vendredi 25 janvier 2013

La folie Almayer - Joseph Conrad

La folie Almayer - Joseph Conrad

Premier roman de Conrad, La folie Almayer a été écrit sur plusieurs années au cours des voyages de l'auteur. Et, comme ses textes suivants, c'est assez exotique.

Le Almayer du titre, c'est un homme blanc vivant dans les les Indes, dans un bled paumé situé au bord d'une rivière, pour être précis. Et c'est le seul blanc du coin. Comment est-il arrivé là ? Le récit étant non chronologique, on l'apprend sous forme d'un long flashback dans la première moitié du livre. Bref, voici la situation d'Almayer quand débute le roman : il vit avec une femme malaise qu'il déteste et qui le déteste, il a une fille métisse qu'il adore, et ses affaires commerciales sont plongées depuis longtemps dans une profonde torpeur. Il ne rêve que d'une chose : retrouver la civilisation blanche avec sa fille. Mais Almayer est un perdant. Il fantasme sa gloire, et au final n'arrive à rien. Dès le début, on sait que la fin ne sera pas joyeuse, un tel personnage ne pouvant que s'enfoncer encore plus.

L'ambiance est humide, poisseuse, emplie de relents marécageux. Il n'y pas grand chose d'autre à manger que du riz et des bananes, la population locale est éclectique et peu portée à l'amitié avec un blanc. C'est certain, Conrad a su mettre sur papier l'expérience accumulée dans ses voyages. Le récit est riche d’intrigues entre Almayer, le rajah du coin, le commerçant arabe d'à coté, le jeune et charismatique Dain, des hollandais en vadrouille ... Quoi que complexe, l'ensemble est assez clair. Par contre, et là je rentre dans la subjectivité, tout ça ne m'a pas toujours semblé du plus haut intérêt. Les petites intrigues de ce coin perdu de Asie sont parfois un peu pénibles à suivre, et de la même façon, les personnages sont un peu décevants. Les vaines luttes d'un homme faible qui se croit fort, voilà bien un sujet apte à me passionner, mais j'ai eu l'impression que l'on est jamais vraiment avec les personnages, ils paraissent un peu distants. On ne ressent pas vraiment leurs tourments, on peine à s'intéresser vraiment à eux.

Bref, La folie Almayer est un bon premier roman qui jouit d'une ambiance réussie. Par contre, l'intrigue et les personnages ont souvent peiné à éveiller mon intérêt de façon durable. Rien d'insurmontable, mais La folie Almayer n'est ainsi probablement pas le meilleur roman Conrad.

265 pages, 1895, Folio

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