hommes et leur argent comme un caméléon gobe les mouches ; il y a ces plongées dans les bas-fonds, où réapparaît la crasse violence physique ; il y a cette consomption des hommes viveurs qui viennent voler trop près de la flamme Nana, comme aimantés ; et on se demande comment Zola fait pour dépeindre tous ces milieux et tous ces humains avec autant de crédibilité.<br /><br />« <i>Alors, Nana devint une femme chic, rentière de la bêtise et de l'ordure des mâles, marquise des hauts trottoirs. Ce fut un lançage brusque et définitif, une montée dans la célébrité de la galanterie, dans le plein jour des folies de l'argent et de l'audace gâcheuse de la beauté.</i> » <br /><br />On pourrait presque dire que dans Nana, la plupart des personnages se comportent d'une façon complètement abrutie. Ils se consument, s'auto-détruisent, dans une débauche toujours grandissante et un appétit impossible à assouvir. Qu'ils aient tort, sans doute, mais on les comprend : pour quoi d'autre pourraient-ils vivre ? Que possède Nana, à part le don de plaire ? Oh, elle pourrait se trouver un homme riche à marier et vivre plus que bien, mais ce n'est pas dans sa nature. Quant au comte Muffat, qu-a-t-il, à part un mariage glacial, de vaines fiertés de haut noble et les illusoires consolations de la religion ? Comment nier qu'avec Nana, il vit enfin, d'une intensité qu'il ne pourrait trouver ailleurs ? A quoi bon son argent, ses rentes, ses propriétés, quand tout ça ne lui offre pas ce que Nana lui offre ? Et Vandœuvre, l'héritier d'une longue lignée, qui n'a même pas eu besoin de Nana pour se perdre dans les abus et les femmes ? Tout le monde n'est pas Tolstoï, et certains n'arrivent jamais à fuir l'attrait des flammes. Les raisonnables, ceux qui restent sobres, ceux qui accumulent doucement en picorant les miettes des flamboyants, sont inévitablement des personnages secondaires — enfin, pour ce roman-là. <br /><br />C'est indéniable, Zola est ici un poil racoleur : comme dans <b><a href="https://lespagesdenomic.blogspot.com/2016/02/zola-la-curee.html">La Curée</a></b> (par ailleurs non moins excellent), il y a dans ces débauches de richards un caractère excessif, maximaliste, qui relève d'un érotisme de l’argent et du désastre. C'est une explosion, un incendie, une fusillade de beaux salons. Alors oui, on s'y amuse plus que dans <b><a href="https://lespagesdenomic.blogspot.com/2014/06/lassommoir-zola.html">L'Assommoir</a></b>, et le talent de Zola fait qu’on a l'impression de ressortir non seulement diverti, mais aussi grandi, grandi par l'art qui se déploie dans ces pages comme par le tableau social et psychologique dressé, tableau fort et subtil, puissamment édifiant sans être bassement moralisateur.Nomichttp://www.blogger.com/profile/17488507832695413727noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2911403331156906769.post-91196987994758068362023-12-22T18:53:00.005+01:002023-12-22T18:56:06.160+01:00Le Ventre de Paris - Zola<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjtxrTDeZbwYXbaCd4D3ndLGeQ5d-kzANsKd4ONrWOlUF3a8hf5GGV9bt8chYZ_EgT18hoRWk0NV3ezfd5E338DEioJuYIHc9FJaDdAM96pMyCiCuPCupa_NCcNIYh89E1qJHDBS3kkCPUoFgQFhb9CNKYOPSQovjydJCxM0de1-5hUJyRdqHc8VM8zhz8/s1333/le%20ventre%20de%20paris.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="Le Ventre de Paris - Zola" border="0" data-original-height="1333" data-original-width="1000" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjtxrTDeZbwYXbaCd4D3ndLGeQ5d-kzANsKd4ONrWOlUF3a8hf5GGV9bt8chYZ_EgT18hoRWk0NV3ezfd5E338DEioJuYIHc9FJaDdAM96pMyCiCuPCupa_NCcNIYh89E1qJHDBS3kkCPUoFgQFhb9CNKYOPSQovjydJCxM0de1-5hUJyRdqHc8VM8zhz8/w240-h320/le%20ventre%20de%20paris.jpg" title="Le Ventre de Paris - Zola" width="240" /></a></div><p></p><p>Un dixième tome des Rougon-Macquart pour moi, et encore un chef-d’œuvre. <b>Le ventre de Paris</b>, c'est les Halles, où toute la nourriture du monde transite : fruits, légumes, viandes, poissons, fromages, et j'en passe. Là, c'est le règne des Gros, des négociants qui accumulent leur pécule au fond de l'armoire, placé chez le notaire, et en gras sur leur personne. On travaille, on vit sagement et on papote, on fait tourner les ragots, on se compare avec les voisins, on séduit et on trahit ; on joue le grand jeu social.<br /></p><p>La zizanie arrive avec le maigre et idéaliste Florent, échappé de Cayenne. Quoi, un rebelle, un désintéressé, un cultivé, qui se moque de l'argent et du commerce ? Quels liens peut-il entretenir avec son frère, boucher plus terre-à-terre qu'une taupe, et sa femme, la belle Lisa, placide et irréprochable, qui mène la dense à la maison ? Tous les personnages, incroyablement variés, approfondis par Zola avec une aisance confondante, le tout sans perdre le lecteur, sont d'une remarquable complexité. Pas de manichéisme, ils sont tous à la fois détestables et sympathiques à leur façon, hautement réalistes, naturels.</p><p>Il y a les Halles, à propos desquelles Zola multiplie les descriptions hautes en couleur, fruits d'indéniables recherches. La structure, elle, est tranquillement éblouissante : Zola plane au-dessus de son lieu et de ses personnages, il virevolte avec sa caméra, passant de l'un à l'autre, d'un évènement au suivant, jusqu'à peindre un tableau à rendre jaloux Chaude Lantier. Ça déborde à la fois de puissance analytique et d'intense humanité, j'avais le sourire en lisant. « <i>Quels gredins que les honnêtes gens !</i> »</p>Nomichttp://www.blogger.com/profile/17488507832695413727noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2911403331156906769.post-1438435532941162992023-12-14T08:33:00.001+01:002023-12-14T08:33:09.449+01:00Agriculture de régénération - Mark Shepard<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi8_ptqFn-_iNcqT4DSFpMveq2aAccMrLIf5gITW2tAlpysHD_OQbj0fUcyQw2R9XpAkpwrtRPewIV9XAnglmubbjwvmX1VWeqzp4I2ACH9Hb2mLDkvpoPEldqD_s-FpF_WxvQau9tkV1RZ6o__Y8hSxOsvZnonnynDIPJJXIe7OrJw6o_qmxECVNYXSyM/s1333/agriculture%20de%20r%C3%A9g%C3%A9n%C3%A9ration.