mercredi 12 juin 2019

Zen and the art of motorcycle maintenance - Robert M. Pirsig

Zen and the art of motorcycle maintenance - Robert M. Pirsig

Zen and the art of motorcycle maintenance a la réputation d'être un peu prétentieux. En effet, le narrateur/auteur (c'est en bonne partie autobiographique) ne manque pas d'insister sur le fait que son intelligence le sépare du commun des mortels, et va jusqu'à citer son QI. Mais passons. Dans le récit cadre, le narrateur voyage en moto avec son fils à travers les USA. Ils n'ont pas la relation la plus saine qui soit. Mais la majeure partie du roman, si le terme est adéquat, est constitué des divagations du narrateur. Son moi passé, qu'il considère comme une identité séparée, s'est consumé dans une quête philosophique, à la recherche de la « Qualité ».

Premier problème : il m'est très difficile d'extraire le cœur de son propos. Par exemple, chez Ayn Rand, la fiction est aussi au services des idées, et celles-ci, aussi discutables soient-elles, sont parfaitement limpides. Mais ici, vraiment, c'est flou, c'est confus. Parfois j'ai l'impression de faire face à une vaste fumisterie, parfois la quête intellectuelle et l'insatisfaction maladive du narrateur parviennent à m'accrocher. Je me pose aussi pas mal de questions sur le sérieux du fond. Par exemple, il balance que « Quality is the Tao » puis, page suivante, que « Quality is the Buddha ». Quoi ? On a un peu l'impression de lire de la bouillie mystique où, comme chez Jack Kerouac par exemple, des occidentaux ayant feuilleté quelques textes asiatiques croient soudainement avoir tout compris à la vie.

Zen and the art of motorcycle maintenance me laisse donc une impression mitigée. Je suppose que sa plus grande qualité n'est pas une éventuelle profondeur philosophique, mais sa lisibilité. Le récit cadre, très limpide, offre au lecteur un peu lassé par les abstractions douteuses la certitude d'un retour régulier à une narration facile à suivre. Et finalement, ce bouquin se révèle plaisant par con côté fourre-tout : on se demande quelles réflexions bizarres nous attendent à la page suivante.

406 pages, 1974, corgi

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