Un livre qui a le mérite d'explorer un sujet capital mais souvent oublié : la gestion des jardins, prés, prairies, champs, etc., sans combustibles fossiles, à la faux. Je note avant tout que j'ai une expérience avec le sujet, mais une expérience très modeste : j'ai déjà fauché quelques fois dans le passé (plus que maladroitement) et depuis peu je possède (avec trois autres personnes) un terrain dont j'envisage de gérer la couche herbacée uniquement à la faux. En lisant ce livre, j'avais donc l'occasion en parallèle de m'exercer en conditions réelles avec une faux de qualité (mais pour l'instant mal maniée et peut-être mal aiguisée).
Il y a des infos intéressantes dans le livre de Ian Miller, sans aucun doute, j'en relève quelques-unes ci-dessous, mais au final c'est assez court et il passe la plupart de son temps à parler d'autre chose. C'est bienvenue quand il est question de l'historique des faux et de leur forge, un peu moins quand il disserte sur la méditation transcendantale ou des recettes de pain au levain. Il parle aussi longuement du fauchage des céréales à la faux... tout en avouant qu'il a lui-même abandonné tant c'est compliqué ! Au final, et c'est paradoxal, il ne parle pas tant de ça des faux : j'aurais voulu des chapitres entiers sur les différents types de lame, comment fabriquer un manche maison, la gestion de différents types de terrain... Je ne veux pas ne pas recommander Faucher et récolter à la main, ça vaut le coup de le lire quand on débute à la faux, mais pour être honnête, la lecture de quelques articles et le visionnage de quelques vidéos offre un peu la même chose sans les digressions.
L'auteur insiste bien sur la supériorité des faux autrichiennes, ou plus largement des faux d'Europe continentale, qui sont forgées et donc peuvent être travaillées au marteau et à l'enclume, ce qui est indispensable pour leur efficacité et durabilité. Le type de martelage de la lame dépend aussi du type de végétation à faucher : plus la végétation est coriace et ligneuse, plus il faut marteler et aiguiser grossièrement. Quelques schémas sont utiles pour mieux comprendre le martelage, l'étape peut-être la plus intimidante, et que je n'ai pas encore pratiquée (mais ça ne saurait tarder !). Et je note ce détail potentiellement capital que n'avais pas clairement intégré auparavant : pendant le fauchage, le dos de la lame doit toucher le sol, glisser sur l'herbe. Dans les pentes, l'auteur conseille de faucher de bas en haut, en diagonale, de façon à ce que la gravité aide le mouvement de la faux. L'auteur développe aussi avec moult détails la fabrication du foin destiné aux animaux, comment optimiser sa qualité en prenant en compte tous les facteur possibles, comment faire divers types de meules, etc. Intéressant. Après tout, le foin est la principale raison d'exister de la faux, et pour ceux qui n'ont pas ou peu d'animaux à gérer, il sert de paillage au potager.
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