mercredi 10 octobre 2018

Ce monde est nôtre - Francis Carsac


Ce monde est nôtre - Francis Carsac

J'ai cru au début que j'allais abandonner ce livre au bout de quelques pages. C'est mal écrit, l'exposition est laborieuse, c'est plein de noms propres fantaisistes, fausse bonne idée pour faire du worldbuilding. Mais je m'accroche, parce que l'intrigue offre de bonnes prémices. A la façon de la Culture de Iain Banks ou de Il est difficile d'être un Dieu des frères Strougatski, des représentants d'une civilisation interstellaire viennent sur une planète moyenâgeuse pour faire régner l’ordre et la justice avec plus ou moins de subtilité. L'idée, c'est qu'il y a là trois races à peu près humaines qui revendiquent la planète. Les premiers, de belliqueux féodaux. Les seconds, des basques (oui!) qui jouent à la belote et vivent de façon pastorale. Les troisièmes vivent encore à l'âge de pierre mais semblent être là depuis plus longtemps que les autres. Alors, à qui doit revenir cette planète ?

Ce point de départ sympathique, à part quelques courts moments, n'est jamais exploité : le roman se contente le plus souvent d'être un banal récit d'aventure agrémenté de longues scènes de bataille sans intérêt. On peine d'autant plus à accrocher que ces ambassadeurs venus d'une civilisation intergalactique de 50000 mondes devraient avoir une technologie qui ferait d'eux des dieux, et semblent souvent se comporter avec un amateurisme confondant, du genre : Coucou, on vient de l'espace, comment ça va ici ? Et ce n'est pas l'histoire d'amour qui va sauver quoi que ce soit, au contraire : « Oh ! Akki, pourquoi faut-il que je sois Duchesse de Bérandie, et vous coordinateur galactique ? Pourquoi ? »

283 pages, 1962, l'arbre vengeur

3 commentaires:

  1. C’est marrant, nous n’avons pas du tout la même lecture de ce livre. Il ne m’a pas échappé qu’il avait des défauts mais la réflexion qu’il propose m’a semblé nécessaire. Cela dit, je n’ai lu aucune des références que vous nommez. Elle me manquent probablement pour mettre ce texe-ci en perspective.

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    1. En effet. Mais même sans parler de qualité littéraire, vous dites : « Bien des politiques, bien des citoyens pourraient lire ces pages et en prendre de la graine. » Mais ce qui est marrant, c'est que la morale du bouquin, c'est que les sociétés différentes ne peuvent pas cohabiter sans s'entretuer, non ?

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    2. Ce n’est pas comme ça que le grand naïf utopiste qui sommeille en moi le voit. Sa vision du futur extrapole la tendance actuelle et il nous alerte sur la manière dont les choses pourraient tourner si personne n’y prend garde. Mais j’aime à penser que nous ne sommes pas condamnés à une situation aussi extrême.

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