mardi 7 mai 2013
Le sens du vent - Iain M. Banks
Le sens du vent fait parti du cycle de la Culture. La Culture est une vaste société galactique extrêmement développée, libérée des contraintes matérielles, dirigée par des IA, hédoniste. La Culture tente de convertir les civilisations qu'elle rencontre à son point de vue, de façon pacifique si possible, en intervenant discrètement. Chaque tome est une histoire indépendante prenant place dans l'univers de la Culture.
Le sens du vent, contrairement à Inversions, prend place en plein cœur de la Culture, sur l’orbitale de Masaq' pour être précis, gigantesque anneau-monde hébergeant 50 milliards d'habitants. Comme souvent dans le cycle de la Culture, la guerre n'est pas loin. Mais cette fois, les différents conflits sont terminés depuis longtemps, ce qui ne les empêche pas d’être au cœur de l'intrigue, car ils ont laissé de profondes marques dans les personnages. Ces derniers, particulièrement fouillés, sont essentiellement des non-humains. Il y a Central, l'IA en charge de Masaq', Ziller, le compositeur de génie ayant fuit son monde par haine de son organisation sociale, Kabe le Homomdan, seul de sa race sur l’orbitale, Ternoso, drone représentant Contact. Mais finalement, celui qu se rapproche le plus d'un personnage principal, c'est Quilan, qui a perdu sa femme dans une guerre civile causée par la Culture, et qui a pour mission officielle de convaincre Ziller de rentrer chez les siens. Au fur et à mesure du récit, on apprendra via des flashbacks son passé et sa mission réelle.
Autant le dire tout de suite : Le sens du vent est une magistrale réussite. Le roman se dévoile doucement, presque lentement, et ne laisse pas beaucoup de place à l'action. Le fait d’être plongé dans la Culture est particulièrement réjouissant : cette civilisation est vraiment fascinante, et les discussions entre Central et les non-humains qui s'efforcent de la comprendre sont passionnantes. D'ailleurs, tous les dialogues sont savoureux. Banks écrit toujours aussi bien, manie l'humour à la perfection, et le second degré est fréquent. Pourtant, le tragique n'est jamais loin. Le souvenir de la guerre et la culpabilité rongent aussi bien Quilan que Central, voir même toute la Culture. Le ton est donc particulièrement triste.
Le sens du vent est peut-être le meilleur opus du cycle de la Culture parmi ceux que j'ai lus, devant Excession. C'est un tout, un mélange de tragique et d'humour, de questions de société et de terribles conséquences des guerres, servi par la très belle écriture de Banks qui parvient à maintenir un ton parfaitement juste du début à la fin. Tout simplement excellent.
504 pages, 2000, Le livre de poche
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