samedi 19 avril 2014
Knulp - Hermann Hesse
Knulp est un vagabond solitaire, intelligent et distingué. Il aurait pu trouver une place confortable dans la société de son temps, être un homme respecté et respectable. Mais il se contente d'errer dans les campagnes, au fil des rencontres, qui se font de plus en plus rares tandis que les années passent. Ce court roman est divisé en trois partie. Dans la première, Knulp est hébergé par un vieil ami et fait connaissance avec une jeune femme, mais les contrariétés de la vie en ville le poussent à nouveau sur la route. La seconde partie passe à la première personne, et l'on ne sait rien du narrateur sinon qu'il a fait un bout de chemin avec Knulp, et apparemment marqué à vie par cet homme, il nous livre ses souvenirs. La troisième partie est à la fois la fin et le début. C'est la rencontre d'un Knulp agonisant avec avec un ancien compagnon d'école, image de ce que son existence aurait pu être. On comprendra ce qui a orienté la vie de Knulp dans la direction qu'elle à prise. Pas de profond choix philosophique, non, juste une nature sensuelle plus attirée par les jeunes femmes que par les études.
Il y quelque chose de magnifique dans l'écriture d'Hermann Hesse. Un minimalisme, une simplicité qui permet d'extraire l'essentiel. Pas d'analyse poussée des personnages, pas de description d'esprits et de comportements complexes, juste des vies réduites à leurs traits essentiels. La scène finale, conversation et réconciliation avec un Dieu bien loin de celui de la bible, est d'une rare beauté. La quatrième de couverture exprime parfaitement mon opinion sur ce petit livre, alors je lui laisse la parole finale : « Roman magique, apologie de la désinvolture et du désintéressement, Knulp est aussi une superbe méditation sur les blessures secrètes, la solitude et l'échec. »
115 pages, 1915, Le livre de poche
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