samedi 12 août 2017

Marche ou crève - Stephen King


Marche ou crève - Stephen King

Dans des USA soumis à une dictature militaire est organisée la longue marche. Cent jeunes hommes  de moins de 18 ans, tous volontaires, partent un matin pour une randonnée dont un seul sortira vivant. Ceux qui s'écroulent ou passent trop souvent en dessous de 6,5 km/h sont immédiatement exécutés. Et avec ce point de départ ultra simpliste, Stephen King fait des centaines de pages qui se dévorent avec une facilité déconcertante.

Ce n'est pas forcément un bouquin génial. Du contexte politique, on se saura vraiment pas grand chose. Comme l'auteur lui-même, probablement. Les discussions entre les ados partis faire ce suicide collectif ne volent pas souvent très haut, entre blagues salaces et élucubrations pseudo-philosophiques. Les thèmes qui parcourent le roman sont surtout en rapport avec les préoccupations adolescentes attendues : l'apprentissage de la sexualité et le désir d'intégration sociale. Le fil du récit est parfaitement prévisible, c'est exactement ce a quoi le lecteur s'attend : tout le monde crève petit à petit autour du personnage principal qui s'en sort, et paf, fin.

Et pourtant, il faut bien reconnaître que c'est diablement habile. Captivant. Ça fonctionne. On se laisse prendre dans l'engrenage morbide de ce battle royale où personne n'a obligé les participants à venir crever sur le bitume. Eux-mêmes ne savent pas trop pourquoi ils sont là. Comme dans un film d'horreur de type slasher, il n'y a pas particulièrement de sens à tout ça (à part des pulsions suicidaires subconscientes) : juste de la sélection darwinienne en accéléré. Et le lecteur y trouve un plaisir semblable à celui des milliers de gens qui viennent sur le bord des routes acclamer les marcheurs qui s'écroulent devant eux. Et en bonus, on apprend quelques horreurs sur les habitudes culinaires américaines. Rien que sur une double page : « bocal de pâte de bacon », « tube de concentré de bœuf » et « hamburger cru ». Ces détails sont sans doute les plus terrifiants de tout le roman.

 379 pages, 1979, le livre de poche

1 commentaire:

  1. Sans doute l'un des romans du King où il démontre le mieux sa capacité à nous tenir en haleine avec une intrigue minimaliste...

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