Écouté en version audiobook par ici. C'est tout bête : dans The Fungus (1985), des champignons dopés envahissent l'Angleterre — et ses habitants. Avec ce synopsis simpliste, les deux auteurs (réunis sous le pseudonyme Harry Adam Knight) signent un roman hautement divertissant et étonnamment brutal. Pour qui comme moi a un faible pour le genre, c'est un vrai petit classique du roman apocalyptique, à placer dans sa bibliothèque entre The Day of the Triffides et The Death of Grass, bien qu'il ait un aspect plus immature, ou grotesque, que ces deux-là.
Avant de rencontrer nos trois protagonistes, on passe un certain temps avec des personnages « chair à canon » pour explorer les débuts de l'épidémie et le sort de certains survivants. La patte des auteurs est frappante : c'est souvent extrêmement cru, violent, impitoyable. Les personnages sont pour la plupart des portraits acides, voire satiriques, d'êtres humains normaux et faillibles qui foncent droit vers leur perte. Par exemple, ces trois communistes réfugiés dans une grotte : les deux hommes votent de façon hautement démocratique pour mettre la femme en commun (deux voix contre une) jusqu'à ce que celle-ci en aie marre et se fasse anarchiste (ce qui choque profondément ses ex-camarades). Avec ces éclectiques et courts chapitres au ton vitriolé, ça rappelle une certaine vieille SF française à la Jacques Spitz.
Le roman devient un peu plus mou dans son ventre, quand est montée l'expédition complètement foireuse pour plonger au cœur de l'infection à la recherche d'une information cruciale : un ex-mycologue devenu écrivain de pulp, une doctoresse hautement suspecte et un militaire profondément déséquilibré (les gradés qui ont validé ce groupe devraient passer en court martiale). Et ça ne manque pas : ils baisent (avec de nombreux détails superflus), s'engueulent et s'entretuent. Sinon, la plongée dans le Londres champignonné est hautement visuelle, et réserve de bons moments, avec l'allié infecté, les cultistes fongiques et une apothéose marrante.
A propos du héros écrivain : Imagine spending your time publishning childish fantasies for emotionally retarded aldults when you could be doing something useful with your time.
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