Montée des Eaux de Pierre Lieutaghi, publié quelques mois avant la mort de l'auteur, dont j'avais lu, dans un autre genre, La Plante compagne. C'est un roman post-apocalyptique tout ce qu'il y a de plus classique dans son essence, mais avec un ton très optimiste, qu'on pourrait même qualifier d'utopique (la vie est quand même plus sympa après l'apocalypse et les enfants ne s'emmerdent plus à l'école). C'est bien écrit et c'est loin d'être bête, mais le fait est que je me suis très vite ennuyé, et ennuyé fort. J'ai scanné les pages, lisant un mot sur dix, tant ça m'a semblé vide et verbeux.
Les eaux montent et le village des Serres se retrouve isolé avec ses 200 habitants et quelques randonneurs. On s'organise, on met en commun, on résiste à une attaque de pillards, il y a un viol, et un vieux qui a du diabète. On ramasse des champignons, on retape le moulin et on va à la néo-messe. Il ne se pas grand-chose de plus, vraiment. Bien sûr, ce n'est pas un mal en soi, et je comptais sur les talents de l'auteur en botanique pour venir épicer tout ça. Hélas, cet aspect du roman est extrêmement décevant.
L'un des deux narrateurs est herboriste, et il ramasse quelques plantes, fait des tisanes, des pommades et des teintures-mères. Même un peu d'homéopathie, je vous jure. Il donne quelques conseils sur l'alimentation : ramasser les glands, les cynorrhodons, etc. On ne va pas plus loin. L'auteur évoque le début d'une réappropriation paysanne du territoire, il mentionne des semis de céréales, les élevages, mais ça ne dépasse pas le stade de l'évocation. C'est d'autant plus frappant que le roman ne dure que trois mois ! On ne voit même pas le village traverser l'hiver : tout l'aspect survie de la communauté semble beaucoup trop facile et sans aucune profondeur, et l'aspect paysannerie à long terme, qui aurait donné au roman un angle unique, est globalement absent. Au lieu de tels développements on a droit aux bavardages incessants et insignifiants de nos deux narrateurs, qui occupent l'essentiel du texte.
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