mardi 27 octobre 2020

Edible Forest Gardens 1 - Dave Jacke & Eric Toensmeier

 

Edible Forest Gardens 1 - Dave Jacke & Eric Toensmeier

Edible Forest Gardens de Dave Jacke et Eric Toensmeier est un pavé incroyablement dense sur la conception de jardins-forêts, c'est-à-dire d'environnements conçus pour pour donner un maximum de récoltes en échange d'un minimum de travail en recréant partiellement l'écologie auto-régulatrice d'une forêt. En somme, une forêt où il y aurait la place de se déplacer et où la quasi totalité des plantes seraient utiles aux humains. Bien sûr, cette auto-régulation est un idéal : dans les faits, il y aura toujours un certain travail d'entretien à fournir, même s'il reste assez minimal comparé à celui des monocultures (minimal aussi dans le sens où il n'y pas d'utilisation de fertilisants artificiels). Ce bouquin m'a vraiment frappé par sa profondeur : à partir de la deuxième moitié, j'ai commencé à lâcher prise tant les détails sur l’écologie forestière deviennent complexes. Je n'était pas prêt à absorber une telle quantité d'informations, d'autant plus que je suis loin de maitriser ce vocabulaire très spécialisé en anglais. Et ce n'est que le premier tome ! En comparaison, l'Introduction à la permaculture de Bill Mollison est vraiment accessible.

Un jardin-forêt fait le pari de diversité contre celui de la monoculture. 

  • La diversité produit plus de niches qui elles-mêmes, en retour, favorisent la diversité.
  • La diversité réduit la compétition entre les espèces car chacune se spécialise dans sa propre niche.
  • La diversité favorise la résilience du système : si une espèce à des difficultés, sa niche peut être reprise par une autre.
  • La diversité réduit l'impact des prédateurs herbivores : il devient plus compliqué pour les prédateurs de trouver leurs proies dans un dédale complexe. La complexité donne aussi plus de lieux de vie aux prédateurs.
  • La diversité crée de la beauté pour les sens humains. 

Sont discutés les potentielles tensions entre plantes natives et exotiques (ou opportunistes), les besoins nutritionnels des plantes, l'existence complexe des racines, les liens avec le mycélium et autres organismes, l'idée que les forêts coévoluent depuis longtemps avec les humains, la gestion de l'espacement entre les espèces, les plantes les plus adaptées aux jardins-forêts, la coopération entre groupes de plantes (les "guildes"), mais aussi diverses choses que je n'ai absolument pas compris... C'est presque le même effet que quand je lis de la physique ! Plus abordables sont les divers schémas, qui offrent quelques oasis bienvenus, et les trois études de cas qui permettent de se frotter au concret.  

En somme, après beaucoup de temps passé à déchiffrer ce pavé, je n'en retiens pas tant des informations très spécifiques (je manque sans doute d'expérience dans le sujet) que l'idée générale. C'est peut-être une évidence, mais historiquement, le lien avec les forêts a certainement été très intense : par exemple, les glands du chêne ont peut-être nourri l'humanité bien plus longtemps que le blé ou les pommes de terre, qui sont assez récents. Bien sûr, comme pour la permaculture, songer aux jardins-forêts c'est potentiellement chambouler une vision dominante de l'ordre social. Hélas, dans un monde de plus en plus urbain, où l'espace vital de chacun se réduit, où la population croît perpétuellement et où l'environnement subit des tensions inédites et va sous peu en subir de plus violentes encore, l'idéal que représente le jardin-forêt semble presque hors de portée, d'autant plus que c'est un projet qui se porte sur le long terme et nécessite une terre.

