jeudi 13 juin 2013

Babylon Babies - Maurice G. Dantec


Babylon Babies - Maurice G. Dantec

Sur la couverture de l'édition Folio que je possède s'étale le poster du film Babylon A.D. de Mathieu Kassovitz, (très) librement adapté du roman de Dantec. Le film, si je m'en souvient bien, est franchement raté. Par contre, est visible par ici un long making of tout à fait passionnant qui montre les coulisses et les tensions du tournage, et qui explique en partie pourquoi le film est un échec. Bon, le livre maintenant.

On commence par nous présenter le héros, Toorop, mercenaire originaire d’Europe de l'est qui a passé sa vie sur divers champs de bataille. Mais un événement inattendu va le sortir de cette routine : une mafia russe lui propose de convoyer une femme jusqu'au canada, et il n'est pas en position de refuser. Tout d'abord, Babylon Babies m'a semblé un bon roman, servi par une écriture vive, parfois assez originale, et un univers violent et crasseux vaguement typé cyberpunk, le genre de chose que j'aime. Mais plus j'ai avancé, plus j'ai déchanté. La trame, tout d’abord, est très décevante. Le nœud de l'intrigue, c'est Marie, la femme que Toorop doit escorter. Tout monde veux la tuer ou la capturer : une secte, des mafias russes, des hackers bizarres ... On sait qu'elle transporte quelque chose de précieux, et avec l'aide du titre du roman, on devine rapidement de quoi il s'agit : des bébés. Enfin, des embryons de bébés, au début. Pendant la première partie de roman, on reste dans le flou total, les persos passent leur temps à regarder la télé et à boire du coca (le terme "coke" revient tellement souvent que c'est à se demander si Dantec n'est pas directement financé par coca cola). Il n'y a tout simplement pas d'enjeu, puisque bien que ces bébés soient au centre du roman, pendant 650 pages, on ne comprend pas pourquoi. Et même quand on comprend, ça ne va pas du tout : un vague concept de post-humanité sorti de nulle part. De nulle part, puisque tout repose sur un concours de circonstance expliqué très rapidement en espérant que ça passe. Marie est une schizophrène très spéciale, fruit du travail de scientifiques, et par hasard, elle se retrouve employée par la mafia russe à transporter des embryons pour le compte d'une secte, et PAF, ça fait des bébés post-humains plein de super-pouvoirs.

Franchement, non, ça ne va pas. Le roman part totalement en vrille, les délires mystiques, oniriques, cybernétiques, chamaniques et schizophréniques (oui tout ça) s'enchainent, et si au début on peut trouver ça original, ça pose bien l'ambiance, à la longue, ça devient juste ... trop, voir n'importe quoi. Et, comme expliqué plus haut, la trame ne tient pas la route sur la longueur. Bon, Babylon Babies n'est pas totalement nul, il se laisse lire grâce à son univers foisonnant et à son écriture assez vive, certains passages sont même très bons, mais je n'irai conseiller à personne de se lancer dans ce pavé, il n'y a pas à chercher bien loin pour trouver bien mieux.

720 pages, 1999, folio SF

Parmi tous les avis dispos sur le web, je partage particulièrement celui de Robert BELMAS sur Noosfere, tout en bas de la page.

8 commentaires:

  1. Totallement d'accord avec ta critique. Et pour ma part, j'ai laissé tomber Dantec, il écrit toujours le même livre, ça s'en va dans tous les sens, etc. Il a juste Les racines du mal qui est bien. Le reste : un gros bof. J'ai hâte de voir si tu vas aimer La nuit de l'oracle d'Auster. Même si je trouve que ce n'est pas son meilleur, c'est pas mal plus dans mes goûts que le piètre Babylon Babies.

    A+ et bonne lecture !

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  2. Yep, c'était mon premier roman de Dantec, et probablement le dernier. Quoi que, peut être les racines du mal un jour.
    J'ai lu les premières pages de la nuit de l'oracle, et c'est fou à quel point Paul Auster aime NYC et le baseball. Et toujours cette impression de solitude dès les premiers mots ... Peut être que lui aussi écrit toujours le même livre, mais au moins il le fait bien :D
    Bonne lecture à toi aussi !

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  3. Je suis un fan de Dantec et j'ai lu plusieurs de ses bouquins, même jusqu'à ses essais. J'ai bien aimé Babylon Babies, et il faut se laisser aller à la folie de Dantec pour apprécier je crois. Pas pour tout le monde donc.

    Par contre, j'ai vraiment aimé Cosmos Inc et Grande Jonction, que je vous conseille de donner une chance.

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  4. Je n'ai rien contre la folie en question, mais il faut quand même que l'ensemble maintienne intérêt et cohérence sur la longueur, et malheureusement, à mon avis du moins, ce n'est pas le cas. Qui sait, peut être que j’apprécierai un autre de ses livres si j'en ai l'occasion.

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  5. Tu as vu le film qui en a été tiré? Parce que je n'ai vu que lui (pas lu le livre donc)(c'est très mal formulé tout ça) et je n'ai pas eu cette impression de délire mystique. Du coup, le travail d'adaptation a du redonner sens à tout ça...

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  6. J'ai vu le film, j'en parle rapidement dans les 3 premières lignes. Si ça part moins en vrille, c'est surtout parce que le film est très éloigné du roman (même si je n'en souviens plus très bien). Et puis bon, un film c'est pas un roman : il n'y a pas la place d'y caser du facultatif, donc les envolées de Dantec, paf, à la poubelle, et on va droit aux scènes d'action et aux dialogues clés. D'ailleurs, j'en profite pour recommander encore une le visionnage du making of du film, très intéressant et instructif (lien au début de mon billet).

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  7. Oh oui, j'ai zappé l'information dis donc (et pourtant, je l'ai lu ce paragraphre)(je ne dois plus être si fraîche que ça au lever... ;-p). Je me souviens avoir aimé une idée dans le film, mais je ne sais plus quoi O_O (oui, les souvenirs poreux, ma marque de fabrique)

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  8. C'est déjà pas mal de se souvenir qu'il y a une bonne idée dans le film, moi je me souviens juste de Vin Diesel jouant les héros virils dans des décors d’Europe de l'est :D

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