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mardi 7 septembre 2021

3zekiel - Peter Cawdron

3zekiel - Peter Cawdron

3zekiel (2019) est le roman le plus acclamé de Peter Cawdron sur Goodreads. Wherever seeds may fall, Anomaly et Xenophobia n'étaient dans l'ensemble pas très brillants, mais je me suis entêté car le focus de l'auteur sur le thème du premier contact avait malgré tout réussi à m'accrocher. Mais là, ça devient pénible. Il y a sans doute un roman sympathique caché quelque part dans 3zekiel, un roman bien plus court, bien plus maitrisé. 

En Afrique, des aliens silencieux s'apprêtent à descendre sur Terre via un ascenseur spatial. Bizarrement, ils ont choisi un coin paumé au milieu du Congo. Le narrateur est le fils d'un missionnaire et se retrouve embarqué dans l'aventure avec un scientifique et un Navy SEAL. Les aliens se révèlent être une mission automatisée, et les méchants russes veulent tout faire sauter. Bof. Le pire, c'est l'écriture : la trame étant assez maigre, l'auteur rempli avec du vide. Vraiment, je ne comprends pas comment qui a déjà lu quelques livre de SF peut ne pas avoir envie de sauter deux paragraphes sur trois tant c'est creux.

Exemple : nos héros échappent de justesse à une embuscade des russes d'une façon improbable. Ils s'enfuient et pansent leurs blessures. Peu après, ils échappent de nouveau à une embuscade des russes d'une façon encore plus improbable. Puis ils pansent leurs nouvelles blessures. Avec beaucoup de blabla en prime. Mais pourquoi ? C'est tellement foireux comme narration, et c'est tellement évident que c'est foireux. J'ai lu la majorité du roman en diagonale, porté simplement par une certaine curiosité envers la résolution. Dans tous les cas, peu importe la résolution : difficile de lui donner la moindre force avec une écriture pareille, une écriture qui rame péniblement 10 pages derrière mon attention impatiente.

samedi 4 septembre 2021

Xenophobia - Peter Cawdron

Xenophobia - Peter Cawdron

Xenophobia (2013), un autre roman du prolifique Peter Cawdron, auteur du médiocre Anomaly (2011) et du sympathique Wherever seeds may fall (2021). Encore une histoire de premier contact, donc. Cette fois, c'est en Afrique : une médecin de MSF se retrouve isolée avec une bande de marines alors que les forces des Nations Unies se retirent après la confusion causée par l'arrivée en orbite d'un énorme vaisseau alien. Isolés, nos héros n'ont accès aux infos que sporadiquement, par la radio. Les aliens font des trucs d'alien, et nos héros se retrouvent, par le hasard de la guerre, confrontés à l'une de ces créatures, capturée par des rebelles africains.

Bof bof. Comme d'habitude, l’aspect humain est complètement foireux, et je ne vais pas m'embêter à énumérer les problèmes de ce côté. Je suis là pour les aliens, pour le premier contact, et je suis prêt à être tolérant pour le reste si les idées centrales sont percutantes. Ces idées, dommage qu'elles soient entourées d'autant de narration un peu superflue (j'ai sauté des pages), mais il y a néanmoins du bon. Le milieu du roman, quand nos deux héros sont confrontés un alien, puis forcés à cohabiter et à collaborer avec lui, est certainement le moment le plus efficace. La confrontation avec l'inconnu fonctionne, l'alien est vraiment alien, et on s'interroge sur sa nature et les motivations de son espèce.

Dommage que la fin, en plus d'être rendue confuse par une écriture maladroite, sombre dans la moralisation bas de gamme. Les humains sont violents, ils ne prennent pas soin de leur planète, blablabla. Pas subtil pour un sou. Mais pas grave, notre héroïne parvient néanmoins à changer l'avis des aliens (qui voulaient domestiquer ces humains tumultueux) en leur faisant un beau discours sur l'auto-détermination qui valorise la "raison". Ce qui est complètement stupide, la "raison" n'est pas un argument, puisque la position des aliens (donner un coup de pouce évolutionnaire) peut elle aussi être jugée raisonnable.

Néanmoins, je vais m’entêter à lire d'autres romans de Peter Cawdron. L'écriture simpliste fait que ça se mange très aisément, et qu'y puis-je, je suis comme l'auteur un peu obsédé par ces thématiques. Il arrive à titiller ma curiosité, et c'est déjà pas mal.

lundi 1 mars 2021

Anomaly - Peter Cawdron

Anomaly - Peter Cawdron

Anomaly (2011) est un roman de Peter Cawdron qui précède de 10 ans le sympathique Wherever Seeds May Fall. Et ça se sent : le tout fait très, très amateur. Aussi, à ne pas confondre avec L'Anomalie d'Hervé Le Tellier, bien qu'il s'agisse de la même histoire de base : une anomalie bizarre vient provoquer les humains, et ceux-ci réagissent un peu bêtement.

Disons-le clairement : d'un côté, Anomaly est plutôt un mauvais roman, mais de l'autre, je l'ai lu jusqu'au bout sans me forcer. La raison, c'est que l'idée centrale fonctionne très bien et parvient vraiment à attiser la curiosité. L'anomalie qui débarque à New York juste devant les Nations Unies est très visuelle : c'est une énorme sphère parfaite qui s'est appropriée une petite partie de la surface terrestre. Les morceaux de trottoirs et de bâtiments qui s'y trouvent cessent d'obéir à la gravité terrestre et entament une rotation particulière, à la façon d'une planète, et en faisait toujours face à une galaxie lointaine. Les scientifiques entreprennent d'essayer de communiquer avec l'entité, notamment en faisait des échanges d'éléments du tableau périodique, qui se complexifient petit à petit, et ainsi donnent une idée du niveau technique de l'humanité en fonction de quels éléments lui sont inaccessibles. C'est assez classique, rien de vraiment dingue, mais j'aime cette simple et pure confrontation à l'inconnu. La sphère est aussi un puissant ancrage visuel pour la narration.

Par contre, tout le reste laisse à désirer. C'est une longue série de clichés et de maladresses narratives. Le héros qui se met régulièrement déblatérer de l'exposition artificielle, le même héros qui trouve tout seul la solution à la plupart des problèmes posés par l'anomalie alors qu'il est prof des écoles, le fait qu'on le laisse intégrer tout naturellement l'équipe de recherche, son amourette insipide avec une journaliste qui fait office de regard naïf à qui il peut exposer (c'est-à-dire exposer au lecteur) comme à un gamin des idées parfois simplistes... Je pourrais continuer longtemps.

Bref, un petit roman extrêmement amateur et maladroit qui renferme cependant les graines du sense of wonder de la confrontation avec l'inconnu incompréhensible. Peter Cawdron m'a montré avec Wherever Seeds May Fall qu'il s'était amélioré depuis, alors je pourrais me laisser tenter par d'autres de ses romans, d'autant plus que son obsession pour le thème du premier contact, traité avec un certain focus, ne me laisse pas indifférent.

vendredi 26 février 2021

Wherever Seeds May Fall - Peter Cawdron

Wherever Seeds May Fall - Peter Cawdron

Wherever Seeds May Fall (2021) Peter Cawdron est une variation intéressante sur thème du premier contact. L'auteur, qui publie pas mal de façon indépendante, est coutumier du thème, puisqu'en dix ans, il a publié plus de dix romans qui l'explorent. Pour dire les choses simplement : ce n'est pas mal du tout, et je vais sans doute aller jeter un œil à ses autres bouquins. Finalement, la plus grande faiblesse de Wherever Seeds May Fall, c'est sans doute de devoir vivre dans l'ombre de Liu Cixin et de sa trilogie du Problème à trois corps, qui examine les mêmes idées (l'hypothèse de la forêt sombre) avec une virtuosité difficilement égalable. Le roman de Peter Cawdron en est d'ailleurs inspiré, il le dit lui-même.

Une comète arrive dans le système solaire, mais elle a l’étrange habitude de ricocher sur les géantes gazeuses pour décélérer... Voilà qui n'est pas très naturel. On suit surtout deux personnages qui se retrouvent conseillers du président des USA, l'un représentant la perspective militaire, et l'autre, la perspective scientifique. Viennent s'ajouter deux autres points de vue : celui d'Andy, streamer indépendant de la droite américaine et ersatz d'Alex Jones, et celui d'un pêcheur mexicain. Si le premier est tout à fait pertinent et permet de se pencher sur le complotisme et les problèmes de communication autour des faits scientifiques, le second est plus... superflu : il prend pas mal de pages pour, on le comprend rapidement, servir de perspective subjective à un évènement qui n'avait pas particulièrement besoin de cette perspective.

C'est d'ailleurs un fait récurrent : ce roman m'a particulièrement fait réaliser à quel point je suis impitoyable envers la narration que je juge superflue. Par exemple, une fois que je comprends à quoi sert la perspective de ce pêcheur, je lis les chapitres qui le concernent en diagonale, car c'est comme si j'avais de l'avance sur la narration : je sais où elle va et le chemin pour y arriver n'a rien de captivant en soi. Même chose avec la scène finale, le sauvetage dans l'espace : je sais à l'avance que les personnages vont retourner sur Terre à peu près vivant, et je me fous des détails, ce n'est pas comme si je n'avais jamais lu/vu des dizaines de scènes similaires.

Malgré quelques faiblesses, donc, le récit m'a tout à fait intéressé. Il y quelques retournements de situations bien pensés, notamment quand les personnages se rendent compte que le "vaisseau" alien compte utiliser la Terre de la même façon que les géantes gazeuses, c'est-à-dire comme un amortisseur pour ralentir, avant d'utiliser Venus similairement, pour ensuite revenir vers la Terre qui, par sa rotation autour du soleil, sera à nouveau dans une position abordable. (J'aime aussi l’hypothèse de l'alien n'étant qu'une sonde automatique, comme celles envoyées dans l'espace par les humains.) Et bien qu'elle ne soit pas hautement originale, la révélation finale est aussi parvenue à être une vraie surprise, notamment parce qu'elle va à l'encontre de l’idéalisme scientifique professé par l'un des deux personnages principaux et, finalement, en un sens, confirme la position des complotistes. Or, le lecteur de ce genre de ce genre de littérature se range certainement du côté de la science contre les complotistes, cette pirouette a donc un petit côté méta. Par contre, cette révélation finale est narrativement mal exploitée : les aliens se révèlent soudainement être une menace, mais l'auteur commet le pécher d'expliquer au lieu de montrer. En gros, les personnages expliquent la menace, mais cette menace n'est jamais concrétisée par des actions. Dommage.

Je suis donc un peu sévère envers Wherever Seeds May Fall, mais au final, j'ai l'intention de lire d'autres romans de l'auteur, et peut-être même la suite de celui-ci quand elle paraitra, ce qui est un grand compliment. Les quelques faiblesses sont pardonnables tant ça se lit bien, et on retient surtout les bonnes idées.