vendredi 7 octobre 2016
Annihilation - Jeff Vandermeer
J'ai un peu de mal à comprendre le succès de ce bouquin. Sur la quatrième de couverture sont cités Kubrick et Lovecraft. Kubrick, bon, c'est sans doute par rapport au coté perché de la fin de 2001, mais cette comparaison ressemble un peu à une insulte envers le réalisateur. Lovecraft, oui, son influence est clairement là, mais d'une façon qui me donne juste envie de retourner lire ses nouvelles. Annihilation doit plus à Stalker auquel il emprunte le concepts de la Zone (ici c'est la Zone X), ou, plus récemment, à l'excellent Monsters de Gareth Edwards.
Une équipe de quatre femmes est envoyée explorer la Zone X, dont on ne saura jamais grand chose. Le mystère, le flou, pourquoi pas, encore faut-il provoquer l’intérêt du lecteur. Première chose, les interactions entre les personnages. Totalement à coté de la plaque. On n'y croit pas une seconde, les quatre femmes en viennent rapidement à s'insulter, puis à s'entretuer, rien que ça, sans qu'on comprenne vraiment pourquoi. Quand on a quatre personnages, et qu'on les fait s'entretuer, il vaut mieux avoir de bonnes raisons, non ? L'exploration de la Zone. Ben il ne se passe vraiment pas grand chose. Ballade à droite, ballade à gauche, tiens un p'tit monstre, oh un puits plongeant dans d'effrayantes profondeurs ténébreuses, etc, avec un autre monstre au fond... Encore une fois, pourquoi pas, mais le fait est que ça ne fonctionne pas du tout. Par exemple, le monstre du puits écrit des phrases bizarre sur les murs. Ça a l'air important puisque l'auteur n’arrête pas d'en parler, mais on ne comprendra jamais le pourquoi de la chose. Dans le même genre, dans un phare pas loin, il y a un énorme tas de carnets laissés par de précédentes expéditions. Mais pourquoi ? Sérieusement, pourquoi laissent-ils tous leurs carnets là ? Et pourquoi la narratrice fait de même à la fin ? Tiens, la narratrice, parlons-en. Elle n’arrête pas, pendant des pages et des pages, de raconter sa vie qui peut se résumer par "je suis très solitaire et j'aime la biologie, et au fait, je suis très solitaire." Elle prend une place énorme dans le récit, à vrai dire, elle est le récit. En résumé, toutes les tentatives de Jeff Vandermeer pour créer une ambiance oppressante et horrifique tombent absolument à plat, et ce qui pourrait captiver, comme la simple exploration d'une nature bizarre, est pollué par une narratrice juste... ennuyeuse.
222 pages, 2014, au diable vauvert
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