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="Agriculture de régénération - Mark Shepard" border="0" data-original-height="1333" data-original-width="1000" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi8_ptqFn-_iNcqT4DSFpMveq2aAccMrLIf5gITW2tAlpysHD_OQbj0fUcyQw2R9XpAkpwrtRPewIV9XAnglmubbjwvmX1VWeqzp4I2ACH9Hb2mLDkvpoPEldqD_s-FpF_WxvQau9tkV1RZ6o__Y8hSxOsvZnonnynDIPJJXIe7OrJw6o_qmxECVNYXSyM/w240-h320/agriculture%20de%20r%C3%A9g%C3%A9n%C3%A9ration.jpg" title="Agriculture de régénération - Mark Shepard" width="240" /></a></div><p></p><p>Un assez gros bouquin, à la fois passionnant et frustrant. La perspective globale, sur l'agriculture de régénération, est bien entendu charmante : agroforesterie, pensée à long terme, cultures ligneuses, etc. Il y a même, Ô joie, un long passage chiffré sur le modèle de cultures ligneuses associées à de l'élevage envisagé, mais, mais... tous ces chiffres sont théoriques. Pourquoi, alors que justement, l'auteur a une ferme de 42 hectares où il met en pratique ses idées ? Pourquoi rester dans la théorie, dans l'idéal ? Pourquoi ne pas parler des cas concret que, je n'en doute pas, il fréquente et façonne tous les jours ? C'est plus que frustrant : ça sème le doute sur la valeur de ce qui est présenté.</p><p>On l'a déjà vu ailleurs, mais j'aime la façon dont l'auteur évoque la valeur des cultures pérennes par rapport aux annuelles, qui nécessitent chaque année travail du sol et mécanisation lourde, ainsi que souvent sols exposés susceptibles de s'éroder. Le pérenne, c'est résilient. Ça vit longtemps, en demandant très peu de travail. Ça stabilise les sols. Et, en comparaison des céréales, les plantes pérennes sont juste plus riches nutritionnellement. J'aime aussi les anecdotes pertinentes sur sa jeunesse, notamment cet épisode, en 1973, où le pétrole a cessé de couler à flot aux USA. Soudain, paf, l'essence est rationnée, de plus en plus rationnée, et la vie change drastiquement. Il me semble probable que je connaisse des situations similaires de mon vivant.</p><p>Une autre anecdote que j'adore, datant de quand l'auteur, tout jeune, travaillait pour un vieux producteur de pommes. Un producteur qui se souvenait du temps où on ne vaporisait aucun produit chimique. Comme conseil sur la taille, le vieux ne dit au jeune qu'une seule chose : « tailler de façon à laisser un rouge-gorge passer sans que ses ailes ne touchent les branches, mais si on peut jeter un chat dans l'arbre sans qu'il s'accroche à une branche, c'est qu'on a trop taillé ». Excellent ! D'ailleurs, la taille est en partie faite par les vaches (et les chevreuils, certes) qui paissent entre les arbres, mangeant au printemps les feuilles tombées à l'automne, tondant l'herbe, et fertilisant le verger. Donc, fertilité, et moins de maladies, puisque la tavelure n'a plus les feuilles tombées pour de maintenir. De plus, l’élagage des vaches maintient les branches des arbres à 1 mètre et demi, ce qui isole les branches des spores de la tavelure qui passent l'hiver au sol. On laissait naturellement chuter 50% des pommes à jus, forcément les moins belles, et ensuite on récoltait les autres. A la cueillette, on laissait tout simplement tomber au sol les pommes infestées ou abimées. Ensuite, on pouvait choisir, avant le pressage, les plus belles pommes pour les commercialiser en tant que pomme à couteau (si la variété est adaptée bien sûr). Sans réfrigération ni pasteurisation, le jus de pomme ne pouvait pas se conserver plus de quelques jours, donc la plus grande partie était fermentée, pour faire cidre ou vinaigre, qui lui-même servait à conserver toute sorte d'autres aliments. Ensuite, on lâchait dans le verger les porcs, qui se régalaient des pommes déclassées laissées au sol, porcs qui éliminaient ainsi les larves des nuisibles. Pas mal, non ?</p><p>L'auteur, en parlant de sa ferme, évoque les cultures étagées, notamment sa vigne verger, où la vigne grimpe sur les fruitiers. Apparemment, il faut bien tailler tous les ans pour maintenir la pénétration du soleil. Ce serait rentable, et je veux bien y croire, mais encore une fois : pas de photo, pas de schéma, pas de chiffres. Plus que frustrant. Quand on fait un truc à la fois aussi cool et excentrique, ça mérite des détails.</p><p>Pour ce qui concerne la gestion des cheptels, j'aime beaucoup le micromanagement rationnel qui est proposé. Sur une petite parcelle, d'abord les veaux, les plus fragiles, puis on les mène sur un nouveau pâturage et on amène les vaches allaitantes, puis les vaches taries. Ensuite, place aux porcins, qui mangent les fruits divers ; l'auteur recommande les anneaux nasaux pour limiter le fouissement qui risque d'abimer la parcelle. Puis viennent les dindes, qui mangent les herbes et graines restantes. Puis les moutons, qui mangent les plantes vivaces qui ont repoussé depuis les vaches. Puis les poules, qui font un peu l'office de mini dindes, et se régalent des insectes qui trainent dans les bouses des animaux précédents. Et enfin les oies. (Puis les chèvres pour les agriculteurs les plus courageux.)</p><p>On y arrive enfin : l'exemple concret (mais en fait non, idéalisé) d'une vaste culture de pérennes associées (les chiffres sont pour 4000m²). Je ne vais pas trop m'y appesantir, mais on y trouve : châtaigniers, groseilliers, framboisiers, vignes, pommiers, noisetiers, et quelques animaux qui pâturent dans l'ensemble. J'aime ça, vraiment, et je trouve que ça fait sens, mais... ça n'est pas un exemple tiré de l'expérience de l'auteur. C'est une idéalisation. Par exemple, plus d'un cinquième des calories produites par ce système viendraient des groseilliers. Est-ce que ça fait sens ? Commercialement, peut-être, je ne sais pas. Mais comment faire cohabiter animaux et plus de 500 groseilliers ? C'est quoi le budget clôture ? Et de quel moment de la vie de ce système sont tirés ces chiffres ? Les petits fruits peuvent-ils vraiment vivre sous des châtaigners matures ? Bref, pourquoi ne pas plutôt parler de façon aussi détaillée des systèmes qui sont <i>vraiment </i>sur les 42 hectares de la ferme de l'auteur ?</p><p>Sur la notion de <i>keylines</i>, alias baissières (je crois), les lignes de niveau plantées d'arbres qu'on voit bien sur la photo aérienne en couverture, je m'interroge : peut-on vraiment parler de ce concept sans parler de type de sol ? Selon le caractère plus ou moins drainant ou hydromorphe du sol, je soupçonne que faire des baissières à l'aveugle peut avoir des conséquences très négatives. Je note aussi que, concernant les cultures d’annuelles en association avec les arbres, l'auteur vante la nécessité de la sous-soleuse, qui, tirée par un tracteur musclé, vient ameublir le sol tout en « taillant » les racines des arbres qui viendraient sinon concurrencer les cultures moins pérennes. Ah, et le mot de la fin : « La clé de la solvabilité de votre ferme est de faire baisser les coûts de production. » </p>Nomichttp://www.blogger.com/profile/17488507832695413727noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-2911403331156906769.post-47704950045248343622023-12-10T07:00:00.001+01:002023-12-10T07:00:00.134+01:00Pollinisation, le génie de la nature - Vincent Albouy<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgvkQn0GbfkpCfD9xkcsD-O3xDHEZ0HQRTRVU0VQW9hdfQyxqe3BU030kcFnL8TFqkUwlYWAo5PXleG8hh_oYOciO_HVElO3bOT3pMT4KySbMBlqXR4fiqbZDb2RVXxBwWw1_Klv5z_R98_hQOi4Gmg2BZR_0h18H2w16fAOsMcPBK5vnCWnX8irQ_tcFQ/s1333/pollinisation.