samedi 14 mai 2016

2061 Odyssée trois - Arthur C. Clarke


2061 Odyssée trois - Arthur C. Clarke

J'avais lu pas mal de mauvaises choses sur la seconde moitié de la quadrilogie des Odyssées de Clarke. Après un début un peu poussif, 2061 se révèle pourtant être un petit roman agréable. Heywood Floyd, désormais assez vieux, se retrouve dans un vaisseau d'exploration à destination de la comète de Halley. Cette expédition est assez étrange. Il y a une piscine dans le vaisseau, et des invités de marque comme une actrice et une écrivain pour... heu... je ne sais pas trop. On pourrait supposer que l'action de se poser sur une comète semblerait assez délicate pour ne pas s'encombrer de touristes, mais bon. Une fois sur le gros caillou volant, c'est encore pire. Tout le monde va se balader et s'amuse à marcher sur un lac de goudron (ou autre substance locale) parce que, haha, c'est rigolo. En comparaison l'équipage de Prometheus de Ridley Scott a presque l'air pro. Cela m'a aussi fait penser à Tintin sur la Lune, notamment par une scène d'exploration spéléologique. Mais la mission est avortée, il s'agit désormais d'aller sauver un vaisseau s'étant écrasé sur Europe, planète à moitié fondue par le nouveau soleil Lucifer qui a remplacé Jupiter dans 2010. En fait, le vaisseau a été détourné par un terroriste suicidaire. Pourquoi ? C'est un peu vague. Vraiment très vague, en fait. Disons que l'énorme montagne de diamant venue du cœur de Jupiter s'écraser sur Europe n'y est pas pour rien. C'est tout de même un peu triste de constater qu'entre 2001 et 2061 on passe de la quête de l'Intelligence, oui, avec un grand I, à la quête d'un gros diamant.

Bon, jusque là, si 2061 n'est clairement pas un chef d’œuvre, il se laisse lire avec plaisir. C'est une charmante aventure spatiale. Mais Clarke décide de tout ruiner à la fin. Comme il avait déjà dans 2010 recyclé des passages de 2001, il fait pareil dans 2061. Deux des derniers chapitres sont de simples copiés-collés de 2010. Littéralement. Non seulement c'est extremement frustrant pour le lecteur, mais quand en plus c'est le final du roman qui se révèle être constitué des extraits d'un autre, là c'est franchement insultant. Clarke essaie aussi d'intégrer à son récit Hal et l'entité qu'est devenu David Bowman, sans doute pour essayer de convaincre le lecteur qu'il est bien en train de lire une suite de 2001. Et là aussi c'est tellement mal fait, tellement artificiel, que c'en est ridicule. Et ce n'est pas fini. La dernière ligne est un cliffhanger tout pourri, sans doute pour donner au lecteur l'envie de lire 3001. Ben c'est raté. A vrai dire il me semble que n'importe quelle autre fin serait meilleure. Un véritable premier contact avec les habitants intelligents d'Europe par exemple, avec un récit parallèle dans lequel David Bowman essaie d'influencer leur évolution. Parce que là, vraiment, c'est pire que décevant.

252 pages, 1987, j'ai lu

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