mercredi 22 mai 2019
La cinquième saison - N. K. Jemisin
Un point de départ à priori intéressant : sur un continent régulièrement ravagé par des cataclysmes sismiques d'ampleur apocalyptique, quelques individus ont la capacité de plus ou moins contrôler la terre et ses tremblements. En conséquence, ils sont craints par la population et utilisés dès l'enfance comme des armes par une institution à l'éthique douteuse. Mais ce contexte qui éveille la curiosité n'empêche pas La cinquième saison d'être parfaitement médiocre.
Déjà, l'écriture. Le choc est rude. N. K. Jemisin commence brutalement par une exposition totalement superflue au lieu de faire découvrir son univers par le biais des personnage. Aussi, c'est écrit au présent et, en bonne partie, à la deuxième personne du pluriel. Comme si ça ne suffisait pas, Jemisin accumule jusqu'à l’écœurement les pirouettes de langage lourdes et prétentieuses : abus de l'italique, répétitions intempestives, retour à la ligne en pleine phrase... Et ça déborde de néologismes. Par exemple, « rouille » est une sorte de juron que Jemisin nous sert à toutes les sauces dans une triste tentative d'étoffement de son univers. Mais, au final, c'est juste comme si les personnages disaient « merde » toutes les deux pages : lourd, très lourd. Quand on additionne tout ça, on obtient un résultat qui certes se lit très facilement, mais qui est surtout extrêmement pénible.
Et ce n'est pas la trame qui vient sauver La cinquième saison. Il y a quelques bonnes idées, comme le statut social précaire des « gêneurs » qui contrôlent les forces sismiques, ou la faune qui change de comportement lors des cinquièmes saisons apocalyptiques. Mais au final, on a juste l'impression de lire une longue, bien trop longue introduction, qui n'offre après 460 pages pas l'ombre de la moindre résolution. Les mystères exposés, comme ces étranges créatures humanoïdes que sont les mangeurs de pierre, ou ces cristaux géants et flottants qui semblent hérités d'une antique civilisation, ne sont absolument pas expliqués. A la place, Jemisin meuble avec un interminable triangle amoureux. Vraiment, à partir du dernier tiers, au lieu d'une culmination, il ne se passe vraiment plus rien, si ce n'est un combat final artificiel. Tout semble creux, forcé, étoffé par du vide. Et les personnages, susceptibles et colériques, qui passent beaucoup de temps à se crier dessus pour rien, deviennent juste antipathiques.
460 pages, 2015, nouveaux millénaires
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Je crois que je n'en avais eu que de bons retours jusqu'à présent.
RépondreSupprimerJ'imagine que tu ne liras pas les suites…
Je ne lirai pas les suites, non. Mais en effet ce bouquin est entouré d'une aura très positive, et je peine à comprendre pourquoi.
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