Le livre est aisément trouvable en PDF, par ici notamment.

dimanche 18 octobre 2020

Récolte de châtaignes & tour de Noirmoutier

Je continue donc à me livrer à cette activité questionnable qu'est la vidéo. La première ci-dessous est toute récente : je me balade dans une forêt aux couleurs de l'automne et je ramasse des châtaignes avant de les faire cuire et de les goûter quelques jours plus tard. C'était ma première fois avec les châtaignes, mais sans doute pas la dernière. La seconde vidéo a quelques semaines : c'est le tour de l'île de Noirmoutier avec un ami.





lundi 12 octobre 2020

La grande beuverie - René Daumal

La grande beuverie - René Daumal

Dans La grande beuverie (1938), René Daumal commet très exactement les péchés que je me réjouissait de ne pas trouver dans son fort sympathique roman posthume et inachevé Le mont Analogue : c'est-à-dire qu'à trop vouloir faire de l'expérimentation littéraire à tendance surréaliste, l'auteur chute irréparablement dans un absurde décousu. On commence, sans surprise, par une scène de beuverie assez rigolote qui projette le narrateur dans la visite d'une société satirique fantasmée dans les vapeurs de l'alcool, visite qui constitue l'essentiel du roman avant un retour au réel. On retrouve certains codes, et pas les meilleurs, de la littérature utopique ou dystopique, comme dans Meccania d'Owen Gregory ou Ile d'Huxley, dans le sens qu'il s'agit littéralement d'une visite guidée : le narrateur est trimbalé d’attraction en attraction, chacune étant l'occasion d'une petite scénette où tel ou tel groupe de personne en prend pour son grade. Certes, l'écriture est toujours aussi habile et, prises individuellement, les piques satiriques ne manquent pas de sel, mais il n'y a pas vraiment de trame. Globalement, c'est loin d'être bête mais ça ne va nul part. Frustrant.

Si l'on peut malgré tout accrocher à La grande beuverie, c'est sans doute grâce à l'écriture de Daumal. Quelques exemples :

Par exemple, un monsieur passe dans la rue, tout occupé de ses chatouillements internes (ses pensées, comme il dit). Vous criez : "Hep !". Aussitôt toute cette machine compliquée, avec sa mécanique de muscles et d'os, son irrigation sanguine, sa thermo-régulation, ses machins gyroscopiques...

Il y a encore tout près d'ici une colonie de cultivateurs qui font pousser des pommes de terre afin de se nourrir pour avoir les forces nécessaires à la culture de pommes de terre.

mardi 6 octobre 2020

Poèmes II

Après une première fournée publiée sur ce blog en mars, je récidive avec quelques poèmes de plus.
 

Eyvind Earle - Empty Kingdom

Eyvind Earle - Empty Kingdom


        Susurration
 

Cette nuit-là un démon me rendit visite
Et me proposa de rejoindre certains rites
Sa gaieté était une telle invitation
Que je n’eus pas un seul instant d’hésitation

Je pris alors la décision de m’éveiller
Pour mieux profiter de ce que j’allais rêver
Le démon acquiesça et leva sa main droite
Pour tracer sur mon front une marque écarlate

Il glissa ses doigts dans mes cheveux mal taillés
Puis pressa fermement sur les endroits cachés
Pour ouvrir à mes sens une porte inconnue
Qui révéla un horizon d’ombres ténues

J’avançai avec un frisson vers l’embrasure
Mais je ne tardai pas à percuter un mur
« D’abord, dit le démon, il y a la question.
Réponds : suis-je réel ou bien une illusion ? »

Je me tournai vers lui pour trouver des indices
Et je perçus dans ses traits toute sa malice
Je ne résistai pas et éclatai d’un rire
Auquel il ne répliqua que par un sourire

Alors je compris que j’avais passé l’épreuve
Car je fus envahi par une énergie neuve
Quand il ouvrit les vannes du fleuve intérieur
Qui pour la première fois sourdait de mon cœur

Il passa la porte et m’invita à le suivre
Ce que je fis, saisi par l’ambition de vivre
Je pénétrai donc dans ce rude paysage
Par la violence paré d’un attrait sans âge

Amas de pics squelettiques et chaotiques
Abysse surchargée d’impétueux torrents
Lande impossible vêtue d’une brume magique
Qui déflora mes sens encore continents

