mercredi 20 septembre 2017
Rax (Le crépuscule des mondes 1) - Michael G. Coney
Sur une lointaine colonie humaine, la guerre gronde, à l'horizon. Le jeune Pastour ne s'en soucie guère. Ses parents l’emmènent en vacance sur une petite ville côtière, comme chaque année, et il va retrouver la fille qui titille ses hormones toutes fraiches. Mais la guerre se rapproche, et la vie quotidienne se transforme lentement mais inévitablement.
L'écriture de Michael Coney est d'un classicisme parfois frustrant, mais efficace. Par contre il y a une maladresse qui brise l'immersion. Ce monde lointain étant redouté pour le froid mortel de ses nuits, ses habitants utilisent le verbe congeler et ses diverses variantes comme un juron. L'auteur, très fier de sa trouvaille, la place toutes les dix lignes, ou presque. C'est comme si les personnages parlaient en disant en permanence putain ou salaud. On s'en lasse vite. Sinon, on se laisse aisément prendre dans ce qui est en bonne partie une "simple" histoire d'adolescence. Le narrateur s'engueule avec des parents qui ne le comprennent pas, il se cherche une place parmi ses pairs et dans la société en général, il apprend les mystères de l'amour avec la jeune... Prunelles-d'or. Vraiment ? Pourquoi pas Joli-cœur, ou Rose-printanière ? La principale caractéristique des jeunes filles semble d’ailleurs être qu'elles veulent que le narrateur leur dise qu'elles sont jolies. Ce n'est pas toujours très subtil, notamment quand le narrateur dit des choses comme « Oh la la, je prends conscience de moi-même en tant qu'individu, mais comment trouver ma place dans ce monde ? » Et je n'exagère quasiment pas.
Bref, j'ai eu envie de stopper ma lecture à mi-chemin, mais je me suis laissé emporter par le rythme et l'univers. Et j'ai bien fait, vraiment. Vers la fin, tout change. Brutale rentrée dans le monde adulte. Le ton devient terriblement sombre, et tout ce qui avait été construit dans la majeure partie du roman est balayé, ou presque. Pour Pastour, c'est la perte totale de foi dans le monde des grands, dans la société hiérarchique. Puis, dans les dernières lignes, une touche d'espoir est délicatement ramenée. Le salut ne vient pas de l'homme et de ses institutions, mais de ce qui n'est pas humain.
1975, Bragelonne
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