mardi 25 juin 2019
Outliers - Malcolm Gladwell
De la pop science qui se lit comme de la très bonne fiction. L'inconvénient, c'est qu'on doute parfois de la crédibilité des idées avancées, notamment devant l'étonnant manque de statistiques qui auraient pu servir à apporter plus de solidité à certaines des études de cas particuliers. Il faut sans doute replacer l'ouvrage dans le contexte américain, où le mythe du self made man a une emprise considérable. En France, et plus généralement en Europe, pour qui a vaguement lu Bourdieu ou a simplement quelques notions de sociologie, ce n'est pas un scoop que l'héritage social et culturel des individus a une importance considérable sur leur vie. Mais même si le pitch de Outliers est un peu évident, l'exécution tient en haleine. Je retiens particulièrement le chapitre sur les crashs d'avions causés par par la culture très hiérarchique de certains pays (comme la Corée) : la crainte de l'autorité empêche le personnel de faire remarquer à un capitaine fatigué ou distrait qu'il commet une erreur. Alors que dans les pays sans grande distance hiérarchique, comme les USA, la communication plus égalitaire permet à un subordonné de relever clairement les erreurs de son capitaine. Mais, une fois que l'héritage culturel est pris en compte, il devient possible de travailler à le dépasser. J'ai vraiment beaucoup aimé Outliers, mais je reste un peu sceptique sur ce genre d'ouvrage de pop science : dans quelle mesure l’habilité narrative de Malcolm Gladwell camoufle-t-elle simplifications et raccourcis ?
335 pages, 335 pages, Penguin
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire