jeudi 4 avril 2013
Moon Palace - Paul Auster
Moon Palace s'inscrit parfaitement dans l'ensemble de l’œuvre de Paul Auster. On y retrouve les mêmes thèmes : solitude, fuite, perte ... Et, en ce qui me concerne, cela fonctionne toujours aussi bien.
Le récit nous est narré par son protagoniste principal, Marco Stanley Fogg, et évoque les quelques années d'errance vécues pendant sa jeunesse. Enfin, quand je dis errance, c'est à nuancer. Pendant la majeure partie du récit, il est à New York, mais ce n'est pas parce qu'il reste à un seul endroit qu'il n'est pas perdu. Enfant déraciné, sans autre famille que son oncle mort il y a peu, il n'a pas grand chose à quoi se rattacher, son caractère extrêmement introverti n'arrangeant rien. On retrouve encore une fois ce qui commence à m'apparaitre comme un classique chez Paul Auster : cette perte de contact avec la réalité, avec le monde social, cette volonté de se laisser chuter, sombrer, alors qu'il ne serait pas si compliqué d'arranger la situation. Et c'est ainsi que Fogg va se retrouver clochard à Central Park. On est qu'à une cinquantaine de pages du début du roman, et son héros semble déjà avoir touché le fond.
Heureusement, si lui est totalement muré dans son ego, il se trouve que quelques personnes s'intéressent à lui et vont le tirer de là. S'en suivra une histoire d'amour et, surtout, la rencontre avec un vieillard aussi excentrique que tourné vers lui même (oui, lui aussi). La relation avec ce vieillard occupe une grande partie du roman, et sera l'occasion pour le narrateur d'apprendre (un peu) à s'ouvrir aux autres, mais aussi de se faire conter la vie de ce vieux, vie également très imprégnée par les obsessions de Paul Auster que sont la fuite et la solitude. La structure est donc assez éclatée, puisque les personnages secondaires occupent une bonne part de la narration. Le roman se poursuit sur la figure du père perdu et s'achève dans un grand vide. Il est fort possible que certaines personnes ne supportent pas le coté profondément égocentrique de tous ces personnages. Il faut bien avouer qu'ils sont parfois insupportables. Pourtant, de mon coté, c'est bien ce que je trouve particulièrement intéressant, et même fascinant.
Encore une fois, Paul Auster explore superbement la solitude, ou plutôt la volonté de solitude, le vide, la fuite. Il est impossible de passer à coté de ces thèmes qui sont au centre du roman, et mieux vaut y être sensible pour l'aimer. C'est mon cas : Moon Palace est une très bonne lecture.
317 pages, 1989, Le livre de poche
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D'accord avec ta critique ! Et pour avoir lu presque tout de cet auteur, ce roman-ci est un de ses meilleurs.
RépondreSupprimerAvec celui là, La trilogie New Yorkaise et le Voyage d'Anna Blume, je crois que j'ai plutôt pioché dans ses meilleurs en effet. Le prochain qui m'attend, c'est La nuit de l'oracle, donc on verra bien. De toutes façons il y en a encore d'autres qui me tenteront ensuite ... je regarderais sur ton blog pour faire mon choix sans doute :)
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