Les Nouvelles de Pétersbourg de Gogol sont très connues, et à juste titre, parce que tout y est vraiment excellent. Tout d'abord, Gogol écrit superbement bien, c'est un plaisir de lire d'aussi belles phrases. Ensuite, le ton, comme souvent chez certains romanciers de l'est, hésite entre réalisme, fantastique et absurde, d'une façon parfaitement maitrisée.
- La perspective Nevski. Dans une remarquable rue de Pétersbourg, le lecteur suit le destin de deux personnages, un peintre et un fonctionnaire, les deux figues de ces Nouvelles de Pétersbourg. Entre tragique, humour et grotesque, c'est très réussi. La nouvelle s'articule autour de l'opposition du tempérament des deux personnages, mais le fait qu'elle n'ait pas vraiment d’élément directeur central la rend peut être un peu plus faible que les autres.
- Le portrait. Un peintre dont la situation financière laisse à désirer va trouver la fortune grâce à un tableau mystérieux. Mais au lieu de consacrer sa fortune au travail et à l'amélioration de son art, il recherchera les succès mondains et ne travaillera que sur des portraits de gens du monde. Ici, on penche un peu plus vers le fantastique. Magnifique vision de la déchéance d'un homme de talent, et de de la déchéance en général, j'adore.
- Le journal d'un fou. Alors là, c'est vraiment un régal. On suit à travers son journal un petit fonctionnaire un peu (voir beaucoup) dérangé. Mention spéciale à la correspondance entre deux chiens.
- Le nez. Un fontionnaire tout à fait respectable voit son nez disparaitre. Nez qu'il croisera dans la rue, se baladant l'air de rien. La quête du héros pour retrouver son nez est l'occasion d'écorcher l'organisation administrative de la Russie.
- Le manteau. Un fonctionnaire pas très malin se trouve, devant l'état de ruine de son manteau, obligé d'en acheter un nouveau. Pendant de longs mois de privation, il devient totalement obsédé par ce manteau. Un personnage magnifiquement grotesque.
277 pages, Folio
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