David Holmgren est le cofondateur de la permaculture avec Bill Mollison, auteur notamment de l'excellent et enthousiasmant Introduction à la permaculture. Je me suis dit qu'il serait bon d'aller voir du côté de l'autre cofondateur, ça ne pouvait qu'être intéressant. Triste erreur. Je n'ai lu que 260 pages (sur plus de 600) de Permaculture : Principes et pistes d'action pour un mode de vie soutenable, et je ne crois pas pouvoir en avaler plus. Dommage, j'avais pris la peine d'aller en libraire l'acheter en belle édition physique, histoire de me constituer une bibliothèque pratique sur le sujet.
Déjà, c'est terriblement, atrocement verbeux. Les pages s’enchainent et ça ne parle de rien. Que dalle. De longues et grandes phrases vides et banales qui se donnent l'apparence de la profondeur. Ça me rappelle la fac. Les 80 premières pages auraient dû en faire 10. De plus, Holmgren plonge la tête la première dans une bouille mystique à laquelle Bill Mollison ne s'était heureusement pas frotté. Il essaie péniblement de marier approche rationnelle et approche spirituelle... Ça ne prend pas. Déjà, il dit du bien du gourou Rudolf Steiner et de sa doctrinale et pseudo-scientifique biodynamie. J'avais déjà été agacé par cette complaisance avec la biodynamie dans Le basique de la permaculture, mais là, c'est d'un autre niveau.
Le clou est enfoncé par un atroce schéma qui représente le pire de l’esbroufe intellectuelle. Du mauvais côté du schéma, celui de "l'union destructrice entre la religion et la science", on trouve les grandes religions, mais aussi le darwinisme par exemple... Du bon côté, celui de "l'union créatrice entre la religion et la science", on trouve le New Age, la "spiritualité indigène", les "fois modernes inclusives" (?), le bouddhisme et le taoïsme (apparemment des "métareligions"), la psychologie jungienne (ah), l'hypothèse Gaïa (mouais), la cybernétique (?!), la mécanique quantique (?!!)... Le pire est à venir. La pièce centrale de l'union "créatrice" entre la religion et la science, c'est la "science spirituelle de Steiner", et la pièce centrale de l'union "destructrice", c'est... le nazisme ! Quoi, Steiner est génial et le nazisme c'est pas bien ? Mais qu'est-ce que ce que c'est que ce charabia ? Où est la permaculture ? Comment je suis censé prendre quoi que ce soit au sérieux dans ce bouquin après une telle purée ?
On retrouve cette même impression de vacuité flasque dans le reste du texte. Il y a peut-être des choses intéressantes, mais elles sont noyées dans le blabla. Après 260 pages, je ne retiens pas grand chose d'autre que des errements mystiques et quelques généralités vagues et banales sur l'écologie. Je vais retourner sur des livres plus sensés comme La Forêt-jardin de Martin Crawford.
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