samedi 16 novembre 2013
Trois chemins d'écolier - Ernst Jünger
«Ce qu'il y avait de plus beau dans l'école c'était le chemin qui y conduisait : aussi Wolfram l'aurait-il prolongé le plus longtemps possible. Mais il serait arrivé en retard, et arriver en retard, c’était grave.»
Le ton est posé dès les premières lignes : Ernst Jünger s'en prend à l'école. Dans l'Allemagne des années 1900 (environ), Wolfram est un enfant qui ne parvient pas à s'intégrer dans l'institution scolaire. A cause d'une tournure d'esprit plus tournée vers la pensée libre que l'apprentissage par cœur de faits arbitraires, et avec comme conséquences quelques troubles de comportement. Les trois chemins du titre correspondent à trois étapes de sa scolarité, chacune porteuse de problèmes. On peut supposer, si l'on se fie à l'époque à laquelle se déroule le récit, que Jünger s'inspire de sa propre jeunesse pour composer ce portrait d'un enfant troublé et inadapté à son environnement. Enfin pas inadapté à tout, puisqu'il se sent bien quand il lit la nuit sous ses draps ou quand il marche dans un parc, sur le chemin de l’école. Publié à titre posthume, Trois chemins d'écolier a été écrit en 1991, alors que son auteur, si mes calculs sont bons, fêtait ses 96 ans. Un vieil homme qui se tourne ainsi vers l'enfance et achève son dernier livre sur un pied de nez à l'institution scolaire, c'est un plaisir.
80 pages, 1991, Christian Bourgeois
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