samedi 9 mars 2013
Bifrost 45 : Robert Charles Wilson & Greg Egan
Je viens de mettre la main sur un ancien numéro de Bifrost, le premier de l'année 2006 pour être précis. Bizarrement, la couverture me semble n'avoir strictement aucun rapport avec le contenu, mais passons, et voyons donc les trois nouvelles au sommaire.
On commence avec Divisé par l'infini de Robert Charles Wilson, auteur m'ayant jusqu'à présent échappé (mais je compte bien y remédier : le tant acclamé Spin est en bonne place sur ma pile de bouquins). L'histoire commence alors que le narrateur, quelque peu suicidaire depuis qu'il a perdu sa femme, trouve dans une bouquineries de vieux livres de SF d'auteurs bien connus. Sauf ces livres, pourtant bien authentiques, n'ont jamais été écrits. Bref, aidé par quelques autres indices que l'auteur sème judicieusement pour éveiller (avec succès) l’intérêt du lecteur, on comprend qu'il va s'agir d'univers parallèles. Mais il y a aussi des extraterrestres, parce qu'il serait bête de faire les choses à moitié. Et tout cela fonctionne parfaitement bien : cette nouvelle est passionnante. Il y a tout ce qu'il faut : de bonnes idées métaphysiques, un personnage crédible, une écriture fluide (et des extraterrestres !). Un excellent premier contact avec Robert Charles Wilson.
Ensuite, Ivoire équarri de Luc Dutour change totalement de registre. L'histoire se déroule au temps où la France avant encore des colonies en Afrique et met en scène deux agents chargés de retrouver un éléphant disparu. S'il n'y parviennent pas, ce sera la guerre entre éléphants (parlants) et humains. Le ton se veut rocambolesque et décalé, mais je n'ai que moyennement accroché. Si parfois la formule fonctionne, l'ensemble ne m'a pas vraiment enthousiasmé.
On termine avec Yeyuka de Greg Egan, auteur que j'ai déjà fréquenté avec grand plaisir dans Axiomatique et Radieux. Un chirurgien se retrouve dans le tiers monde, à opérer à la chaine des victimes du yeyuka, une forme évoluée de cancer, d'après ce que que j'ai compris. Comme toujours chez Greg Egan, l'aspect anticipation est passionnant : il est ici particulièrement tourné vers la médecine. J'ai lu de lui de meilleures nouvelles, mais celle-ci reste très bonne.
Après les critiques, on a droit à plusieurs entretiens. Le premier concerne Maurice Dantec, et les thèmes abordés m'ont plutôt intéressés. Le second, celui avec Greg Egan, est un peu court à mon gout, et est suivit d'une petite étude de son œuvre. On termine cette série de dialogues avec Robert Charles Wilson. C'est l'entretien le plus long et celui qui m'a semble le plus instructif. Ensuite, on découvre une partie de l'histoire de la SF en France avec Villiers de l'Isle-Adam, auteur notamment de L'Eve future. Je ne connaissait pas, et l'article m'a donner envie de m'y plonger si jamais l’occasion se présente. Et pour finir, j'ai dévoré avec un grand plaisir la rubrique Scienti-fiction, qui cette fois s'attache via un dialogue à envisager l'élaboration d'un gigantesque vaisseau destiné à sortir du système solaire.
On peut regretter que les dossiers concernant Robert Charles Wilson et Greg Egan soient si rachitiques (une nouvelle et un entretien, en gros) qu'ils ne méritent pas vraiment ce nom. Mais sinon, ce numéro de Bifrost se laisse lire avec plaisir, notamment grâce aux nouvelles et aux interviews des deux auteurs cités ci-dessus.
192 pages, Le Belial'
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