mercredi 16 juillet 2025

La Conquête de Plassans - Zola

Celui-là, il va vers le bas de ma liste des romans de Zola, par ordre de préférence. La faute à une trame plus paresseuse que d'habitude et à des personnages fades. L'abbé Faujas débarque à Plassans pour faire passer la ville au bonapartisme à l'occasion des élections à venir. Il s'installe avec sa mère, symboliquement entre les maisons qui servent de QG aux deux courants politiques qu'il doit manipuler, en locataire dans la maison de François et Marthe Mouret, deux bourgeois ennuyeux qui coulent vers la folie. Il est rejoint ensuite par sa sœur et son beau-frère, deux médiocres avides. En parallèle de la conquête de Plassans se déroule la conquête de cette maison.

Aucun personnage n'a véritablement su accrocher mon intérêt. Les Mouret sont sympathiques au tout début, dans leur petite vie bien rangée, et à travers la perspective curieuse de François sur cet abbé qui vient bousculer sa vie bien rangée, mais ils sombrent rapidement dans une démence "naturaliste" qui leur enlève leur volition sans offrir grand-chose en retour. Si Marthe sert à Zola pour explorer un peu le concept de folie lucide, François, le personnage jusque-là le plus vivant, devient carrément catatonique. L'abbé lui-même ne prend pas le relai narratif, il est distant, froid, et on comprend difficilement ses motivations dans cette affaire. Que veut-il vraiment ? Qui est-il vraiment ? Restent la sœur et le beau-frère, qui n'ont pas le piquant d'autres médiocres de Zola. Certains personnages secondaires ont du potentiel, notamment ce couple de mondains cyniques, et la mère de Marthe, parvenue déjà héroïne de La Fortune des Rougon, mais on les voit trop peu.

Quant à cette conquête de Plassans, c'est un joli tour de force politique non dénué de force narrative, ni d'intemporalité dans les machinations décrites, mais ça reste trop distant à mon goût, trop flou, et surtout trop peu porté par les personnages centraux. Pourquoi est-on si peu dans la tête de Faujas, l'architecte de cette conquête ? On se contente d'assister de loin à ses actions. Zola m'a complètement perdu après la victoire aux élections, où il ne lui reste plus qu'à longuement décrire la sordide chute de ses personnages, qui sont déjà bien bas.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire