The Whisperer in Dissonance (2014) de Ian Welke est un roman court qui ne commence pas trop mal. Annie, comme beaucoup d'autres gens, subit une épidémie d’insomnie. Au fur et à mesure que le sommeil s'envole, le réel part en vrille autour d'elle. C'est l'occasion de quelques passages pertinents sur l’aliénation par le travail et l'isolation sociale. Elle se fait exploiter par des patrons impitoyables et doit subit des collègues plus que lourds, sans rien pouvoir y faire, la faute au besoin basique d'avoir un revenu. Son semblant de vie sociale ne survit que grâce aux réseaux sociaux, c'est dont un évènement majeur quand une sorte de virus semble prendre contrôle du web du jour au lendemain. C'est d'autant plus problématique quand le virus s'empare des rêves, puis du réel.
Si The Whisperer in Dissonance (dont le titre est un pastiche de The Whisperer in Darkness de Lovecraft) m'a suffisamment intrigué pour que j'aille jusqu'au bout, j'ai vu venir de loin son problème principal. L'auteur commet un péché hélas très fréquent dans la littérature fantastique. Dans sa description d'un réel qui subit les assauts de forces inconnues, il écrit ce qui fait bien sur le moment, au mépris de toute cohésion interne. Alors certes, on passe de bizarrerie en bizarrerie, la curiosité est attisée, on se demande où l'auteur veut en venir... Mais, bien sûr, la triste vérité, c'est que tout ça ne mène strictement nulle part. Juste une suite de points d'interrogations sans réponses. Si l'auteur ne transmet pas les réponses aux questions qu'il pose, le lecteur est en droit de penser qu'il ne les connait pas et que le bouquin est une arnaque. Cette paresse narrative est impardonnable. Ce n'est pas la conclusion, très dystopie pour ados, une bande de rebelles contre de méchants oppresseurs, qui vient arranger ça.
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