vendredi 22 juin 2012

Les clochards célestes - Jack Kerouac


Les clochards célestes se révèle grâce à son splendide titre avant même que l'on ne pose un regard sur le quatrième de couverture. Clochards ? Les personnages errent sur les routes, prennent les trains en passagers clandestins, dorment à la belle étoile ... Célestes ? Car ils font tout cela non pas nécessité mais par plaisir, cherchant une vie simple pour se consacrer à la spiritualité.

Je dois bien avouer qu'au début, j'ai trouvé les personnages vraiment insupportables. Ils sont persuadés d’être des poètes, des artistes, se prétendent bouddhistes, et déblatèrent en permanence un blabla philosophico-mystique souvent exaspérant. Mais après une centaine de page, cet aspect du livre ne me posait plus aucun problème, et contribuait au contraire à distiller une ambiance planante à la limite du fantastique. Et finalement, le périple de Ray, le narrateur, avec ses doutes, ses convictions, ses envolées mystiques et lyriques, est un délicieux voyage initiatique qui nous fait traverser tout les USA à la rencontre aussi bien de personnalités décalées que de décors splendides, vastes étendues naturelles et sauvages. Ray, seul ou avec ses amis, va explorer deux types de routes : celles, goudronnées, sur lesquelles il marchera le pouce levé, et celles qui ne sont que des chemins de randonnée terreux, propices à la solitude et à l'introspection. Même de retour chez lui, parmi sa famille, Ray préfère passer son temps seul, allongé dans la foret, à cultiver ses croyances, à chercher des réponses aux multiples questions qui l'assaillent.

Les clochards célestes m'est apparu comme un monument érigé à la gloire et à la mémoire d'un mode de vie nomade, atypique et perdu, duquel se dégage une certaine nostalgie. Ce mode de vie ne peut manquer de provoquer une réaction du lecteur : irresponsabilité et futilité ? Existence utopique, sans autres soucis que les questionnement existentiels que l'on s'impose ? Autodestruction camouflée ? Rêve à jamais inaccessible ? Quoi qu'il en soit, j'ai ressenti une petite pointe de tristesse à l'idée que je ne ferai probablement jamais l'expérience de cette existence.

374 pages, 1958, collection Folio

2 commentaires:

  1. Ce que tu dis des personnages et de leurs délires, c'est exactement ce que j'imaginais des livres de Kerouac et la raison pour laquelle je n'en ai pas encore lu. Mais si ça passe avec les pages et qu'on s'y habitue... Peut-être serait-il temps que j'essaie cet auteur.


    PS: C'est Cachou des Lectures de Cachou, mais comme il n'y a pas l'option "nom + url", j'ai dû recourir à mon drôle d'identifiant WP ^_^.

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  2. Chouette, mon premier commentaire !

    Les personnage sont en effet très ... spéciaux (mention spéciale à la religion/spiritualité, principal sujet de discussion, bouddhisme mélangé au christianisme à envie) Mais bon, finalement ça crée une ambiance très décalée. Comme si c'est une petite aventure hors du monde réel, une sorte de rêve. Mais c'est subjectif, tu les trouveras peut être trop agaçants :)

    Sinon, j'ai changé une petite option, ça devrait être bon pour nom + url !

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