lundi 7 janvier 2019

La maison au bord du monde - W. H. Hodgson

La maison au bord du monde - W. H. Hodgson


Un classique du fantastique du début du siècle, cher à Lovecraft, que j'avais déjà lu et qui m'avait laissé une impression contrastée. Un vieil homme solitaire vit seul seul avec sa sœur, qui fait seulement de la figuration, dans une étrange maison isolée dans la campagne irlandaise. Et, bien entendu, il se passe des trucs bizarres.

C'est assez difficile de juger La maison au bord du monde tant l'ensemble est décousu. On peut découper le récit en trois parties principales, de taille croissante, en laissant de côté l'introduction qui met en place un classique prétexte de manuscrit trouvé. Déjà, une sorte de voyage dans un monde surréaliste où semblent exister des sortes de dieux, une réplique exacte de la maison et des créatures porcines. L'écriture n'est pas assez développée pour rendre l'ensemble vraiment prenant, et le fait que le narrateur soit sur des rails (littéralement : il ne contrôle pas ses mouvement et se laisse porter) n'aide en rien. Ensuite, la partie la plus prenante : l'attaque de la maison par les créatures porcines suivie de l'exploration des profondeurs. C'est plus classique, mais bien mené : on a une véritable impression de siège, le narrateur essayant désespérément de repousser l'assaut dans une demeure aux multiples entrées. Et surtout, sa sœur ne perçoit pas la menace, et semble avoir peur de lui, de le considérer comme fou : une touche habile qui excite la curiosité. Ensuite, l'exploration des souterrains est dans la même veine, et rend curieux pour pour la suite. Mais la troisième partie déjoue toutes ces attentes. A la manière de Wells dans La machine à explorer le temps, Hodgson envoie son narrateur se balader dans un temps accéléré pour contempler la fin de toutes choses dans les milliards d'années à venir, et plus encore. Étonnamment, cela fait penser à ce qu'un auteur moderne comme Stephen Baxter peut faire, dans Temps par exemple. Mais c'est très long, et encore une fois, l'écriture ne parvient à être assez précise ou grandiose pour laisser plus qu'une impression un peu floue.

Alors, au final, La maison au bord du monde laisse un peu pantois. On voudrait que ce soit mieux, plus abouti, plus peaufiné, mais néanmoins, on ne peut s'empêcher de respecter ce petit livre bizarre et ambitieux.

214 pages, 1910, le livre de poche

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