« Démon, dis-je dans ma confusion, parle-moi,
Explique à mon regard ce qu’il contemple là,
Où suis-je donc arrivé, quand, pourquoi et comment ?
Car j’étais enfant — me voilà adolescent. »

« Petit être venu des contrées de la nuit,
Souffla-t-il, petit être cueilli dans son lit,
Tu nais enfin au monde d’ailleurs, d’à côté,
Au monde après le premier voile redouté. »

Nous marchâmes longtemps dans ce tableau baroque
Où pendant plusieurs heures je restai sous le choc
Je ne dis « heures » que faute de trouver mieux
Car là-bas le temps vacillait comme par jeu

Enfin nous trouvâmes l’assemblée de ses frères
Assis à même le sol tels de pauvres hères
Mais pauvres hères ornés d’un halo chatoyant
Sereins dans l’ombre des autres mondes aguichants

Ils m’accueillirent comme si je n’existais pas
Et leur fervente indolence me mit en joie
Car cette indolence était familiarité
Quelle autre jonction aurais-je pu désirer ?

Ces êtres aiguisés savaient s’enivrer sans boire
Autour de nous l’espace se faisait miroir
Les planètes éclataient en bulles de savon
Et la roche chuchotait avec compassion

Là je parlai comme jamais je n’avais parlé
Sous le regard des démons de l’assemblée
Qui contemplaient des profondeurs imperceptibles
Pour mes sens humains et mes concepts trop faillibles

« Nouveau-né, dirent-ils, ne sois pas si bouillonnant,
Oublie ta propre existence jusqu’à présent,
Nouveau-né, tu es passé du vent à la chair,
Ne te reste plus qu’à effleurer la matière. »

Hélas, si le temps local était pétrifié
C’est par mon temps propre que je fus rattrapé
D’exténuation mes paupières s’entrouvrirent
Sans que je puisse dire adieu avant de partir

Je me réveillai donc endormi dans mon lit
Furieux, je me levai et — toujours endormi —
Je rêvai à la susurration du démon
Avant d’aller m’enliser dans le goudron


2020 




        Entropie


I

L’amas des cellules qui constituent ma chair
Ne tient en place que par un aplomb précaire
Qui avec chaque seconde s’effrite et fond
Comme un sorbet au soleil de la corruption

Déjà sans doute une petite boule noire
Croît et grignote et dévore en moi quelque part
Petite boule noire qui roule et amasse
Rapace aux yeux crevés, aveugle et donc pugnace


II

L’amas des impressions qui forment mon esprit
N’est pas plus moi que n’importe qui
L’identité s’envole dès que l’on se pose
Sur le bas-côté en songeant « juste une pause »

Alors avec les herbes folles on prend racine
Et les herbes folles grimpent et sèment la ruine
Là où on croyait être soi — cet entresol
Conquis sans retour par les jolies herbes folles


III

L’amas des accumulations métallurgiques
Sur les herbes domptées, les chaos sophistiques
Enfle plus vite encore que ma boule noire
Sa muse cachée parée d’un masque d’espoir

Les immeubles poussent comme les herbes folles
Tiges de béton, bourgeons d’acier — c’est un vol —
Une exaction terrifiante — ils sont à mes trousses —
Cacophonique horreur — immeubles qui poussent, poussent, poussent…


IV

L’amas de la matière n’est que temporaire
Bientôt les étoiles s’éteindront et la Terre
Depuis des éons aura été consumée
Par une mécanique froide et sans pensée

C’est la marée qui n’a qu’un seul reflux
Un reflux permanent et absolu
Pas d’étoiles de mer sur cette plage
Qui sans enfants mourra de son vieil âge


13/07/2020




        La poudreuse


Pour un homme égaré dans la tempête,
La couleur du ciel importe peu.
Les nuages s’entassent sur la crête,
Il rêve de la chaleur d’un feu.

Les bourrasques semblent chanter pour lui
Et la grêle rythme la cadence.
Trempé jusqu’au sang et bien malgré lui
Il s’approche d’une lourde transe.

