mardi 23 octobre 2018

Le Dhammapada (Les dits du Bouddha)


Le Dhammapada (Les dits du Bouddha)

Petite introduction au bouddhisme avec un texte fondateur. Le Bouddha n'aurait rien écrit, ces aphorismes en vers auraient été transmis par la tradition orale pendant quelques siècles avant d'être finalement figés. Pour le contenu, eh bien c'est une exhortation à l’ascèse, l'ascèse permettant d'atteindre un état transcendantal de connaissance et de délivrance. On y retrouve les classiques, c'est à dire l'éloignement du monde physique et la quête du bonheur par auto-limitation, mais c'est assez mystique, il y a derrière tout ça un panthéon divin, des choses qui se rapprochent du paradis à l'enfer. Ainsi, j'ai pris moins de plaisir à lire le Dhammapada que les textes du Tao comme le Tao Te King ou le Vrai Classique du vide parfait, qui, bien que mystiques, ne semblent pas aussi clairement religieux.

J'ai été intéressé par la notion de sage, qui, en sanskrit, peut être divisée en plusieurs termes au sens différent. Je reproduis les mots sans les accents particuliers, que je ne sais pas comment inclure. (p.20/21)
  • Medhavi. Le savant, l'intelligent, le subtil, qui s'appuiera sur la connaissance dialectique, par exemple les mathématiques ou la physique, qui pourront le conduire à la connaissance profonde des phénomènes.
  • Dhira / Dhiro. Le ferme, stable, invariable, solide. C'est l'ascète inébranlable, quoi qu'il arrive, quelle que soit l'influence des autres, des phénomènes. 
  • Pandita / Pandito. L’érudit, le connaisseur des textes dont il a compris la profondeur métaphysique, l'au-delà des mots. Il avancera par la connaissance des textes, des langues, la signification des mots, pour passer, évidement (je cite le préfacier), au-delà des mots et des expressions.
  • Muni. Le silencieux. L'ascète silencieux et solitaire, demeurant en solitude, loin des influences du monde.
  • Rsi (prononcer Rishi). Celui qui est doué de pouvoir de pénétration intuitive, l'inspiré, l'anachorète. Il va directement au transcendantal, son intuition étant vive et profonde. 

« J'ai des fils, j'ai des biens », ainsi le fou se tracasse. En vérité, lui, lui-même, n'est pas à lui ; à qui les fils ? à qui les biens ? (62)
Le contentement dans les plaisirs des sens ne s'élève pas d'une pluie de pièces d'or. De petite douceur, mais douloureux sont les plaisirs des sens. Connaissant cela, l'homme sage ne trouve aucun délice même dans les plaisirs célestes. Le disciple du Pleinement Éveillé se réjouit dans la destruction de la soif. (186/187)
Et, pour finir un aphorisme qui ressemble fort à ce que raconte Épicure, je pense notamment à la huitième maxime.
Si, en renonçant à quelque bonheur léger, on peut obtenir un plus grand, que l'homme sage renonce au plus petit considérant le plus grand bonheur. (290)

224 pages, albin michel

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