lundi 11 février 2013

Crime et Châtiment - Dostoïevski

Crime et Châtiment - Dostoïevski

Crime et châtiment, on peut dire que c'est un gros morceau. J'adore Dostoïevski, et je savais avant même d'ouvrir le bouquin que ce serait génial. Et bien en effet, c'était génial.

Raskolnikov est un étudiant vivant dans la misère dans la grande ville de Petersbourg. Et il va commettre un double meurtre. Mais ce qui est intéressant, c'est que ce crime a lieu dès les 100 premières pages du roman. Car ce que Dostoïevski veut transmettre au lecteur, c'est une morale chrétienne : l'homme ne doit pas verser le sang. Personne ne peut revendiquer le droit d’ôter la vie, même celle d'une personne méchante et médiocre. Raskolnikov s'est accordé ce droit, il va donc en souffrir, par une logique de rédemption qui imprègne le roman. Ce qui en fait la force, c'est que malgré ce fond de morale chrétienne, il n'y a là rien de manichéen, et l'on est jamais assommé par de lourdes références religieuses. Au contraire, les personnages sont complexes, tourmentés, aucun d'entre eux ne connait la paix, ce qui ne les rend que plus passionnants. 

Dostoïevski a une écriture toujours aussi excellente, vive, basée sur les dialogues et les monologues intérieurs : on est emporté. Et il est un maitre du suspense. Cela se ressent particulièrement dans certaines scènes (de dialogue justement), qui sont aussi haletantes que brillamment construites. Le roman est également drôle : il s'agit d'un humour qui se fait au dépend des personnages, on rit du décalage entre la réalité et ce que pensent ou font les protagonistes. Ils sont souvent perdus dans leur imagination, incapables d'admettre la vérité, ils se réfugient dans des fantasmes, à l'image de Raskolnikov, pour qui ces rêves ne seront pas moins que l'origine de son meurtre. Si les grands hommes ordonnent guerres et massacres et sont ensuite acclamés en héros, pourquoi lui ne pourrait-il pas débarrasser la ville d'une personne nuisible et par la même occasion voler assez d'argent pour assurer son avenir, qui ne manquera pas d’être glorieux et effacera ainsi sa faute ? Mais s'il était vraiment un homme supérieur, se poserait-il toutes ces questions ? Non, s'il était vraiment ce qu'il rêve d’être, il ne se remettrait pas perpétuellement est question : il agirait, tout simplement, sans douter.

577 pages, 1866, Folio classique

2 commentaires:

  1. Je viens de lire Les frères Karamazov, ou, à l'inverse de Crime et châtiment, le meurtre dont il est question n’est perpétré qu'à la moitié du récit, qui est très bon également.

    J'ai bien l'intention, maintenant, de lire Crime et châtiment, et je me suis aussi procurée Le sous-sol.

    A bientôt.

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  2. Les frères Karamazov m'attend sagement dans ma bibliothèque. C'est un sacré pavé.

    Bonne lecture ! Avec ces bouquins là ça ne manquera pas d’être le cas ;)

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