Dehors juste l’appel gris des nuées
Qui lui murmurent à l’oreille : « Suis-nous. »
Il se tourne donc de l’autre côté :
Le dedans, chaos plus à son goût.

S’il ne s’y trouve pas plus à l’abri,
Au moins il distingue l’horizon.
Puis dedans comme dehors il sourit,
Calmé par une douce impression.

Le gris s’atténue et laisse la place
À une constellation incréé.
Ces astres chamarrés brisent la glace
Sous ses pieds aux orteils nécrosés.

Au bout de cette longue et lente chute,
L’homme disparaît dans la poudreuse.
Il est heureux de fuir le cosmos brut
Dans le luxe de sa couche moelleuse.


22 août 2020




        Soliloque


Le regard accusateur d’un brin d’herbe
Hante en cauchemar mes jours et mon verbe
Le regard accusateur d’un chat forestier
Est un éperon sans inimitié

À nouveau les nuages sont prophètes
Ils me disent : « Fais-toi anachorète,
Fils de la boue, fais-toi vivant cadavre,
Ce n’est plus qu’en toi qu’il reste des havres. »

À nouveau les étoiles sont divines
Elles me chuchotent : « Tout comme Pline
Tu seras brûlé vivant par les lois
Qui gouvernent nous autres autant que toi. »

À nouveau les fumées sacrificielles
À nouveau les frémissements du roc
À nouveau les relents pestilentiels
Pas d’autres armes que nos soliloques


23/08/20 

 


        Coulisses


Dans les coulisses du réel
Se cache une voix dont l’appel
Est une aiguillade incessante
Pour ma volonté fléchissante

C’est une rupture quantique
Pour ne pas prononcer : « magique »
Qui transforme les particules
En cordes des univers-bulles

Une voix sourde et insistante
Une voix qui mime mes sentes
Mes sillons forgés par les flots
Fleuves intemporels du macro

Voix qui souffle au matériel
Des alternatives irréelles
Voix qui m’enchante et me fascine
Voix du vin — Ô douce toxine

Non, voix qui parle par le vin
Voix qui vient d’un ailleurs plus loin
Voix qui m’emporte, qui me tue
Voix qui hurle, voix d’absolu

Un rugissement si lointain
Qu’il ne subsiste déjà plus rien
Pour nous lier à sa vibration
Hors de mon imagination


28/08/20

vendredi 2 octobre 2020

Shrine


Il y avait longtemps que je n’avais pas goûté à ce genre de plaisir. Shrine a tout d’abord la grande qualité d’être gratuit alors qu’il a tout à fait la stature suffisante pour exiger une offrande pécuniaire. On est face à une conversion de Doom, l’original ; c’est-à-dire que tout l’emballage est différent, mais qu’immanquablement on retrouve le moteur et le feeling de Doom.

Ce que j’aime dans ce type de jeux, et là où Shrine excelle, c’est la simplicité. Tout d’abord, pas la moindre prétention narrative. Les jeux vidéos sont un média où raconter une histoire est intrinsèquement difficile, et il me semble que mieux vaut un minimalisme absolu plutôt qu’une trame pitoyable, vue et revue mille fois. Ainsi, en laissant de côté l’histoire, il devient possible de se focaliser sur l’ambiance, l’atmosphère : finalement, c’est un moyen narratif efficace à sa façon et qui, surtout, a le mérite de fusionner avec l’interactivité propre aux jeux vidéos. Ainsi, dans Shrine, comme d’habitude, on incarne on vague protagoniste très coriace qui massacre des ennemis à la pelle. C’est l’enrobage qui contextualise. Ici, l’esthétique volontairement primitive fait des merveilles : les armes sont des choses biomécaniques sorties de chez Giger et les créatures aux formes vagues et aux mouvements saccadés sont inquiétantes et indéfinissables. Finalement, on reste au niveau technique où l’imagination a encore beaucoup de travail à faire : tout ne lui est pas servi sur un plateau sous prétexte de « réalisme ».

