Un petit recueil de nouvelles par l'auteur du très digne d'intérêt There is no antimemetic division. Il a une certaine tendance à laisser ses histoires à l'état d'ébauches, on a souvent l'impression de lire le synopsis d'un roman, mais même dans ce cas, les idées explorées valent le coup. A son meilleur, qntm s'avère très convainquant, explorateur de grands concepts qui traversent l'espace et le temps, presque à la façon de Greg Egan ou Liu Cixin. La plupart des nouvelles sont lisibles gratuitement par ici.
Lena (5/5 pour le concept). Écrit à la façon d'un article Wikipédia. Dans un futur proche, les esprits humains peuvent être scannés et utilisés en tant que programmes exécutables. Au début, tout le monde est très naïf, mais on se rend vite compte de l'horreur de la situation : esprit humain devenu sujet d'expérience, ou bien plus probablement programme utilisé dans je ne sais quelle industrie, esprit humain dont existent peut-être des centaines de milliers d'instances en parallèle, et qu'il faut réinitialiser après quelques milliers d'heures parce qu'il devient dingue. Excellent.
If You Are Reading This (2/5). Le ton m'a fait penser à Lovecraft qui écrirait de la hard SF, avec le récit imbriqué, le narrateur qui recueille le récit moyennement fiable d'autrui. Malheureusement, ça se finit complètement en queue de poisson.
The Frame-by-Frame (5/5). Encore une fois, c'est un concept avant tout, mais très bien exécuté. Les différents systèmes d'une voiture autonome débattent de la conduite à tenir face à un piéton vulnérable. Il s'avère qu'elle n'est pas programmée pour considérer tous les humains comme digne du même droit à la vie... Toute la narration ne dure que quelques secondes en temps réel.
The Difference (3/5). Une histoire d'IA (ou pas ?) sous la forme de conversation web, avec une touche de ces films d'horreur sadiques à la Saw. Intriguant, mais c'est de nouveau une fin pas satisfaisante.
Gorge (4/5). Ah, nous voilà enfin dans l'espace avec des vaisseaux spatiaux ! C'est un peu plus classique, avec une humanité exploratrice confrontée à une menace indicible. Des ingrédients éprouvés et bien menés, l'entité dont il est question parvient à ne pas trop sentir le réchauffé (et ce n'est pas si facile), même si, comme annoncé en intro, on a clairement l'impression de lire le synopsis d'un roman.
cripes does anybody remember Google People (3/5). Sous forme de fil de forum, des internautes explorent un énième projet abandonné de Google, une sorte de réseau social fantôme où des IA chelous se font passer pour les utilisateurs. C'est comme un réseau social hanté. Idée sympa, mais ça ne cristallise pas.
Driver (5/5). Une suite à Lena. Cette fois, il est question d'un esprit scanné utilisé pour manager et optimiser d'autres esprits scannés. C'est franchement glauque, et stimulant sur le plan éthique.
I Don't Know, Timmy, Being God Is a Big Responsibility (5/5). Une histoire de simulation, qui parvient à aborder la théorie du même nom d'une façon extrêmement frappante et visuelle. Comme deux miroirs mis face à face, et nous au milieu...
A Powerful Culture (3/5). C'est presque la même idée, celle de mondes parallèles, mais on se rapproche de Liu Cixin : il y a compétions entre ces mondes parallèles, l'univers est trop petit et ils s'envahissent les uns les autres. Mais, au risque de me répéter : on a l'impression de lire le synopsis d'un roman.
Valuable Humans in Transit (4/5). Narrativement c'est moyen, la fin est un peu confuse, et l'idée centrale est déjà lue ailleurs, notamment dans l'excellent Friendship is optimal, mais l'exécution est excellente : pour réagir à une menace imminente (astéroïde), une IA a 15 minutes pour sauver l'humanité. Et c'est plus facile de créer un monde virtuel que de se compliquer la vie avec le réel...
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