jeudi 2 juillet 2015

Le bureau des atrocités - Charles Stross


Le bureau des atrocités - Charles Stross

La quatrième de couverture du Bureau des atrocités cite de nombreuses références, avec notamment, parmi celles que je connais le mieux, X-Files et Lovecraft. Et c'est exactement ça : le bureau des atrocités, alias la Laverie, est un service secret (anglais) qui s'occupe de gérer un monde caché remplis de créatures lovecraftiennes. D’ailleurs, Charles Stross ne camoufle pas ses influences, son roman est ultra référencé, à tel point qu'il est un peu vain de s'y plonger si l'on est pas déjà un minimum familier avec le fantastique et la SF en général. C'est d’autant plus vrai qu'on est souvent submergé de termes techniques, de théories mathématiques incompréhensibles pour le commun des mortels (dont je fais hélas parti) et d'idées farfelues en tous genres.

Ce qui est intéressant, c'est que Stross choisit de mélanger les genres et les tons. On passe de la parodie d'espionnage doucement absurde à la hard SF, d'un humour kafkaïen à propos de l'organisation de la Laverie à de la pure horreur cosmique à la Lovecraft. Par exemple, un moment illustrant bien cette variété. Le personnage principal et une équipe d'élite de la Laverie débarquent sur une version morte de la Terre, dans un univers parallèle dominé par les nazis, dans le but de sauver l'univers (le notre, ne mélangeons pas tout) d'une entité cosmique ... et le tout sous l’œil gigantesque d'Hitler dont un portrait colossal est sculpté sur toute la surface de la lune. Bref, Stross utilise plein d'influences classiques pour parvenir à créer sa propre recette originale. Globalement il est difficile de prendre les choses trop au sérieux dans ce roman. C'est plutôt une sorte de pot-pourri réjouissant pour amateur de ce genre de littératures. Vu sous cet angle, Stross arrive sans souci à communiquer son enthousiasme. On peut regretter une écriture qui se veut familière un peu maladroite, ou des descriptions de scènes d'action un peu confuses, mais on ne peut nier qu'on s'amuse bien. Je crois que j'aimerais bien bosser à la laverie !

Il y a dans ce volume le roman qui lui donne son titre, et une nouvelle qui lui fait suite mais raconte une histoire (ou plutôt une affaire, restons dans le thème) différente. On trouve aussi une postface fort intéressante de l'auteur qui apporte un peu d'éclairage sur son œuvre. J'ai particulièrement apprécié sa façon de mettre en lien roman horrifique et roman d'espionnage : pendant la guerre froide, sous la menace nucléaire, pas besoin des Grands Anciens pour se sentir menacé par une force incompréhensible et implacable ...

470 pages, le livre de poche

2 commentaires:

  1. Il faut que je le lise un jour celui-là.
    Dommage que la série ne soit plus traduite au France au-delà du deuxième volume, alors qu'en VO, l'auteur en est au sixième volume plus quelques nouvelles...

    RépondreSupprimer
  2. Au moins comme ça on ne se sent pas obligé de se lancer dans une série de 3000 pages ;)

    RépondreSupprimer