La Légion de l'espace de Jack Williamson, un vieux classique, à priori, paru en 1937. Vieux plus que classique, peut-être : j'ai eu l'impression de faire de l'archéologie littéraire tant c'est incroyablement archaïque et désuet.
Le héros, tout beau tout parfait, se trouve quelques comparses pour sauver le monde, flinguer les aliens, combattre les vils traitres, et, bien sûr, choper la princesse en détresse, seule femme du récit. Ici, on juge avec justesse le caractère moral des personnages au premier coup d'œil, via leur physique, et leurs personnalités pourrait difficilement être plus caricaturales. Les incohérences et les facilités narratives rempliraient une liste plus longue que le roman lui-même, qui d'ailleurs est peut-être composé à 10% des pénibles complaintes du perso qui sert théoriquement de touche comique. Nos héros font absolument n'importe quoi, il n'ont aucune notion d'auto-préservation et ils auraient dû mourir 100 fois.
Malgré tout ça je me suis enfilé les 300 pages sans trop me forcer (mais en sautant régulièrement des lignes). Il faut dire que c'est assez marrant tant c'est ridicule, et que l'aspect science-fictif parvient à vaguement intéresser une fois qu'on rencontre les aliens et, surtout, leur planète. Ces derniers font vraiment penser aux Anciens des Montagnes hallucinées de Lovecraft, paru quelques années auparavant : ce sont des gros machins qui volent et ont des tentacules, ils sont bien plus vieux que l'humanité et possèdent une science supérieure, ils vivent dans une cité démesurée à l'architecture hostile... J'ai du mal à croire à une simple coïncidence. J'ai bien aimé aussi que le grand méchant ne soit pas si simpliste (il change de côté au fil du récit) et le fait que Jack Williamson n'hésite pas à faire du maximalisme : l'humanité prend cher et les morts horribles se comptent par milliards. C'est un bon point ça. En somme, ça enrichit ma culture SF je suppose.
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