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="Pollinisation, le génie de la nature - Vincent Albouy" border="0" data-original-height="1333" data-original-width="1000" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgvkQn0GbfkpCfD9xkcsD-O3xDHEZ0HQRTRVU0VQW9hdfQyxqe3BU030kcFnL8TFqkUwlYWAo5PXleG8hh_oYOciO_HVElO3bOT3pMT4KySbMBlqXR4fiqbZDb2RVXxBwWw1_Klv5z_R98_hQOi4Gmg2BZR_0h18H2w16fAOsMcPBK5vnCWnX8irQ_tcFQ/w240-h320/pollinisation.jpg" title="Pollinisation, le génie de la nature - Vincent Albouy" width="240" /></a></div><p></p><p>J'avais déjà un <a href="https://lespagesdenomic.blogspot.com/2023/02/la-pollinisation-au-jardin-vincent.html" target="_blank">tout petit livre très sympathique</a> du même auteur, Vincent Albouy, à propos de la pollinisation. On y trouvait les bases, et celui-là va plus loin. Globalement, c'est pas mal du tout, joliment illustré, et riche en toutes sortes d'infos passionnantes malgré des passages moins captivants.<br /></p><p>On sait que pour favoriser la diversité génétique et éviter l'équivalent de la consanguinité, les plantes ont toute sorte de techniques. Le plus courant de ces mécanismes consiste à décaler le moment de la maturité sexuelle des organes mâles et femelles d'une même fleur : chez le pommier les ovules sont matures avant les étamines, l'inverse chez le tournesol, etc. Ainsi des individus différents d'une même espèce ont tendance à avoir chacun un timming particulier afin de favoriser la fécondation avec autrui. Le noisetier, monoïque, a ainsi une floraison asynchrone entre fleurs mâles et femelles pour éviter l'autofécondation. (Le noisetier a une autre stratégie : fleurir avant l'apparition des feuilles pour favoriser la dispersion du pollen via le vent.) L'auto-incompatibilité se joue aussi à coup d'hormones qui défavorisent les grains pollens avec une génétique trop proche de a fleur réceptive. Mains certaines fleurs (le colza par exemple) désactivent ce mécanisme de sûreté en cas d'absence de pollinisation croisée, histoire de s'auto-féconder en dernier recours : c'est mieux que rien.</p><p>Les pucerons se nourrissent de la sève élaborée, riche en sucres et pauvre en protéines. Comme ils ont besoin de la même quantité de protéine que de sucre, ils rejettent le sucre liquide dans leurs déjections, d'où la bizarrerie des déjections très nutritives.</p><p>Composition des grains de pollen, qui ont deux noyaux :</p><ul style="text-align: left;"><li><b>Exine </b>: particule externe qui protège les deux cellules, et cause les allergies.</li><li><b>Noyau génératif</b> : noyau de la cellule reproductive qui se mélangera avec le noyau de l'ovule.</li><li><b>Noyau végétatif</b> : noyau de la seconde cellule du grain de pollen, non génératrice.</li><li><b>Pore </b>: ouverture via laquelle le grain de pollen émettra un tube, ou germera, pour amener le noyau génératif vers l'ovule.</li></ul><p>Il y a tout un tas de choses sur les comportements extraordinairement riches et complexes façonnés par l'évolution. Pour les plantes, l'appât visuel et l'appât odorant sont deux stratégies (potentiellement liées) pour attirer différents pollinisateurs. Des fleurs de grande taille, spécialisées dans l'appât visuel, n'émettent aucune odeur (coquelicot, liseron, digitale) ; à l'inverse, la vue est accessoire pour d'autres, qui attirent surtout les animaux nocturnes avec leur senteur (tilleul, chèvrefeuille, jasmin).</p><p>Autre exemple parmi d'autres stratégies bizarrement élaborées, certaines fleurs (ici de la famille des arum) sont architecturées de façon à piéger les insectes à l'intérieur, après les avoir piégés avec leur odeur. Il s'agit de s'assurer qu'ils restent suffisamment longtemps pour bien féconder. Pendant ce temps, la fleur les nourrit, puis elle les relâche pour que les insectes continuent leur pollinisation.</p><p>Si l'abeille mellifère est une spécialiste en tant qu'espèce, elle serait une spécialiste à l'échelle individuelle, chaque abeille se spécialisant dans un type de fleur afin d'optimiser sa production. Seules les exploratrices, 5% des butineuses, seraient touche-à-tout.</p><p>La plante, elle, est écartelée entre deux pressions contraire : attirer les mellifères et repousser les prédateurs. Il faut donc avoir une structure et des substances chimiques qui empêchent de trop se faire bouffer, tout en câlinant les mellifères, sachant que ces bestioles ne font parfois qu'une, notamment quand on parle des coléoptères. Le radis illustre ce genre de tension évolutive : il peut avoir des fleurs de diverses couleurs. Les fleurs jaune et blanches sont plus butinées, et donc produisent des graines en plus grand nombre et de meilleure qualité, que les roses ou les mauves, qui elles produisent des substances toxiques qui les protègent des herbivores. Il y a de nombreuses façons d'être un être vivant fonctionnel.</p><p>Et en ce qui nous concerne nous, humains, les butineurs ne sont pas aussi indispensables à la pollinisation qu'on l'imagine parfois. De nombreuses plantes parmi les plus importantes pour l'alimentation humaine sont fécondées avant tout par le vent : les céréales à 100%, les légumineuses en bonne partie, les légumes aussi, ainsi que les plantes à huile... Les plantes les plus vulnérables sont les produits stimulants, puis les noix, et et les fruits. Évidemment, le déclin des pollinisateurs reste extrêmement problématique : même pour les plantes qui se débrouillent aussi partiellement avec le vent (d'ailleurs : vent <i>et </i>insectes, l'évolution a favorisé des comportements multiples pour assurer la résilience), les pertes seraient massives. Je note, page 125, le passionnant tableau qui indique l'importance de la dépendance de 30 cultures à la pollinisation animale, de 0% pour les céréales à 95% pour les courges en passant par 65% pour la plupart des fruitiers. Détail amusant : même pour une culture aussi connue que l'amandier, qui aux USA dépend grandement de l'importation de centaines de milliers de ruches pour la fécondation, les études scientifiques ne parviennent pas à être unanimes quant à sa dépendance à la fécondation par les insectes par rapport à la fécondation par le vent.<br /></p>Nomichttp://www.blogger.com/profile/17488507832695413727noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2911403331156906769.post-21928521307933310812023-12-06T06:30:00.001+01:002023-12-06T06:30:00.133+01:00La forêt comestible - Damien Dekarz<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgCaeSGJfQ3bnd7K_dpriMLmCYdJOk6Z3wNAhWHtnbPRG-Z34j5Ryz-5bXx3nIqPfU3FCYYqSTnMrL0Vxc8S2WAh7keYD-MQneudFi0rU4L7YBEkt6GzoVciepiT0v_DnjYxwnjqX980Z85jJehIMthzmRt9chZkhjLcdQhc5W9MGytz3vxlEhGpKwejy0/s1333/la%20for%C3%AAt%20comestible.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="La forêt comestible - Damien Dekarz" border="0" data-original-height="1333" data-original-width="1000" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgCaeSGJfQ3bnd7K_dpriMLmCYdJOk6Z3wNAhWHtnbPRG-Z34j5Ryz-5bXx3nIqPfU3FCYYqSTnMrL0Vxc8S2WAh7keYD-MQneudFi0rU4L7YBEkt6GzoVciepiT0v_DnjYxwnjqX980Z85jJehIMthzmRt9chZkhjLcdQhc5W9MGytz3vxlEhGpKwejy0/w240-h320/la%20for%C3%AAt%20comestible.jpg" title="La forêt comestible - Damien Dekarz" width="240" /></a></div><p></p><p>Celui-là, on me l'a prêté. C'est un bouquin assez bref, dont j'ai déjà lu l'essentiel ailleurs, alors je n'aurai pas grand-chose à en dire, si ce n'est ceci : ce n'est pas mal du tout. Je ne suis vraiment pas fan des éditions Terran, mais ici la forme n'est pas gênante, c'est mieux que dans le précédent livre de l'auteur, <b>La permaculture au jardin mois par mois</b>, si je m'en souviens bien.</p><p>Toutes les bases sont abordées d'une façon sensée et non dogmatique : l'inclusion des arbres sur un terrain, les fruitiers et les autres, les animaux divers, la taille ou la non taille, la sexualité des plantes, la plantation... Je le répète, c'est vraiment bref, voire élusif, ce qui est un bien pour un mal : on ne fait qu'effleurer la plupart des sujets, et il faudra lire ailleurs pour aller plus loin, mais pour le débutant, c'est tout à fait complet et honnête. A 15€, c'est un très bon rapport qualité/prix.</p><p>Je retiens quelques points sur la reproduction sexuée des fruitiers : les arbres autofertiles (pêche, abricot...) ont, logiquement, des enfants plus proches d'eux que les arbres autostériles, qui sont fertilisés par un autre individu. Et ne pas oublier le rôle des fruitiers sauvages alentour. Les noyaux d'un bon cerisier ont plus de chance de donner de bons cerisiers si les fleurs ont été fécondées par d'autres bons cerisiers que s'il y a des merisiers sauvages dans le coin. Ne pas oublier non plus la différence racinaire initiale entre un arbre de semi et un arbre planté, différence qui aura un impact à très long terme.<br /></p><p>Comme souvent, ce qui me gêne un peu là-dedans, c'est le manque de données concernant les récoltes. Quand je lis une phrase comme « <i>Le jardin est tellement productif qu'une bonne partie des fruits est offerte aux oiseaux et aux autres animaux gourmands</i> », j'ai tendance à traduire ainsi : « <i>Le jardin est non fonctionnel et la nourriture pourrit au sol à cause d'une inadaptation entre besoins et production. </i>» Mais je chipote, je chipote. Je sais que le système de forêt comestible, ou jardin forêt, est en partie idéalisé, mais ça ne lui enlève pas son intérêt. Il faut juste se confronter au terrain avec un regard à la fois ouvert et critique.<br /></p>Nomichttp://www.blogger.com/profile/17488507832695413727noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-2911403331156906769.post-5914415792911524652023-12-03T06:00:00.001+01:002023-12-03T06:00:00.132+01:00The Great Transition - Nick Fuller Googins<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhj2MCF4IM1QdSeTtI3vKaHzoglOHf53XeVfgQmbax8sIEAAQ9bSOZo4fuJJVzsd6eiacaxpwyUY2DxSCNFUE6_B9vK9ecHsotqDXTDy9vPxULKHT2EwHS9SQyZ17hScAdMzV0dFvVLABar1u4ww1C_wgyag4WTLEpp9rDl8llk5m1RfchkKzJ7SIbSJ84/s900/the-great-transition-9781668010754_xlg.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="900" data-original-width="602" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhj2MCF4IM1QdSeTtI3vKaHzoglOHf53XeVfgQmbax8sIEAAQ9bSOZo4fuJJVzsd6eiacaxpwyUY2DxSCNFUE6_B9vK9ecHsotqDXTDy9vPxULKHT2EwHS9SQyZ17hScAdMzV0dFvVLABar1u4ww1C_wgyag4WTLEpp9rDl8llk5m1RfchkKzJ7SIbSJ84/s320/the-great-transition-9781668010754_xlg.jpg" width="214" /></a></div><p></p>Un roman qu’on pourrait qualifier de fiction climatique, dans la veine de <a href="https://lespagesdenomic.blogspot.com/2020/11/the-ministry-for-future-kim-stanley.html"><b>The Ministry for the Future</b></a> de Kim Stanley Robinson. J'ai laissé tomber après le premier tiers, mais il y a quand même quelques trucs à dire. Ça commence d’une façon originale, 16 ans après le Zero Day, le jour où l’humanité a enfin réussi à atteindre le net zéro carbone. L’apocalypse climatique et environnemental a bien eu lieu, et d’ailleurs il est toujours en cours. Le choc a été si violent que toute l’organisation sociale mondiale a été revue pour l’occasion, histoire de survivre. Toutes les sociétés privées et institutions sont devenues des coopératives, et les trop abondants bâtiments du passé sont méthodiquement démolis pour que leurs matières premières soient utilisées pour fabriquer des sources d'énergie renouvelable. Un effort massif a été fourni ainsi, mais aussi pour lutter contre les incendies par exemple, à l'aide de millions de volontaires formant des brigades de choc. En somme, les humains vivent toujours fort confortablement, et surtout, ils vivent dans la satisfaction de ne pas répéter les erreurs du passé.<br /><br />C'est assez utopique comme situation, mais pas pour tout le monde. La tension narrative du roman semble s'articuler autour de l'idée de justice. Face à toutes les horreurs vécues, face à toutes les souffrances, toutes les morts (tout cela est décrit dans d'abondants flashbacks), comment peut-on laisser les responsables courir sous prétexte qu'ils se sont à peu près réformés ? Alors voilà, une vague d'écoterrorisme arrive, les ex-PDG et autres princes saoudiens sont assassinés, et pour mal de gens, ce n'est que justice. Je ne sais pas où va cette trame.<br /><br />Si le roman commence bien, il s'englue rapidement dans du mélodrame interpersonnel. Les membres de la petite famille que l'auteur nous fait suivre ne font que s'engueuler, c'est franchement pénible, d'autant plus que l'intrigue se fait extrêmement paresseuse. Il y a beaucoup de dialogues répétitifs, beaucoup de retours en arrière répétitifs pour montrer l'horreur de la crise climatique, et on s'ennuie ferme. C'est l'essentiel du problème, mais je tenais à en mentionner un autre, souvent inévitable quand on s'attaque à des changements sociétaux aussi massifs dans un futur proche : c'est un peu gros, c'est difficile d'y croire. Un exemple parmi 100 : des masses populaires qui luttent physiquement contre une grosse entreprise qui continue d'extraire du pétrole ? J'aurais plus tendance à imaginer les masses populaires lutter pour extraire le pétrole jusqu'à la dernière goutte, histoire de repousser la paupérisation qui accompagnera sa fin...Nomichttp://www.blogger.com/profile/17488507832695413727noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2911403331156906769.post-46992273309280093582023-11-29T07:00:00.001+01:002023-11-29T07:00:00.131+01:0080 clés pour comprendre les sols - J. Balesdent, E. Dambrine, J-C Fardeau<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjBWNxNLfScaUUfRQUr8txSmuH1SC4mREhi9PJE0gUBQYKiyToNKFNZGS9wmiFKvUA8Sl16PxChUaJIwNqu9WlcZfhNle1Oog4GshIbkYhBl378LJBLREpDXBYPaZxhzrT-nwDDrB679GxCNtVxKi_zFBEUFCOQxE4N2AdpDvXluiCeQF7aV4FR7l2MDkI/s475/80%20cl%C3%A9s%20pour%20comprendre%20les%20sols.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="80 clés pour comprendre les sols - J. Balesdent, E. Dambrine, J-C Fardeau" border="0" data-original-height="475" data-original-width="324" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjBWNxNLfScaUUfRQUr8txSmuH1SC4mREhi9PJE0gUBQYKiyToNKFNZGS9wmiFKvUA8Sl16PxChUaJIwNqu9WlcZfhNle1Oog4GshIbkYhBl378LJBLREpDXBYPaZxhzrT-nwDDrB679GxCNtVxKi_zFBEUFCOQxE4N2AdpDvXluiCeQF7aV4FR7l2MDkI/w218-h320/80%20cl%C3%A9s%20pour%20comprendre%20les%20sols.jpg" title="80 clés pour comprendre les sols - J. Balesdent, E. Dambrine, J-C Fardeau" width="218" /></a></div><p></p><p>Un petit livre sympa pour s'initier à la question des sols, mais sa structure en 80 questions le fait, justement, manquer de structure. Certaines questions semblent aussi un peu hors sujet. Je prends quelques notes, il y a de quoi.</p><p>La page peut-être la plus intéressante est celle qui détaille en profondeur la composition d'un sol, ici un sol limoneux. Pour résumer, dans 1 mètre cube : 520 litres de solide + 480 litres de vide (ce jour-là remplis de 320 litres d'eau, reste donc 160 litres d'air). Ce qui fait, sans trop détailler :<br /></p><ul style="text-align: left;"><li>1325 kg de minéraux (grains de quartz, argiles, oxydes de fer...)<br /></li><li>20 kg de matière organique (peptides, protéines, sucres...)<br /></li><li>5 kg d'êtres vivants (racines, rhizomes, bactéries, champignons, puis insectes...)<br /></li></ul><p>Le temps que prend la formation du sol dépend grandement des conditions climatiques et de la nature des roches locales, mais en moyenne les plantes et les intempéries fabriquent 1 mm de sol par siècle. Pour faire 1 cm, il faut donc 1000 ans. Les roches-mères se divisent en 3 catégorie :</p><ul style="text-align: left;"><li>Les roches magmatiques (basalte via volcans, granit via remontée lente du magma)</li><li>Les roches sédimentaires, formées par l'accumulation de matériaux (calcaire via squelettes de coraux et coquillages, ou argiles, schistes et sables par érosion des continents)</li><li>Les roches métamorphiques, formées par la recristallisation des autres types après un passage en profondeur et donc l’exposition à chaleur et pression (gneiss...)</li></ul><p>Les argiles sont des particules extrêmement petites, qui offrent proportionnellement beaucoup de surface : c'est pour cette raison qu'elles ont la capacité d'absorber de grosses quantité d'eau. De plus, en raison de leur structure cristalline, les argiles ont tendance à être couvertes de charges électrostatiques, surtout négatives, et donc d'absorber toute sorte d'éléments nutritifs et de matières organiques. Notons qu'il y a des types d'argiles très différents et que ces propriétés ne sont pas valables pour toutes.</p><p>Le sol retiens les éléments nutritifs de 3 façons :</p><ul style="text-align: left;"><li>Par charge électrique. Les ions positifs de la plupart des nutriments sont retenus par les sols généralement chargés négativement, mais pas les ions positifs, comme le nitrate. </li><li>Sous forme d'atomes constituant les matières organiques (N, S et un peu P), qui seront libérés par la biodégradation.</li><li>Les minéraux constituant le sol (mais pas N) sont abondants mais peu solubles.</li></ul><p>Comment les sels s'accumulent-ils dans le sol ? En plus de l'origine maritime liée à la montée des eaux et la baisse du niveau des nappes phréatiques trop pompées, deux raisons : </p><ul style="text-align: left;"><li>De façon naturelle : si l'évapotranspiration de l'eau (via les plantes ou directement du sol) est supérieure à la pluviométrie, les excès de sels ne peuvent plus être drainés ou lessivés et donc s'accumulent.</li><li>De façon anthropique : l'irrigation apporte juste assez d'eau pour les plantes (eau qui sera évapotranspirée), mais pas assez pour lessiver les sels apportés avec cette même eau.</li></ul><p>Ah, et les haies comme coupe-vent : l'intérêt, ce n'est pas que d'éviter le vent lui-même, mais toute l'évapotranspiration qu'il cause. L'eau consommée par les haies est plus que compensée par ce rôle protecteur.</p><p>Certaines plantes adaptées à des milieux humides ont une belle astuce pour éviter l'asphyxie racinaire, comme les roseaux, les carex ou le riz : il y a à l'intérieur de leurs racines un tissu creux qui sert à faire circuler l'air.<br /></p>Nomichttp://www.blogger.com/profile/17488507832695413727noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2911403331156906769.post-75818755216214341762023-11-24T06:16:00.000+01:002023-11-24T06:16:24.374+01:00L'usage du monde - Nicolas Bouvier<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjlFbwTBs6qX6Ub0SJ61jR-YSi2obzVcAMCG2reWG3GEPQdgpz5mJ8q6-ucUq2yZkXEsZhkUW6WUH5lR5fETGavs7qnUIZjC9w4-oiTDgPla2ZsVRR-BfrSfcmQdeavbE65q-41lWxiPjWavFpWXkvWNgYkwBaUcfhdavnoqsgQ3T7Qhhxn9XowXTe_QgM/s1333/l'usage%20du%20monde.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="L'usage du monde - Nicolas Bouvier" border="0" data-original-height="1333" data-original-width="1000" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjlFbwTBs6qX6Ub0SJ61jR-YSi2obzVcAMCG2reWG3GEPQdgpz5mJ8q6-ucUq2yZkXEsZhkUW6WUH5lR5fETGavs7qnUIZjC9w4-oiTDgPla2ZsVRR-BfrSfcmQdeavbE65q-41lWxiPjWavFpWXkvWNgYkwBaUcfhdavnoqsgQ3T7Qhhxn9XowXTe_QgM/w240-h320/l'usage%20du%20monde.jpg" title="L'usage du monde - Nicolas Bouvier" width="240" /></a></div><p></p><p><b>L'usage du monde</b>, c'est un peu la quintessence du récit de voyage. Pas d'épopée vers les extrêmes à la <a href="https://lespagesdenomic.blogspot.com/2020/05/into-thin-air-tragedie-leverest-jon.html" target="_blank">Jon Krakauer</a>, pas non plus de perspective politique à la <a href="https://lespagesdenomic.blogspot.com/2019/12/hommage-to-catalonia-george-orwell.html" target="_blank">Orwell</a>. Nicolas Bouvier et son copain Thierry se contentent de partir vers l'Inde avec leur petite voiture, de l'argent pour quelques mois, leurs talents respectifs pour gagner leur vie en chemin (la peinture pour l'un et la langue pour l'autre), et voilà, à l'aventure pour un an et demi, via l'Iran et l’Afghanistan ; advienne que pourra.