mercredi 30 novembre 2016
L'île du docteur Moreau - H.G. Wells
Un classique qui a mieux vieilli que dans mes souvenirs. Prendick, le narrateur, survit de justesse à un naufrage et se fait recueillir par un navire à la cargaison fort suspecte. Pourquoi amener des chiens et un puma sur une ile isolée ? Et cet étrange serviteur, à l'air à peine humain, suscite quelques questions désagréables. Contre sa volonté, Pendrick se retrouve sur l'ile, en compagnie du docteur Moreau et de son assistant Montgomery. La faune locale est assez surprenante, les humanoïdes ayant tous un coté assez... animal. Bref, on connait la suite, ce sont en fait les résultats des expériences de Moreau, tentatives de créer des humains à partir de divers animaux. Le point faible du roman, c'est son second quart, une longue course poursuite dans les bois qui n'est due qu'à un manque de communication entre les personnages, Pendrick étant persuadé qu'un sort funeste l'attend entre les mains du docteur, alors que celui-ci n'est pas si méchant. Mais ensuite, L'île du docteur Moreau se révèle encore très efficace. Il y a l'inévitable discours du docteur, défendant la science pour la science, la poursuite du savoir à n'importe quel prix. Est particulièrement troublante sa tentative de justifier toute la souffrance infligée à ses victimes. Puis, bien sur, les choses tournent mal. Wells parvient à donner à ses créatures, entre humanité et animalité, un coté dérangeant et inquiétant. L'animalité reprend lentement le dessus, et l'homme, pour s'adapter, doit lui-même modifier son comportement et devenir plus animal, plus sauvage. Autre outil à sa disposition pour assurer sa domination : la religion. Un ensemble de lois communes qui se maintiennent grâce à la crainte et la vénération d'un être supérieur. Vraiment, il n'y a que de naïfs animaux pour se laisser prendre à ce genre de piège !
212 pages, 1896, folio
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