jeudi 2 mai 2013
Éclipse totale - John Brunner
Avec Éclipse totale, c'est la première fois que je découvre John Brunner en dehors de sa Tétralogie Noire constituée de Tous à Zanzibar, L'orbite déchiquetée, Le troupeau aveugle et Sur l'onde choc. Bref, on retourne à une SF plus classique.
Éclipse totale fait partie de ce qu'on pourrait presque identifier comme un sous genre de la science-fiction, à tendance ethnologique et archéologique, c'est à dire mettant en scène l'étude de civilisations extraterrestres disparues. Ici, on est directement dans le sujet, puisque le roman débute par l'arrivée d'un vaisseau de ravitaillement en matériel comme en hommes sur la petite colonie de Sigma Draconis. Une trentaine de scientifiques tentent sur cette planète de percer les secrets des Draconiens, sortes de crabes intelligents ayant disparus depuis 100000 ans. Disparus, mais pourquoi donc ? C'est d'autant plus étrange que cette race semble être passée de l'age de pierre à la conquête spatiale en seulement 3000 ans.
Le roman s'articule donc principalement sur l'étude de la civilisation draconienne et la compréhension de leur société, qui est bien sur accompagnée d'une révélation finale plutôt intéressante. C'est là la force de ce roman : on a beau être bien loin de la Terre, notre planète n'est jamais vraiment oubliée. Que ce soit par l'arrivée en même temps que l'équipe de relève d'un militaire paranoïaque, représentant de l'état politique de la Terre, la crainte que le vaisseau ne revienne jamais à cause de ce même état politique, l'organisation de la vie de la colonie ou même la découverte finale concernant les Draconiens, le roman a finalement une portée plus vaste que s'il se contentait d'évoquer les mystères d'une civilisation disparue. D'autant plus que le ton est très sombre, et la fin est même franchement déprimante : l'humanité et ses défauts sont peut-être finalement encore plus au cœur du roman que les Draconiens.
Éclipse totale est un bon petit roman qui se lit très vite, non pas parce qu'il est creux, mais parce qu'il est intéressant de bout en bout. John Brunner parvient à parler de l'humanité à travers l'étude des Draconiens, et pas de façon très optimiste. Un livre tout à fait recommandable, mais quitte à s'intéresser à John Brunner, mieux vaut lire en priorité Tous à Zanzibar, Le troupeau aveugle et Sur l'onde choc, qui sont tout de même bien plus marquants et profonds.
256 pages, 1974, le livre de poche
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