</p><p>Je ne vais pas mentir, ça m'a touché personnellement : Belgrade, Nis, la Macédoine, la Grèce, Edirne et Constantinople... Je suis passé par là moi aussi, et alors que l'auteur continue vers l'est, j'ai comme entraperçu une autre version de ma vie, où je me serai lancé moi aussi dans le voyage à long terme. Bien sûr, au début des années 1950, le monde était différent, les conditions plus rudes, et pour se lancer dans une telle épopée, il fallait une âme nomade d'une force rare. Pas d'internet, pas de portable, pas de virements bancaires, pas de cartes fiables, et des conditions d'une forte précarité dans les pays traversés, où... Où pourtant le français reste une langue internationale. La clé, et c'est frappant, c'est de parler aux gens. C'est en parlant, voire en rigolant, qu'on avance, qu'on apprend, qu'on s'occupe. Autant outil pratique que divertissement par défaut, la force de la parole et du simple contact humain apparait avec une intensité qui fait du bien. Moi-même, au cours de mes plus modestes voyages, j'ai péché par mutisme, et ce n'était pas que par inclinaison introvertie : à quoi sert de parler quand on peut tout faire via la technique ? On désapprend le lien. Heureusement, le voyage a contribué à me rappeler à la bonhommie.</p><p>L'essentiel, c'est que Nicolas Bouvier sait écrire. Il y a dans ce récit une puissante nonchalance, une folle distance : l'auteur décrit ses aventures les plus dangereuses, et ses rencontres les plus humainement touchantes, à la manière d'ombres lointaines, dans un imparfait qui relève de l'habitude, de la vérité générale. Pour aller là, on fait ci, on fait ça, on manque de mourir, puis on croise un vieux paysan au milieu de désert, et on retape le moteur pour la centième fois... Après tout, ce n'est que la peinture du monde, qui est déjà là, partout. En même temps, cette distance est accompagnée d'une intense curiosité pour les gens et leurs pays, d'une ouverture perpétuelle envers le possible et d'une grande intelligence dans les descriptions.</p><p>Ça se lit avec ce même mélange de distance et d'intimité, on se laisse porter par le flot de la prose, et de temps en temps, quand on ouvre l’œil après s'être assoupi, on se retrouve on ne sait trop où avec on ne sait trop qui ; il va falloir observer, écouter, parler.<br /></p>Nomichttp://www.blogger.com/profile/17488507832695413727noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-2911403331156906769.post-90464822153170807512023-11-20T18:57:00.004+01:002023-11-22T12:57:31.439+01:00La biodiversité amie du verger - Evelyne Leterme<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgQiqK5dNu7MjTUdOkF0Y1U9Hb3mVkn33uK-sFpCSxjcAm5esAqTF5SbOEzHpnw5Fp_A90I5EI3O0EyPsxstNywlC434E-c8IREV2M7x4-eNC2vOA1NvFNyog9LgEhvrVlzT7XN7wSk3c2DT8upu_eewUb71_M0Nhso9bqWohyphenhyphenaf1ToJE-3RJWAD9OjMoM/s1333/la%20biodiversit%C3%A9%20amie%20du%20verger.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1333" data-original-width="1000" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgQiqK5dNu7MjTUdOkF0Y1U9Hb3mVkn33uK-sFpCSxjcAm5esAqTF5SbOEzHpnw5Fp_A90I5EI3O0EyPsxstNywlC434E-c8IREV2M7x4-eNC2vOA1NvFNyog9LgEhvrVlzT7XN7wSk3c2DT8upu_eewUb71_M0Nhso9bqWohyphenhyphenaf1ToJE-3RJWAD9OjMoM/s320/la%20biodiversit%C3%A9%20amie%20du%20verger.jpg" width="240" /></a></div><p></p><p>Clairement une référence. De Evelyne Leterme, j'avais déjà lu <a href="https://lespagesdenomic.blogspot.com/2022/12/le-greffage-et-la-plantation-des-arbres.html" target="_blank">son livre sur la greffe</a>, <a href="https://lespagesdenomic.blogspot.com/2023/01/de-la-taille-la-conduite-des-arbres.html" target="_blank">celui sur la taille</a>, et surtout le <a href="https://lespagesdenomic.blogspot.com/2023/02/les-fruits-retrouves-patrimoine-de.html" target="_blank">superbe pavé sur les fruits retrouvés</a>. Ici, on fait face à une sorte de synthèse de 35 ans d'expérience, presque un mémoire. C'est très large sans aller trop loin dans la technique, riche en informations, et les nombreuses photos présentes ont le bon goût d'être utiles au propos. Mes quelques notes ne sont qu'un aperçu, on est vraiment face à un livre dense.<br /></p><p>Le constat est à nouveau dressé : le mouvement d'uniformisation des surfaces agricoles, qui a vu disparaitre nombre d'arbres et de haies, a eu des conséquences négatives, notamment sur l'érosion. Evelyne Leterme remonte un peu le temps, évoquant la domestication progressive des espèces fruitières au fil des millénaires, l’augmentation du calibre et de la qualité des fruits, sans compter leur adaptation à de nouvelles régions, et dresse un portrait des nombreuses pratiques qui voyaient les arbres cohabiter avec les cultures céréalières, potagères et viticoles. Les arbres drainaient l'eau trop abondante en saison humide, favorisaient la remontée de l'eau en saison sèche en décompactant le sol, assuraient une abondance de matière organique, protégeaient du vent ou du soleil et offraient des récoltes supplémentaires, sans compter du bois d’œuvre ou de chauffe.</p><p>On pense aux vergers
multi-étagés : vignes, fruitiers, céréales et légumes pouvant cohabiter,
du moins à une échelle non industrialisée. En Espagne, c'est la <i>huerta</i>, qui voit les vergers d'olivier associés aux cultures potagères variées, et en Italie la <i>coltura promiscua</i>,
où sur les coteaux escarpé cohabitent diverses strates pour optimiser
