dimanche 22 juillet 2012

Cervantès - Don Quichotte

Cervantès - Don Quichotte

Don Quichotte est, parait-il, un classique parmi les classiques. Et à force d'en entendre parler et d'en voir des références un peu partout, il fallait que j'aille voir par moi même ce qu'il est était.

Don Quichotte de la Manche est un paisible hidalgo espagnol, c'est à dire un petit noble. Ce monsieur tout à fait respectable a cependant une passion qui va venir à bout de sa raison : il adore les livres de chevalerie ! Ceux dans lesquels de vaillants combattants parcourent le monde, cherchant l'aventure, massacrant géants et mécréants, sauvant de jolies princesses en détresse, se languissant de l'absence de leur dame tant aimée. Et notre bon don Quichotte qui tient ces histoires pour vérité décide de se lancer lui aussi dans la chevalerie errante. C'est ainsi qu'il ira sur la la route, prendra les auberges pour des châteaux, des moulins pour des géants ou encore des troupeaux de mouton pour des armées en marche. Et bien sur, il aura pour compagnons le fameux Rossinante, un vieux canasson placide, et le vaillant écuyer Sancho Panza, qui partagera plus ou moins la folie de don Quichotte par appât pour les richesses que ce dernier lui a promit.

Et don Quichotte se languira pendant toute son aventure se sa belle Dulcinée, son amoureuse imaginaire (car c'est bien connu, les chevalier errants ont tous une belle dame qui possède leur cœur).

Ce bouquin de 700 pages à beau avoir plus de 400 ans, il est tout à fait passionnant. Les personnages ont une incroyable tendance à dire en cent mots ce qu'aujourd'hui on dirait en dix (ou ce qu'on ne dirait pas du tout), mais l'écriture est si agréable que ce n'est absolument pas un problème. La traduction, bien que je ne puisse pas vraiment en juger, est très réussie. De plus, alors qu'après le premier tiers du livre on pourrait croire que les mésaventures de don Quichotte commencent à devenir répétitives, de nombreux nouveaux personnages sont introduits. Ces derniers racontent souvent leur propre histoire, et ces récits dans le récit permettent une variété inattendue. On a même droit à un récit présenté comme une nouvelle lue par l'un des personnages.

Évidemment, Don Quichotte est totalement dépassé au niveau des valeurs et des "principes de vie". L'époque était extrêmement misogyne et profondément chrétienne, cela ne fait aucun doute. Après tout, si don Quichotte est fou, c'est parce qu'il a accordé trop d'importance à des histoires qui n'ont pas pour but d'enseigner. Il aurait mieux fait de lire la bible. De plus, les personnages féminins sont réduits à leur beauté. Et elle ont beau être intelligentes, leur place normale est au foyer, soumises à leur mari et soucieuses de leur honneur. La notion d'honneur était d'ailleurs très ... importante, disons. Et c'est fou, tout ces personnages qui sont à la limite de mourir de chagrins d'amour platoniques. Enfin, tout cela a un charme historique et romantique indéniable, d'autant plus que le second degré abonde. Ou alors c'est moi qui vois du second degré là ou il n'y en a pas tellement ces valeurs chrétiennes ne sont plus d'actualité.

A l’époque, la commission de censure (ou du moins un truc dans le genre) trouvait que Don Quichotte donnerait "plaisir et divertissement au peuple" tout en ne contenant rien "contre l'ordre social et contre les bonnes mœurs". Et bien on ne peut que saluer la qualité de Don Quichotte, puisque 400 ans après son écriture et malgré son coté "conformiste" aux normes de l'époque, il continue de donner "plaisir et divertissement au peuple", même si ce dernier place probablement un regard bien différent sur l’œuvre. Du moins sur certains aspects, car les mésaventures de don Quichotte dues à sa folie font sans doute rire pour les mêmes raisons qu'il y a quatre siècles. Donc oui, Cervantès nous a offert là un classique.

697 pages, 1605, Le livre de poche. Le tome 2 a été écrit 10 ans plus tard, ce premier tome peut donc se lire, comme je l'ai fait, sans enchainer sur le second.
CITRIQ

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