jeudi 14 juillet 2022

Fortress of Solitude (Doc Savage) - Lester Dent

Fortress of Solitude (Doc Savage) - Lester Dent

Fortress of Solitude est le soixante-huitième (!) roman de la série pulp Doc Savage et a été originellement publié en 1938. Surprise : ça reste bien sûr du pulp simpliste, mais c'est mieux que les deux précédents volumes que j'ai pris le temps de lire. D'ailleurs, c'est je crois le roman de la série le mieux noté sur Goodreads.

Les choses qui fonctionnent sont faciles à identifier. Déjà, comme le fera plus tard un autre auteur de pulp, Ian Flemming, dans From Russia With Love, Lester Dent consacre le début de son roman à la mise en scène de son grand méchant. Et c'est efficace : John Sunlight est un bon méchant. Ses capacités restent un peu floues, mais ce n'est pas vraiment un problème narratif car, comme dans le genre horrifique, c'est la suggestion qui fait le plus gros de travail. Après cette introduction, l'auteur reviendra en détail vers John Sunlight, notamment avec cette excellente scène où, afin d'ourdir ses viles machinations, il convoque de puissants hommes d'état des Balkans à la façon d'un recteur qui convoque des étudiants dissipés. Une autre scène, vers la fin, voit John Sunlight déjouer les plans de Doc Savage avec une aisance qui parvient à choquer ce dernier. Bref, de bons morceaux de narration qui réussissent à créer tension et enjeux.

Ce qui contribue aussi, c'est l'étonnante vulnérabilité de Doc Savage. La fortress of solitude du titre, c'est celle de Savage, c'est sa retraite paisible et cachée... et c'est aussi en utilisant les horribles trésors qui s'y cachent que Sunlight parvient à accomplir ses méfaits. Savage est donc plus que jamais responsable, sans compter que le méchant viole au passage sa plus profonde intimité, ce qui donne au Doc une vraie couche d'humanité. De plus, il me semble qu'il y a moins d'action vaine et plus de moments utiles narrativement, comme par exemple cette scène où Sunlight se venge d'un de ses ennemis d'une façon qui (on l'apprendra plus tard) prépare ses plans à venir. Fortress of Solitude ne va donc pas jusqu'à transcender son statut de pulp écrit en rafale, mais il représente un exercice réussit dans ce style.

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