l'espace et limiter l'érosion à l'aide des racines des fruitiers. <br /></p><p>La vigne, notamment, a souvent été cultivée en lien avec les arbres, parfois à la façon d'une haute et étroite haie accrochée à des arbres en rang, à l'époque où elle n'était pas encore menacée par la plupart des maladies modernes qui l'affligent. Les traitements chimiques contribuent à renforcer les monocultures, dont celles de la vigne, car le traitement adapté à une espèce est souvent néfaste à une autre. <br /></p><p>Evelyne Leterme s'attache beaucoup à la haie fruitière, jusqu'à peut-être aller un peu loin dans une rationalisation arbitraire : un fruitier, 5 arbustes d'une même espèce rabattus, un fruitier, 5 arbustes d'une autre espèce, etc. Je retiens cependant ce rythme global de la haie fruitière traditionnelle, que j'espère bien pouvoir mettre en pratique dès que nous aurons pu nous débarrasser de notre horrible et énorme haie de cyprès. On y retrouve une production fruitière et une véritable fonction de haie, mais c'est sûr qu'il vaut mieux rabattre régulièrement la strate arbustive pour que l'air et la lumière puissent continuer à circuler. Il y a moyen d'adapter le système pour garder une partie de la strate arbustive pleinement productive avec grenadiers, noisetiers, amélanchiers, etc. Les haies contribuent à maintenir une très forte diversité de faune où les ravageurs ont tendance à être naturellement limités par la présence de leurs prédateurs. Il convient donc de créer sa haie en songeant à la diversité des ressources (abri, nourriture, fleurs, pollen...) qu'elle offre à la faune. Il faut différent types de feuilles, de bois, de fleurs, de fruits... En même temps, il ne faut pas idéaliser ces systèmes, certains ravageurs auront toujours des pics d'activité.<br /></p><p>On le sait, mais Evelyne Leterme le rappelle : la diversité variétale est importante pour éviter la consanguinité et permettre l'adaptation des espèce fruitières à un avenir incertain. Par exemple, sur 500 variétés commerciales de pommiers, la majorité est issue de seulement 10 variétés, notamment la Golden qui a une part démesurée dans la génétique des pommes commerciales. Ah, et ne pas oublier, pour notre terrain très argileux : l'importance des risques d’asphyxie racinaire, facteur trop souvent négligé car hors de portée des yeux.</p><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhS4ONxmLdohISgcdBHavUT6-9Ob4cQzyrRc64qcKKbTOID2PmLHnOoIF35cX_Mw6-vbpsRsZucBzUfVZavNkwBOamMu6HQUNUQGxvLFtVXH-ehOAmM8WFL05V0nBSAYit8drYi59uFBkld0hdpjwQI0JdexRyvipgk9U6VD-VfrrsQijLESTqKLZvaGvA/s1266/la%20biodiversit%C3%A9%20amie%20du%20verger%202.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img alt="La biodiversité amie du verger - Evelyne Leterme" border="0" data-original-height="1266" data-original-width="1000" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhS4ONxmLdohISgcdBHavUT6-9Ob4cQzyrRc64qcKKbTOID2PmLHnOoIF35cX_Mw6-vbpsRsZucBzUfVZavNkwBOamMu6HQUNUQGxvLFtVXH-ehOAmM8WFL05V0nBSAYit8drYi59uFBkld0hdpjwQI0JdexRyvipgk9U6VD-VfrrsQijLESTqKLZvaGvA/w253-h320/la%20biodiversit%C3%A9%20amie%20du%20verger%202.jpg" title="La biodiversité amie du verger - Evelyne Leterme" width="253" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><br /></td></tr></tbody></table>Nomichttp://www.blogger.com/profile/17488507832695413727noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2911403331156906769.post-59106810372326475372023-11-16T08:00:00.001+01:002023-11-16T08:00:00.151+01:00Fruitiers au jardin bio - Alain Pontoppian<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjB2mW1y8xW-ZdMyqzppfTN4hmamjjNsPTedJ6JjIS0Dwsrat6kYjiViuDGhmNU93E7jGRIKuEJ-D2qHkUCEkC0fGnNg7DtFsURRaja0QcswqsfT-85TX68aIc6O0_ABnWwICuSu8JblY7WCEW5fRu8fKfvSWs7n4d-kJh8THNllQgxlSX4UyOR4bjLbTU/s1333/fruitiers%20au%20jardin%20bio.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="Fruitiers au jardin bio - Alain Pontoppian" border="0" data-original-height="1333" data-original-width="1000" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjB2mW1y8xW-ZdMyqzppfTN4hmamjjNsPTedJ6JjIS0Dwsrat6kYjiViuDGhmNU93E7jGRIKuEJ-D2qHkUCEkC0fGnNg7DtFsURRaja0QcswqsfT-85TX68aIc6O0_ABnWwICuSu8JblY7WCEW5fRu8fKfvSWs7n4d-kJh8THNllQgxlSX4UyOR4bjLbTU/w240-h320/fruitiers%20au%20jardin%20bio.jpg" title="Fruitiers au jardin bio - Alain Pontoppian" width="240" /></a></div><p></p><p>Bon, c'est encore un des nombreux livres qui m'ont été donné (de force) par une voisine. Je crois que c'est le dernier de la pile dont je vais parler ici, les autres étant très brefs et n'apportant pas grand-chose de plus. Plutôt que de critiquer ce petit livre plutôt sympathique (qui tout de même parle de greffe sans évoquer la greffe anglaise), je vais en profiter pour réviser mon vocabulaire.<br /></p><ul style="text-align: left;"><li>Les <b>plantes dioïques</b> sont comme les humains : les fleurs mâles apparaissent sur des plants mâles et les fleures femelles sur des plants femelles (actinidia...). </li><li>Les <b>plantes monoïques </b>voient cohabiter fleurs mâles et femelles sur le même individu (noisetier, noyer châtaigner...).</li><li>Les <b>plantes hermaphrodites</b> ont des fleurs qui accueillent à la fois des étamines, organes mâles, et un pistil, organe femelle (pommier, poirier, prunier...).</li></ul><p>Mais attention, toutes les plantes <b>hermaphrodites </b>ne sont pas <b>autofertiles </b>: même si une plante a tous les bons organes sexuelles sur elle, il est possible et même probable qu'elle ne puisse pas se reproduire avec elle-même et qu'elle ait besoin d'un autre individu (et pas d'un clone greffé). Une telle plante est <b>autostérile</b>. Dans la nature, il est probable que ce soit une défense contre les dangers d'une certaine consanguinité. Les fruitiers domestiques contiennent, je crois, une plus grande proportion d'individus autofertiles car ils sont justement sélectionnés pour ce trait.<br /></p><p>Pour amener le pollen, porteur de spermatozoïdes, au pistil, porteur d'un ou plusieurs ovules :</p><ul style="text-align: left;"><li>Les plantes <b>anémophiles </b>utilisent le vent : beaucoup de pollen, car beaucoup de pollen égaré (noisetier, noyer, olivier).</li><li>Les plantes <b>entomophiles</b>, elles, se font jolies et nourrissantes pour accueillir les insectes.</li></ul><p>L'auteur précise, avec pertinence, que la plupart des fruitiers ne sont pas adaptés à un partage du sol avec un potager (sauf cas particuliers, comme un sol exceptionnel ou très humide peut-être). Les porte-greffes nanifiants facilitent les choses, par exemple les pêchers conviendraient, les poiriers sur cognassier et les pommiers sur porte-greffes très nanifiants. Les lianes et arbustes à petits fruits conviennent également. Je retiens que les boutures, que je pourrais être amené à faire à une certaine échelle, n'aiment pas les terrains lourds, qui favorisent l'accumulation de l'eau et donc le pourrissement du bois avant qu'il ne prenne racine. Il me faudrait sélectionner une zone et l'amender abondement avec de la matière organique (ce qui se fait dans tous les cas) et du sable (plus problématique), ou tout simplement ne pas m'embêter avec ça et me faire un coin à bouture optimisé avec substrat chauffé.