lundi 11 janvier 2016

Marina di Vezza - Aldous Huxley


Marina di Vezza - Aldous Huxley

Un Huxley dans la veine de Contrepoint et La paix des profondeurs. Pas vraiment d'histoire linéaire, juste l'analyse de quelques personnages, de leurs relations et obsessions. Dans sa villa italienne Mrs. Aldwinkle accueille des invités aux profils variés. M. Cardan, le cynique à la culture impressionnante qui craint de passer sa vieillesse dans la pauvreté.  Miss Thriplow, jeune romancière très soucieuse de son image. M. Calamy, homme mature, riche et désabusé, passant de la vie mondaine à la recherche de l'ascèse. M. Falx, le vieux politicien sérieux et rabat-joie. Lord Hovenden, jeune homme inexpérimenté fou amoureux d'Irène qui, vivant dans l'ombre de sa tante, ne le remarque pas. Mrs. Aldwinkle elle-même, vieillissante et égocentrique, a peur de voir ses invités la fuir et de se retrouver seule, loin de monde. Et Francis Chelifer, brillant et détaché, que je soupçonne fortement être l'alter-égo de Huxley. C'est d'ailleurs le seul personnage qui a l'occasion de s'exprimer à la première personne à travers des extraits de son journal, délices d'intelligence et de lucidité. D'ailleurs ces qualificatifs s'appliquent au roman dans son intégralité. Tous ces êtres oisifs se baladent, interagissent, parlent de la nature du beau ou de l'avenir de l'humanité, M. Cardan organise un coup tordu pour adoucir ses vieux jours, les couples se font et se défont ... Et c'est juste un régal. Brillant, drôle, fascinant. Et surtout, cette conscience, cette lucidité, cette distance permanente de l'auteur qui observe et décrit le monde (et lui-même) d'un point de vue en même temps supérieur et impliqué.

408 pages, 1925, presses pocket (couverture d'une autre édition ci-dessus)

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