J'aime la BD. J'adore la BD. Mais la BD, c'est cher, même d'occasion. Alors quand je vois des formats poche pour 2 ou 3 euros, je m'y penche attentivement. Si vous ne connaissez pas Druillet, sachez cela : c'est de l'imaginaire (entre SF, fantastique et fantasy), et c'est beau. Que dis-je, c'est magnifique !
Cependant, avec Vuzz, Druillet ne nous offre pas du tout ce à quoi il m'avait habitué avec Lone Sloane. Tout d'abord, au niveau du style graphique, la différence est forte : si l'on retrouve tout de même le style de l'auteur, les couleurs vives s'effacent au profit d'un élégant noir et blanc, les vastes plans aussi fouillés que psychédéliques laissent la place à des dessins bien plus sobres. Moins de folie et de démesure donc, mais Druillet reste un maitre, et tout cela est fort joli et possède une forte identité.
Vuzz est un héros bien loin du très sérieux Lone Sloane. C'est un être stupide, dégénéré, qui ne pense qu'a deux choses : manger et baiser. Bref, le ton est très décalé. Ce personnage n’obéissant qu'à ses désirs les plus primaires se jette sur la moindre femelle qui croise sa route et massacre toute créature hostile se mettant en travers de son chemin pour ensuite en manger la chair avec un grand sourire niais. Mais parfois, il lui arrive des choses plus étranges ... Il rencontre des lapins explosifs vivant dans d’éphémères champignons en forme de phallus, se fait prendre au piège par des morts un peu trop vivants, explore un étrange village peuplé de corps sans vie, se fait agresser par un magicien qui tombe amoureux de lui ... Malgré sa profonde stupidité, Vuzz s'avère bien sympathique. Et marrant.
En raison de sa quasi absence de dialogues et ses dessins épurés, Vuzz se lit très vite, mais avec un plaisir certain. Druillet m'avait bien plus marqué avec Lone Sloane, mais on a tout de même là un bon album, réussit esthétiquement et totalement barré.
155 pages, 1974, J'ai lu BD
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