What we need are alternative horizons thar spark the imagination. And I do mean horizons in the plurial; conflicting utopias are the lifeblood of democracy, after all.
Déjà, le petit livre qu'est Utopia for Realists (2016) est une lecture enthousiasmante. Rutger Bregman ne perd pas temps, il va droit au but en assaisonnant son propos de données concrètes et, surtout, de multiples petits faits historiques qui servent d'illustrations et d'analogies. Après tout, Bregman est historien. D'ailleurs, j'ai un taux de notes prises par nombre de pages assez élevé, ce qui est la marque d'un livre dense et stimulant (mais, comme d'habitude, je vais avoir trop de notes pour avoir le courage de les utiliser ici). Un sujet large dans un format condensé servi par une exécution qui n'a pas peur de s'aider d'un peu de narration, j'aime bien.
Les sujets traités concernent beaucoup le rapport au travail dans un occident où souvent le salaire moyen stagne voire diminue : travailler moins, revenu de base, bullshit jobs... C'est argumenté avec brièveté et une surprenante efficacité. Ensuite, on s'aventure du côté des façons de mesurer la richesse mieux qu'avec le PIB (que l'auteur démonte de façon convaincante en esquissant son histoire) ou de mettre fin à la pauvreté (on se rapproche de l'altruisme efficace de Peter Singer, où donner directement de l'argent à ceux qui en manquent se révèle être la stratégie plus plus efficace et économique, aussi bien en occident que dans le tiers-monde). Le dernier point abordé, la potentialité de l'abolition des frontières, est de très loin le moins bien argumenté : les pages qui y sont consacrées ne consacrent que quelques lignes à la cohésion sociale, et c'est loin de suffir à convaincre. Dommage de finir l'ouvrage sur une telle faiblesse. Quoi qu'il en soit, Bregman dit lui-même que son propos est surtout de secouer l'ordre établi, qui, s'il semble immuable aujourd'hui, était encore il y 100, 200 ans, ou même beaucoup moins, une utopie (degré de richesse, démocratie, espérance de vie, possibilités de communication, etc...). Il laisse le lecteur sur les fondateurs du néolibéralisme qui, eux aussi, il y a 80 ans, étaient encore des outsiders aux idées marginales... Fin habile pour faire rentrer l'idée principale : les sociétés humaines sont, aujourd'hui comme toujours, très malléables, et tout commence par des idées.
A propos de l'éducation :
In 2030, there will likely be a high demand for savvy accountants untroubled by a conscience. If current trends hold, countries like Luxembourg, the Netherlands, and Switzerland will become even bigger tax havens, enabling multinationals to dodge taxes even more effectively, leaving developing countries with an even shorter end of the stick. If the aim of education is to roll with these kinds of trends rather than upend them, then egotism is set to be the quintessential 21st-century skill. Not because the law or the market or technology demand it, but solely because that, apparently, is how we prefer to earn our money. Instead, we should be posing a different question altogether: Which knowledge and skills do we want our children to have in 2030? Then, instead of anticipating and adapting, we’d be focus-ing on steering and creating. Instead of wondering what we need to do to make a living in this or that bullshit job, we could ponder how we want to make a living.
Et un point qui m'a particulièrement frappé, que je prends la peine de reproduire ici. En gros, l'idée selon laquelle la productivité toujours croissante de la plupart des industries donne l'illusion que d'autres secteurs qui ne peuvent pas être ainsi optimisés à cause de leur caractère inévitablement humain, notamment l'éducation et le soin, doivent rattraper leur retard d'efficacité. Cette idée est un fléau contemporain.
First noted by the economist William Baumol in the 1960s, this phenomenon, now known as "Baumol’s cost disease," basically says that prices in labor-inten-sive sectors such as healthcare and education increase faster than prices in sectors where most of the work can be more extensively automated.
But hold on a minute.
Shouldn’t we be calling this a blessing, rather than a disease? After all, the more efficient our factories and our computers, the less efficient our healthcare and education need to be; that is, the more time we have left to attend to the old and infirm and to organize education on a more personal scale. Which is great, right? According to Baumol, the main impediment to allocating our resources toward such noble ends is “the illusion that we cannot afford them.”
As illusions go, this one is pretty stubborn. When you’re obsessed with efficiency and productivity, it’s difficult to see the real value of education and care. Which is why so many politicians and taxpayers alike see only costs. They don’t realize that the richer a country becomes the more it should be spending on teachers and doctors. Instead of regarding these increases as a blessing, they’re viewed as a disease.
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