Tout comme Lovecraft, Clark Ashton Smith a principalement publié ses textes dans Weird Tales. Le recueil ici présent tire son titre de l'ile Poseidonis, seule parcelle de terre rescapée de l'Atlantide, et qui subira à long terme le même destin : s'enfoncer sous les flots. Poseidonis ne sert de base qu'à une partie seulement des textes, les autres s'intéressent à la Lémurie où à d'autres royaumes antiques. Globalement, toutes les nouvelles partagent cette thématique de la civilisation antique et oubliée. Tout cela est expliqué dans une intéressante introduction. Sur les 15 textes présents, quelques-uns ne font pas plus de deux ou trois pages, je ne m'intéresserai donc qu'à ceux qui sont un peu plus longs.
- La dernière incarnation se déroule sur Poseidonis et met en scène un magicien surpuissant et tyrannique nommé Malygris. Mais il y a des choses que le pouvoir et la richesse ne peuvent pas apporter. Un excellent texte, à la thématique certes classique mais parfaitement mise en scène.
- On retrouve ce même magicien dans La mort de Malygris. Le titre de la nouvelle est assez évocateur ... mais un être aussi puissant peut-il vraiment mourir ? C'est ce que vont tenter de découvrir ses craintifs ennemis. Dans la même veine que le texte précédent, ça me plait.
- L'ombre double pose une ambiance un peu plus horrifique. Deux sorciers étudiant dans un coin isolé trouvent une étrange tablette qui semble être la clé d'une antique invocation. Invoquer une créature dont on ignore tout, on se doute que cela risque de mal tourner. Encore une fois, Clark Ashton Smith maitrise son sujet, cela fonctionne à merveille.
- Dans Cap sur Sfanomoë, alors que l'engloutissement de Poseidonis par les flots est imminent, deux savant locaux choisissent de fuir dans les étoiles. Un bon texte au ton plutôt mélancolique.
- Dans Un grand cru d'Atlantide et dans tous les textes suivants, on se retrouve dans une époque plus contemporaine. Mais bien sur, les personnages auront tout de même affaire aux fantômes du passé. Ici, ces fantômes se manifestent par l’intermédiaire d'une antique amphore de vin trouvée par des pirates. Pas spécialement passionnant, mais efficace.
- Offrande à la Lune se passe cette fois en Afrique, et deux explorateurs vont eux aussi être confrontés aux échos d'un passé lointain et barbare. Pas mal, sans plus.
- J'avais déjà lu L'ile inconnue dans Les meilleurs récits de Weird Tales - Tome 1.
- L'épiphanie de la mort est l'un des textes les plus faibles. Cette histoire d'un homme à l'air antique est franchement prévisible.
- Le festin de la Gorgone relève le niveau. Grâce aux vapeurs de l'alcool, un homme se retrouve dans une fête mythologique aux cotés de Gorgone puis sur une ile perdue. Le ton légèrement ironique change agréablement de ce qui précède.
- La Vénus d'Azombéii nous replonge en Afrique dans une peuplade mystérieuse, mais se révèle finalement une histoire d'amour et de jalousie pas franchement intéressante, dommage.
- Bilan tout aussi décevant pour La racine d'Ampoï, qui place un hardi aventurier au sein d'une petite civilisation dans laquelle les femmes font deux mètres cinquante et dominent les hommes.
- On termine avec Le paysage aux saules, un petit texte sympathique mais prévisible. Anecdotique.
243 pages, 1929-1935, Librairie des Champs-Elysées
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