Ce roman de
proto-SF publié en 1826 par l'auteur de Frankenstein n'est pas
vraiment ce que j'espérais. Bien que son histoire se déroule à la
fin du vingt-et-unième siècle, Mary Shelley ne parvient guère à
imaginer un monde différent. Ses quelques tentatives sont pourtant
louables. La seule avancée technologique, c'est le transport en
ballon. La seule avancée sociale, c'est la transformation de
l’Angleterre en république. Mais pour le reste, le monde n'a guère
changé en 250 ans.
Autre chose
surprenante, toute la première moitié du roman est essentiellement
consacrée à un hexagone amoureux. Trois hommes et trois femmes qui
évoluent dans la très haute société. Le narrateur et sa sœur
sont un peu l'incarnation de l'auteur, un autre de son mari et un
quatrième de Byron. Bon, pour le lecteur lambda qui n'a pas
particulièrement envie de faire de l’analyse littéraire, ce n'est guère
marquant. Au début, ça fonctionne plutôt bien, on parvient à
s'attacher aux personnages si l'on fait abstraction de leur
romantisme extrême. Les intrigues politiques et la passion des
protagonistes pour l'établissement d'une république sont aussi d'autres points d'attrait. Mais plus ça avance, plus on s'ennuie. C'est certes très joliment écrit, mais c'est surtout long, très long. Les personnages sont tristes, se plaignent, se
lamentent, et ça recommence. Quelques scènes de la guerre
greco-turque viennent épicer le tout, mais pas assez. Du coup, on
commence rapidement à lire en diagonale.
Ensuite
vient enfin le sujet qui est censé être au cœur du livre : la
fin du monde. Et ce n'est guère mieux. La peste dévaste l'humanité,
et si les premières pages ne commencent pas trop mal, Shelley
s'enlise rapidement dans des lamentations étirées à l'infini.
Sérieusement, l’essentiel du roman, ou presque, est consacré aux
plaintes des personnages. Ça n'en finit pas. Des gens meurent alors
les personnages se lamentent, des gens agonisent et les personnages
se plaignent, les cadavres s'entassent et les personnages
s'apitoient longuement sur leur misère. Horreur. Je n'ai pas pu
aller jusqu'à la fin. Dommage, avec 150 pages de lamentations en
moins et un recentrement sur le cœur de l'intrigue, ça aurait pu
être sympa.
432 pages, 1826, Wordsworth Classics
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