mercredi 18 septembre 2013

L'homme que les arbres aimaient - Algernon Blackwood


L'homme que les arbres aimaient - Algernon Blackwood

Première chose, ce recueil a un titre magnifique. Sérieusement, L'homme que les arbres aimaient ... c'est splendide ! Ensuite, l'illustration de couverture mérite les mêmes qualificatifs. Difficile de partir aussi bien avant même d'ouvrir le livre. Et quand on l'ouvre, on tombe tout d'abord sur une introduction qui nous présente Algernon Blackwood, auteur assez méconnu dans nos contrées. On apprend notamment qu'il a connu le succès de son vivant, en Angleterre.

  • La première nouvelle, Les saules, est aussi bien que l'on pouvait l'espérer. Deux compagnons partent faire un voyage en canoé sur le Danube, et une nuit, dans un coin particulièrement sauvage, alors que le niveau du fleuve monte, ils bivouaquent sur une petite ile. Une petite ile sur laquelle poussent de nombreux saules. Le talent de Blackwood en ce qui concerne la description de la nature sauvage saute au yeux, il parvient à donner vie à l'environnement et à la végétation. Il ne se passe pas grand chose, mais qu'est ce que c'est bien ! Une ambiance, une atmosphère ... Les amateurs de randonnée devraient apprécier. 
  • Dans Passage pour un autre monde, un chasseur possédant la connaissance instinctive d'un monde différent du notre, un monde de la nature habité par des êtres inconnus, va être amené à s'en approcher d'un peu plus près. Un autre texte efficace sur les mystères de la nature, mais tout de même un peu moins enthousiasmant que le précédant.
  • Avec le Piège du destin, on change de sujet, direction une maison hanté. Trois personnages vont devoir passer une nuit dans une maison à la réputation plus que douteuse. On dit que le taux de suicide y est anormalement élevé ... Cette histoire a une particularité, à propos des trois personnages : il y a le mari, l'épouse et ... son amant. Un récit d'horreur tout en retenue agrémenté d'un triangle amoureux, pour un excellent résultat. 
  • On arrive ensuite à la nouvelle la plus longue du roman, Celui que les arbres aimaient, qui fait plus de 100 pages. Retour dans les bois. Le titre est en fait un résumé de l'histoire. Un homme, habitant une maison en bordure d'une grande forêt, a une relation particulière avec les arbres. Ils les aime, et ils l'aiment en retour. L'histoire est surtout vue des yeux et des sentiments de la femme de cet homme, une femme a l'esprit assez étroit qui n'a dans sa vie rien d'autre que son mari et son Dieu, et les arbres lui réclament le premier et lui font se poser des questions qui font chanceler sa croyance dans le second. Clairement, ce point de vue particulier est la grande force de cette nouvelle. Sinon, il ne se passe tout de même pas grand chose, et Blackwood a beau écrire particulièrement bien et exceller dans les descriptions des états d’âme des personnages comme dans celles des forces de la nature, c'est parfois un peu long. Rien qui n’empêche de profiter des grandes qualités de ce texte cependant.
  • Et pour finir, La folie de Jones. Un employé à l'apparence tout à fait normale est en fait passionné par l'idée de réincarnation, et est persuadé d'avoir des comptes à régler remontant à plusieurs centaines d'années. Est-il fou ou bien ses croyances sont-elles réelles ? Au lecteur de décider. Quoi qu'il en soit, vraiment un très bon texte, qui aborde superbement le thème de la folie ... ou de la réincarnation.
Blackwood porte bien son nom. Ces cinq nouvelles sont chacune de grande qualité, et ont pour particularité d’être assez sobres. L'essentiel se passe dans le ressenti des personnage, l'impression de n’être rien face à la puissance de la nature, une nature sauvage et inconnue qui appartient à un monde auquel nous ne comprenons rien. Parfois, comme dans les histoires de Blackwood, ce monde mystérieux s'ouvre un peu à nous ... et se serait dommage de passer à coté.

354 pages, l'Arbre Vengeur

Les avis de Nébal, La maison muette

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire