vendredi 28 avril 2017

Robinson Crusoe - Daniel Defoe


Robinson Crusoe - Daniel Defoe

L'histoire de Robinson, tout le monde la connait plus ou moins. Pourtant, dans le roman original, il se passe plein d'autres choses que la longue résidence de Robinson sur l'ile. On commence à faire la connaissance du personnage pendant sa jeunesse où, assoiffé d'aventure, il quitte le foyer familial sans regarder derrière lui. J'ai beaucoup aimé la confrontation avec la rhétorique de son père, qui suggère une vie calme et humble, dans la sécurité de l'héritage familial. Mais Robinson s'en va vivre en marin, commerçant et planteur.

Le Roman de Defoe a 300 ans, et on le sent. C'est long, plein d'une multitude de détails superflus et d’incessantes répétitions. On s’interroge aussi sur la construction du récit. Si l'on admet que le cœur du roman est la vie solitaire de Robinson sur son ile, pourquoi par exemple terminer avec des péripéties en montagne, avec neige et loups, qui n'ont absolument rien à voir avec le thème central ? C'est vraiment bancal, ça ne fait qu'affaiblir l'ensemble. Quand au personnage de Robinson, il n'est guère sympathique. C'est un esclavagiste convaincu, il bâtit d'ailleurs sa fortune sur cette base. Et par exemple, quand il rencontre Vendredi, il se fait appeler par lui Maitre. Sérieusement, c'est juste bas. De même avec son obsession de se considérer maitre et seigneur de son ile. Et quand à la fin il se retrouve en possession d'un bateau, il se barre sans même aller chercher les espagnols naufragés qui se morfondent pas loin ! Ce ne serait même pas difficile de les trouver, puisqu'ils sont avec la tribu de Vendredi.

Même chose avec la religion. Robinson voit Dieu partout. Pourquoi pas, mais c'est particulièrement insupportable par la dimension narcissique de sa notion de providence. En gros, tout ce qui lui arrive est la volonté de Dieu. Robinson est persuadé que Dieu le met à l'épreuve, s’intéresse à lui personnellement. Il le remercie de l'avoir sauvé du naufrage pour lui permettre de revenir sur le droit chemin de la religion. Et tous les autres qui sont morts dans ce naufrage, Robinson, ils valaient moins que toi ? Tu crois que Dieu t'a choisi, que tu es un élu ?

Le personnage est donc très irritant. Mais on peut mettre ces aspects de coté et les voir simplement comme représentant l'époque de Defoe. De ce point de vue, on y trouve un intérêt presque documentaire. Quand au récit, il est bancal, on s'ennuie parfois, on saute des pages. Là aussi, l’intérêt est en bonne partie documentaire et historique.

298 pages, 1719, penguin books

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