Anomaly (2011) est un roman de Peter Cawdron qui précède de 10 ans le sympathique Wherever Seeds May Fall. Et ça se sent : le tout fait très, très amateur. Aussi, à ne pas confondre avec L'Anomalie d'Hervé Le Tellier, bien qu'il s'agisse de la même histoire de base : une anomalie bizarre vient provoquer les humains, et ceux-ci réagissent un peu bêtement.
Disons-le clairement : d'un côté, Anomaly est plutôt un mauvais roman, mais de l'autre, je l'ai lu jusqu'au bout sans me forcer. La raison, c'est que l'idée centrale fonctionne très bien et parvient vraiment à attiser la curiosité. L'anomalie qui débarque à New York juste devant les Nations Unies est très visuelle : c'est une énorme sphère parfaite qui s'est appropriée une petite partie de la surface terrestre. Les morceaux de trottoirs et de bâtiments qui s'y trouvent cessent d'obéir à la gravité terrestre et entament une rotation particulière, à la façon d'une planète, et en faisait toujours face à une galaxie lointaine. Les scientifiques entreprennent d'essayer de communiquer avec l'entité, notamment en faisait des échanges d'éléments du tableau périodique, qui se complexifient petit à petit, et ainsi donnent une idée du niveau technique de l'humanité en fonction de quels éléments lui sont inaccessibles. C'est assez classique, rien de vraiment dingue, mais j'aime cette simple et pure confrontation à l'inconnu. La sphère est aussi un puissant ancrage visuel pour la narration.
Par contre, tout le reste laisse à désirer. C'est une longue série de clichés et de maladresses narratives. Le héros qui se met régulièrement déblatérer de l'exposition artificielle, le même héros qui trouve tout seul la solution à la plupart des problèmes posés par l'anomalie alors qu'il est prof des écoles, le fait qu'on le laisse intégrer tout naturellement l'équipe de recherche, son amourette insipide avec une journaliste qui fait office de regard naïf à qui il peut exposer (c'est-à-dire exposer au lecteur) comme à un gamin des idées parfois simplistes... Je pourrais continuer longtemps.
Bref, un petit roman extrêmement amateur et maladroit qui renferme cependant les graines du sense of wonder de la confrontation avec l'inconnu incompréhensible. Peter Cawdron m'a montré avec Wherever Seeds May Fall qu'il s'était amélioré depuis, alors je pourrais me laisser tenter par d'autres de ses romans, d'autant plus que son obsession pour le thème du premier contact, traité avec un certain focus, ne me laisse pas indifférent.
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