Alors, qu’en tire mon imagination ? Les environnements oscillent entre forêts sombres, falaises abruptes et dédales médiévaux cauchemardesques avant de s’enfoncer petit à petit dans un fantastique horrifique plus abstrait. Le thème unificateur, c’est celui de la religion : dès le début, les monstres pratiquent un culte incertain, ils ont leurs chapelles, leurs églises, qui sont nombreuses. Plus loin, on trouve des tombes chrétiennes, puis les églises deviennent cathédrales. On en arrive même à affronter ce qui ressemble des crucifix flottants enrobés de chair. Au cœur d’une faste bibliothèque, un autel duquel jaillit un bourdonnement entêtant nous téléporte par surprise dans un autre plan où se révèle une nouvelle entité de cette cosmologie sur laquelle plane l’ombre de Lovecraft : un ange monstrueux, ou un monstre angélique, qui émet des sons d’orgue en essayant de nous exterminer. L’adversaire final, c’est un dieu ancien qui se repose dans son bosquet irréel. J’apprécie beaucoup ce choix : à la fin des jeux, la tentation est souvent de proposer au joueur des environnements particulièrement hostiles ou impressionnants. Ici, ce dieu inconnu a choisi de vivre dans une forêt, avec de l’herbe et des arbres. Un être maléfique peut-il vraiment faire un tel choix ? On est donc ramené à Lovecraft et à son absence de manichéisme : ce dieu n’est pas mauvais, il est juste différent, et lui aussi aime méditer sous les arbres, au cœur de son paisible bosquet. C’est un affrontement difficile et il nous est arrivé deux fois de nous entre-tuer : alors que je viens tout juste d’infliger le coup de grâce à cet ancien dieu, l’un de ses projectiles tournoyants me frappe et m’achève. J’ai envie de voir là la véritable fin de Shrine : pas de victoire, pas de triomphe, juste une destruction mutuelle. Il me semble que c’est adapté.

Au final, j’en retire l’impression d’une forme de vie inhumaine intiment liée au christianisme : soit elle est à l’origine du christianisme terrien, soit elle se l’est approprié. Évidemment, ce genre d’ambiance est tout à fait dans mes cordes : je me suis régalé. Notons aussi la valeur de bande-son, très atmosphérique, souvent brisée par le vacarme assourdissant des armes, mais sachant aussi se faire plus rythmée quand il le faut.

Je parle de l’esthétique et de l’atmosphère, car c’est avant tout ce que je recherche, mais il faut faire honneur à Shrine : le gameplay est lui aussi d’une redoutable efficacité. Primitif, bien sûr, mais tendu et intense. Parfois frustrant, notamment à cause des animations des ennemis qui sont difficilement lisibles, mais rien de trop grave. Les niveaux utilisent la classique recette des portes fermées et des clés à trouver sans jamais devenir labyrinthiques. Ils savent se renouveler et les combats ont su frapper là où il faut pour stimuler les glandes appropriées dans mon cerveau : j’étais absorbé, scotché, pendant un peu plus des deux heures que dure le jeu.

Shrine est disponible gratuitement ici et .

Très récemment est sorti Shrine 2 : c'est la même chose en plus long et plus développé, toujours gratuit. Le jeu sera peut-être arrangé avec le temps, mais malgré ses qualités indéniables, j'ai été bien moins charmé. Le développeur (qui n'a pas encore 20 ans) a clairement voulu densifier sa création, mais c'est au prix de la pureté. Les nouveaux mécanismes, comme le système d'armure ou les ennemis contre lesquels certaines armes sont particulièrement efficaces, en conjonction avec le manque chronique de munitions et un level design plus labyrinthique, rajoutent des petites frictions permanentes qui, en s'accumulant, me rappellent que, quand même, les jeux vidéos m'emmerdent. Notons aussi le symbolisme moins subtil : dès le début, il y a des crucifix dans tous les coins, même sur les ennemis. Ceci dit, je n'ai joué à Shrine 2 que pendant un peu plus d'une heure, il a peut-être plus à offrir si je me motive à aller plus loin.