samedi 20 décembre 2025

Éloge du mariage, de l'engagement et autres folies - Christiane Singer

 

Un livre offert par un couple d'amis. Je n'aurais pas lu plus de quelques pages si je n'avais pas ressenti le besoin d'être en mesure d'en parler.

L'écriture m'est franchement intolérable. Je ne voudrais pas faire de jugement de valeur absolu : c'est certainement une question de sensibilité, et cette écriture est contraire à mes sensibilités. A mon sens, c'est une écriture d'intense confusion émotionnelle, un déchargement affectif d'une pénible lourdeur dont la forme surchargée, qui relève de l'esbroufe, ne parvient pas à camoufler un fond trop léger.

Au-delà de l'écriture, je ne trouve pas là d'idées particulièrement pertinentes. Je sens que parfois je ne suis pas loin d'acquiescer, de trouver une branche où m'accrocher, mais tout est si inutilement englué dans des torrents d'exubérance ampoulée que je ne peux que soupirer d'exaspération. Finalement, sous les grands mots se cache une plate et banale rhétorique vaguement réactionnaire : aujourd'hui, vraiment, les gens ont perdu la valeur de l'engagement.

Certes, les humains ont besoin de contact humain. Je veux bien croire qu'une relation de couple durable soit corrélée à plus de satisfaction et moins de misère. Cependant, cette sacralisation du couple, de l'engagement, me semble mal placée. En sacralisant, en mettant plein de grands mots, en imaginant une magie de la chose, on créé une mystique superflue, voire nuisible. Je préfère la voie de la sacralisation. Le couple engagé sur le long-terme est une façon parmi d'autres de répondre à ces vastes et intarissables besoins humains que sont le lien intime avec autrui et l'intégration sociale. Ce sont ces besoins qu'il faut reconnaitre et embrasser, sans idéaliser une méthode particulière de les satisfaire, aussi pratique (voire innée, qui sait) soit-elle pour assurer un minimum de lien humain et donner plus de chances à sa progéniture. Je n'ai rien contre l'engagement dans la vie de couple, au contraire comme je l'ai mentionné, c'est hautement pratique — mais il y a tellement plus à imaginer pour façonner un humain épanoui. Le couple peut autant être une saine fondation qu'une prison sordide, et des millions d'autres choses. Ce qu'il faut, c'est plus de communauté : vivre avec d'autres humains, partager le quotidien d'autrui, être confronté à l'altérité, être intégré à une communauté, travailler ensemble à gérer et améliorer le sort commun. Et ce, qu'il y ait couple traditionnel ou non.

Est-ce que l'autrice évoque ça ? Je ne sais pas trop. Peut-être. Avec plus de points d'exclamation, d'exhortations à la deuxième personne et de contes douteux riches en princes et princesses.

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