</p><p>Ah, une dernière chose : les néfliers du japon, alias bibaciers, auraient normalement plusieurs pépins, parfois petits, et le fait de n'avoir qu'un seul gros pépin serait le trait d'une variété particulière, la bibace à un pépin. Pour l'instant, tout laisse à penser c'est un exemplaire de celui-là qui est au jardin, j'espère pourvoir confirmer l'année prochaine avec plus de fruits. <br /></p>Nomichttp://www.blogger.com/profile/17488507832695413727noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2911403331156906769.post-71716852430800141492023-11-12T07:44:00.045+01:002023-11-12T07:44:00.131+01:00Free Will - Sam Harris<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgdO_lGyTav_xo6qkc-8lb9yawl3Pu8N7jzVIyU8g4uGOmLIHb3pwlGbcjG2pA9eQDntT8E6pjTG7-aKNMVXJMr7-MUjd9Zp47uWubwGwyWIVkCqCJOREhp3FKkgFjP5BB5QHn0i2Urtr7yD7wvRcLLWc3a6bIkD5esJ64x0-dCruvXrZrz5S-TrhzQA6Q/s680/sam%20harris%20free%20will.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="Free Will - Sam Harris" border="0" data-original-height="680" data-original-width="450" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgdO_lGyTav_xo6qkc-8lb9yawl3Pu8N7jzVIyU8g4uGOmLIHb3pwlGbcjG2pA9eQDntT8E6pjTG7-aKNMVXJMr7-MUjd9Zp47uWubwGwyWIVkCqCJOREhp3FKkgFjP5BB5QHn0i2Urtr7yD7wvRcLLWc3a6bIkD5esJ64x0-dCruvXrZrz5S-TrhzQA6Q/w212-h320/sam%20harris%20free%20will.png" title="Free Will - Sam Harris" width="212" /></a></div><p></p><p>J'ai fortement envie de lire <b>Determined: A Science of Life without Free Will</b>, le dernier livre de Robert Sapolsky, auteur du très bon <b><a href="https://lespagesdenomic.blogspot.com/2020/01/behave-robert-sapolsky.html" target="_blank">Behave</a></b>. Donc, empli d'un fort regain de curiosité envers l'idée de libre arbitre, je me suis retrouvé à écouter <a href="https://www.youtube.com/watch?v=u45SP7Xv_oU" target="_blank">ce monologue de Sam Harris</a>, de la même façon que j'écoute toute sorte de podcasts en faisant d'autres trucs, notamment m'activer au jardin. J'ai été touché par une idée que je n'ignorais pas, mais qui ne m'avait jamais frappé de façon aussi consciente : le fait que la pensée, qui est à la base de l'identité et d'une potentielle impression de libre arbitre, <i>surgit de nulle part</i>. (De nulle part par rapport à notre conscience, pas par rapport à la chaine causale qui est nécessairement à son origine.) C'est un fait intimement vérifiable. Ça a l'air de rien, et pourtant : si on ne contrôle aucunement les pensées qui germent dans notre esprit, comment peut-on contrôler quoi que ce soit d'autre ? D'autant plus que ce sont les pensées qui causent le moi, et non l'inverse.<br /></p><p>Il y a quelques semaines je parlais de libre arbitre avec quelqu'un de très véhément. Cette personne avait une perspective extrêmement déterministe, peut-être plus encore que moi en un sens, mais son déterminisme radical restait culturel et psychologique. A mon sens, pour véritablement réaliser l'absence de libre arbitre, il convient de faire un pas de recul. En prenant en compte une perspective physique, on tire une croix sur l'essentiel des potentiels : on ne peut rien faire qui n'obéisse aux lois de la physique. Ensuite, en prenant en compte une perspective biologique, on réalise que l'intégralité des actions réalisées par les êtres vivants sont des adaptations à un contexte environnemental dans le but de survivre, se reproduire, et parfois assurer la survie de sa progéniture. A peu près tous les comportements sont des variations sur ces thèmes primaires, et <i>non</i>, ce n'est pas du libre arbitre que de choisir une stratégie de survie plutôt qu'une autre : la vie n'existe que parce qu'elle développe un vaste spectre de stratégies. Pour citer Nietzsche en première page du <b><a href="https://lespagesdenomic.blogspot.com/2019/11/le-gai-savoir-nietzsche_7.html" target="_blank">Gai Savoir</a></b> : « <i>J'ai beau considérer les hommes d'un bon ou
d'un mauvais œil, je ne les vois jamais appliqués qu'à une tâche : à
faire ce qui est profitable à la conservation de l'espèce.</i> » Ensuite, certes, viennent culture et psychologie. Mais même s'il existait (et je ne crois pas qu'il existe) un libre arbitre à ce niveau, même si chacun avait le <i>choix </i>entre être chrétien ou musulman, ambitieux ou désintéressé, manger du steak ou du tofu, on comprend que ce ne serait qu'une pâle ombre de l'idée de libre arbitre.</p><p>Revenons au petit livre de Sam Harris. On y retrouve pour l'essentiel la même chose que dans le monologue cité plus haut. L'intention de faire une chose plutôt qu'une autre ne trouve pas son origine dans la conscience, mais <i>apparait </i>dans la conscience. Nous ne savons pas ce que nous avons l'intention de faire jusqu'à ce que l'intention <i>apparaisse</i>.</p><p>Trois approches classiques en philosophie :</p><ul style="text-align: left;"><li>Le déterminisme : notre comportement est entièrement déterminé par un enchainement en causes.<br /></li><li>Le libertarianisme : notre comportement est entièrement déterminé par un enchainement en causes, mais le libre existe néanmoins, sur un plan situé en dehors de monde physique.<br /></li><li>Le compatibilisme : le libre arbitre est compatible avec la véracité du déterminisme.</li></ul><p>Sam Harris est éloquent dans ses arguments démontrant l'intenabilité du compatibilisme, et le livre étant déjà très dense, je ne vais pas les recopier. J’apprécie la façon dont il ne se lance pas dans de grands arguments philosophiques mais ancre ses arguments dans l'expérience de la subjectivité quotidienne.</p><p>Avant de conclure, un mot sur un argument commun : « si j'avais voulu, j'aurais pu choisir autre chose » (en parlant d'un récent petit choix du quotidien). Tout d'abord, d'où vient ce vouloir, ce choix ? La personne pourra rationaliser après coup, mais le fait est que ce choix apparait dans l'esprit comme venu de nulle part. Continuons : si on remonte le temps magiquement et qu'on retrouve la personne juste avant ledit choix, son état d'esprit sera nécessairement le même que quand le choix a été fait pour la première fois, et un état d'esprit donné ne peut mener qu'à un choix donné, ce qui enlève toute illusion de libre arbitre. Ceci dit, même si la personne pouvait faire un autre choix à partir du même état d'esprit, ce ne serait aucunement du libre arbitre, mais juste du chaos.<br /></p><p>« <i>Clearly, we can respond intelligently to the threat posed by dangerous people without lying to ourselves about the ultimate origins of human behavior.</i> » <br /></p>Nomichttp://www.blogger.com/profile/17488507832695413727noreply@blogger.com0