dimanche 10 novembre 2013
La princesse de Clèves - Madame de Lafayette
Dans La princesse de Clèves, ce qui m'a marqué dès le début, c'est le contexte : la Cour. Un lieu franchement insupportable, où règnent le mensonge, la tromperie, et plus que tout, la superficialité. Enfin, une fois qu'on s'y fait, on peut apprécier le roman à sa juste valeur, qui n'en manque pas. Il explore les mystères de l'amour en prenant en compte plusieurs facteurs importants : le mariage, le désir, et la jalousie. Avoir les deux premiers semble impossible. S'il y a mariage, il n'y a pas amour réciproque, s'il y a amour réciproque, le mariage est impossible. Pire, le mariage devient non souhaitable, car dans cette organisation artificielle de l'amour, ce dernier ne dure pas. Et dans tous les cas, il y a la jalousie, qui vient interférer tragiquement dans toutes (ou presque toutes, ma mémoire est perfectible) les relations évoquée dans le roman. Et si certains vont jusqu'à mourir d'amour, ce n'est jamais ridicule, contrairement à Balzac par exemple, car ce qui compte vraiment dans le roman, c'est la psychologie des personnages, et celle-ci est toujours très intéressante. L'obstacle attise l'amour, mais la peur de voir cet amour s'éteindre conduit à le fuir. L'organisation arbitraire de l'amour décidé par les hommes ne convient pas à la réalité du sentiment. Il en va de même pour les valeurs qu'ils ont intégrés. La solution se trouve-t-elle dans le rejet de la jalousie et du confort du mariage, pour que ne reste que la sincérité du désir ? Peut être. Mais pas pour la princesse de Clèves, qui choisit la fuite.
250 pages, 1678, Folio
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