vendredi 27 juillet 2012

Iain M. Banks - Inversions

Iain M. Banks - Inversion

Inversions fait parti du cycle de la Culture. La Culture est une vaste société galactique extrêmement développée, libérée des contraintes matérielles, dirigée par des IA, hédoniste. La Culture tente de convertir les civilisations qu'elle rencontre à son point de vue, de façon pacifique si possible, en intervenant discrètement. Chaque tome est une histoire indépendante prenant place dans l'univers de la Culture.

Inversions se démarque très fortement des autres volets du cycle de la culture. Ici, vous ne verrez aucune technologie, pas d'autre arme à feu que des mousquets, pas de drones ni de vaisseaux spatiaux. Et pour cause, l'histoire se déroule dans un monde dirigé par des rois, dans lequel les médecins prescrivent la saignée et les pauvres jalousent le roi pour son harem. Bref, si l'on devait comparer cette période historique à celle de notre terre, ce serait pas mal de centaines d'années derrière nous.  Mais alors ... quel rapport avec la Culture ? Voir même avec la science fiction ?

Le récit est construit de telle façon que nous suivons en parallèle deux personnages. Vossil est le médecin d'un roi, et ses étranges connaissances en avance sur son temps sont la cause de bien des animosités, d'autant plus qu'elle est une femme. Son histoire nous est conté à la première personne par son jeune assistant. Quand à lui, DeWar est le garde du corps d'UrLeyn, le souverain d'un autre royaume. Les chemins de ces deux personnages ne se croiseront pas, mais ils font partie du même monde.

Quoi que ... font-ils vraiment partie de ce monde ? C'est là une bonne partie de l’intérêt d'Inversions : il y a beaucoup de sous entendus. C'est au lecteur connaissant la Culture de dénicher les petits détails qui semblent indiquer que certains personnages ont des choses à cacher. Peut être sont-ils des envoyés de la Culture, chargés d'influer sur le cours des événements ?  Le personnage du docteur est particulièrement intéressant, et l'on sent bien qu'elle a une tournure d'esprit bien peu adaptée à cette époque, sans compter les événement bizarres dont elle est parfois la cause. Certains dialogues entre elle et des nobles soupçonneux sont un vrai régal, tant le docteur fait mine de se plier aux règles tout en conservant une ironie permanente. De ce coté là, DeWar est moins intéressant, car il n'a pas vraiment cette ambiguïté.

Il est ainsi certain qu'il vaut mieux être familier avec la Culture pour profiter d'Inversions. Cependant, la plume de Banks rend à elle toute seule le récit intéressant, tant les personnages ont une véritable consistance et la trame, particulièrement sombre, est bien ficelée. Certes, Inversions n'est pas aussi riche et complexe que d'autres tomes de la série, mais il a le mérite de montrer une nouvelle fois que Banks ne s’endort pas sur ses lauriers. Une très bonne lecture, sans aucun doute.

413 pages, 1999, Le livre de poche 

CITRIQ

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