samedi 9 juin 2012

La musique du hasard - Paul Auster


Paul Auster est un écrivain qui, si j'en juge par ma modeste lecture de ses livres (Le voyage d'Anna Blume, La trilogie New Yorkaise, et maintenant celui ci) a pour sujets de prédilection le vide, le hasard, la fuite, l'absurde. Et le baseball. Mis à part ce dernier point, qui heureusement ne prend guère de place dans son œuvre, je dois bien dire que les thèmes abordés par Paul Auster m'intéressent particulièrement.

La musique du hasard reprend exactement les idées citées précédemment, mais avec un important sujet supplémentaire : l'argent. Nashe est un ex-marié, sa femme l'a quittée. Nashe est un ex-père, il a confié sa fille à sa sœur. Nashe est un ex-sédentaire, il a touché un important héritage, et va utiliser cet argent pour errer sur les routes. Et du coup, Nashe quitte son métier, et devient un ex-pompier. La satisfaction d'une fuite sans fin, le plaisir apporté par le vide de la route défilant sous ses yeux, la joie de ne pas avoir d'obligations, Nashe connaitra tout cela pendant une année entière. Et la plume d'Auster captive. Mais vient le moment où Nashe, ses fonds dangereusement épuisés, fait une rencontre décisive. Il ramasse sur le bord de la route Pozzi, un jeune homme en bien mauvais état, qui se trouve être un joueur de poker qui gagne sa vie par les cartes. Pozzi a un gros coup de prévu, et il a besoin pour cela de 10000 dollars, somme qui correspond à peu près aux dernières économies de Nashe, qui va miser son avenir sur le talent de son nouveau compagnon ...

Bon, je ne pense pas vous surprendre en vous disant que cela ne se passera pas très bien. Cette partie de poker fatidique sera l’occasion de faire connaissance avec Flower et Stone deux nouveaux riches (mais vraiment très riches) symboles ultimes de la futilité, utilisant leur montagne d'argent à des fins qui prêteraient à sourire si cela ne représentait pas un tel gâchis. Car l'argent, c'est ce qui décide du sort des personnages : certains n'en n'ont pas, et sont esclaves de ceux qui en ont. Mais qu'est ce qui fait que certains sont riches et d'autres non ? Dans le livre d'Auster, c'est le hasard, qu'il prenne la forme d'un héritage, d'un billet de loterie ou d'un jeu de carte.

Lire La musique du hasard fut un vrai plaisir, tant Auster écrit bien, et tisse sa toile à travers les pages avec adresse et simplicité. Il est certain que Paul Auster, accompagné de ses histoires de vide et de fuite, se retrouvera à nouveau dans peu de temps au pied de mon lit.

224 pages, 1990, éditions Le livre de poche

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire