jeudi 8 décembre 2016

Phare 23 - Hugh Howey


Phare 23 - Hugh Howey

Hugh Howey m'avait moyennement convaincu avec Silo, mais le thème de ce petit roman me donnait très envie. Un mec solitaire, complétement isolé dans une balise spatiale, au milieu du grand vide. Deux constatations s'imposent pour commencer. Déjà, le roman est divisé en cinq parties qui, de toute évidence, ont été publiées épisodiquement. Du coup, au début de chacune, on a un petit résumé des précédentes. Bon, ce n'est pas trop gênant, mais pourquoi ne pas prendre un peu de temps pour lisser tout ça à l'occasion de la publication en un seul volume ? Ensuite, malgré la quatrième de couverture qui nous vend un récit de « l'infinie solitude des confins de l'espace », ce n'est pas trop ça. Le narrateur n'est quasiment jamais tout seul, il y a même un passage incroyable dans ce petit coin de la galaxie. A tel point qu'en étant soi disant totalement isolé, il arrive quand même à se trouver une copine. Et à arrêter la guerre entre l'humanité et des aliens, aussi. Dans le genre infinie solitude, j'ai vu mieux. Par contre, ce petit roman a d'agréables relents de pulp. Ça va vite, c'est un peu n'importe quoi, et c'est souvent drôle. Par exemple ce moment où le narrateur se fait un pote improbable, un étrange petit alien au langage très fleuri qui semble tout droit sorti du Guide du voyageur galactique. Et la fin, qu'on pourrait qualifier d'un peu niaise (disons plutôt optimiste, pour être sympa), arrive d'un coup sans prévenir, un peu facilement, et nous balance dans un sorte d'utopie à la Iain Banks (qui d'ailleurs dans le roman donne son nom à un champ d’astéroïdes). Bref, c'est un ensemble inégal, un peu déconcertant. Mais plaisant. Pour apprécier Phare 23, j'ai l'impression qu'il faut l'imaginer publié épisodiquement dans un équivalent moderne de Amazing Stories. Alors on peut passer quelques heures en bonne compagnie, dans une ambiance d'aventures spatiales un peu loufoques, contrairement au ton réaliste que nous vendent cette illustration de couverture et le résumé au dos du bouquin.


233 pages, 2015, Actes sud

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